Léon XIV rend visite aux enfants du centre aéré du Vatican

Constructeurs de ponts

 Constructeurs de ponts  FRA-009
07 août 2025

«Dès l’enfance nous pouvons apprendre à être des constructeurs de ponts et chercher des occasions d’aider les autres». Telle est la conviction de Léon XIV, qui, répondant aux questions de certains enfants rencontrés le 3 juillet au Vatican, les a exhortés à chercher l’amitié avec Jésus en participant à la Messe, à accueillir ceux qui sont différents et à s’engager dans l’édification de la paix. L’occasion a été la visite accomplie à midi dans la salle Paul VI où étaient rassemblées les plus de trois cents participants à l’«Estate Ragazzi in Vaticano» (centre aéré du Vatican), auxquels s’étaient unis peu avant autant de jeunes du même âge provenant d’Ukraine et accueillis par la Caritas italienne.

Répondant à trois questions qui lui ont été posées par trois jeunes représentant les différents groupes d’âge, le Pape a instauré un dialogue improvisé avec les personnes présentes, après la présentation par l’un des animateurs de l’initiative, parvenue à sa sixième édition. Coordonnée par le prêtre salésien don Franco Fontana, sur le modèle des oratoires de saint Jean Bosco, l’initiative a cette année comme devise «Tutt’Altro, quando l’Altro è tutto» («Tout autre chose, quand l’Autre est tout»): un thème choisi afin que les petits participants puissent apprendre à surmonter les préjugés, à une époque où il semble toujours plus compliqué de parler, d’entrer en relation avec les autres, de partager des paroles, des pensées mais aussi des moments de jeux et de divertissement ensemble.

La première à s’adresser à Léon XIV a été Giulia, qui lui a demandé s’il allait à la Messe quand il était petit. «Bien sûr! — a-t-il immédiatement répondu — Tous les dimanche, avec mon père et ma mère». Puis, il a ajouté, en remontant le fil de ses souvenirs d’enfance à Chicago, «à partir de 6 ans plus ou moins, j’ai été également servant d’autel dans la paroisse et donc avant d’aller en classe, à l’école, qui était une école paroissiale, il y avait la Messe à 6h30 du matin, et maman nous réveillait toujours en disant: “Allons à la Messe”. Et servir à la Messe était quelque chose qui me plaisait beaucoup, parce que dès mon enfance, on m’a appris que Jésus est toujours proche, que notre meilleur ami est toujours» Lui; «et que la Messe était un moyen de trouver cet ami, d’être avec Jésus, même avant de faire la Première communion». A ce propos, le Pape Prevost a rappelé qu’à l’époque, la célébration «était en latin» — «nous devions encore apprendre le latin pour la Messe puis après pour moi, qui suis né et ai vécu aux Etats-Unis, cela s’est fait en anglais», a-t-il expliqué. Mais ce qui est important, a-t-il ajouté, «n’était pas tant la langue dans laquelle on célébrait, mais précisément de faire cette expérience de rencontrer aussi d’autres jeunes qui servaient la Messe ensemble»; et donc «toujours l’amitié, et cette proximité avec Jésus dans l’Eglise. C’était donc toujours quelque chose de très beau».

Puis Edoardo a pris la parole au micro, et, se référant au thème de l’«Estate ragazzi in Vaticano», il a demandé au Pape comment les enfants pouvaient accueillir ceux qui sont différents. Dans sa réponse, Léon XIV a tout d’abord adressé un salut en anglais au groupe venu d’Ukraine — «des expériences comme celles-ci, de se rencontrer entre personnes venant de pays différents, de terres différentes, de langues différentes, avec toutes les différences qu’il peut y avoir entre nous, est très important», a-t-il expliqué à ce propos, en exhortant à vivre «l’expérience de la rencontre, de se rencontrer les uns les autres, de se respecter les uns les autres et d’apprendre à être amis les uns avec les autres» — puis il a poursuivi en italien pour faire comprendre également aux autres personnes présentes que l’Ukraine est «une terre qui souffre beaucoup à cause de la guerre». Et, soulignant précisément les différences qui existent sans aucun doute entre les deux groupes qui se sont rencontrés, à commencer par la langue parlée et donc les difficultés à se comprendre, il a également dit être toutefois -conscient que «quand nous avons l’occasion de nous rencontrer, d’être l’un en face de l’autre, il est très important d’apprendre à se respecter réciproquement, à ne pas se concentrer sur les différences, mais à voir comment vivre une rencontre dans le respect pour l’autre, afin de construire des ponts, pour construire l’amitié, reconnaître que nous pouvons tous être amis, frères, sœurs, et qu’ainsi, nous pouvons marcher ensemble et aller de l’avant». Le Pape n’a pas caché les difficultés. «Parfois, il faut faire un effort particulier», a-t-il observé, «parce que: “Mais il n’est pas comme moi, elle est différente... Elle ne parle pas comme moi... je le vois différent...”»; pourtant, a-t-il expliqué, il faut «apprendre à se respecter réciproquement, savoir que l’on peut vivre la rencontre et vivre tous comme des amis».

Enfin, Damiano est revenu sur le thème du conflit en Ukraine, en demandant ce que pouvaient faire les nouvelles générations pour construire la paix. Et l’Evêque de Rome a répondu que «même enfants, nous pouvons tous apprendre à être constructeurs de paix et d’amitié». Il a également offert des conseils pratiques: «Ne pas commencer à faire la guerre, la bataille, ne jamais promouvoir la haine, sont autant de petites choses qui peuvent vous concerner vous aussi. Il arrive parfois qu’on regarde quelqu’un en se disant: “Je préfère ses chaussures, moi je ne les ai pas...” Alors on juge mal l’autre personne... Ou encore on ressent une jalousie, quelque chose qui donne un pincement au cœur». Au contraire, a expliqué le Pape, «Jésus nous appelle à apprendre à être tous amis, tous frères et sœurs. Et, en vivant cette expérience, nous sommes italiens, américains, ukrainiens, quel que soit le pays dont nous provenons, nous sommes tous fils et filles de Dieu». D’où l’invitation à apprendre dès l’enfance «à avoir ce respect réciproque», à «voir dans l’autre quelqu’un comme moi», qui «n’est pas si différent. “Il parle une autre langue, je ne peux rien dire”; ce n’est pas vrai, il y a aussi les gestes! Il y a une façon de s’approcher de l’autre, on peut partager un peu de pain, on peut essayer de voir comment aider l’autre» parce que précisément, a conclu le Saint-Père, «même les plus petits peuvent déjà commencer à chercher des occasions et des opportunités» pour «être promoteurs de paix, promoteurs d’amitié, d’amour entre tous».