Comment se déroule l’élection du Pape

De la fumée noire à la fumée blanche

 De la fumée noire  à la fumée blanche  FRA-006
14 mai 2025

Les bulletins de vote (au moins deux ou trois par cardinal électeur) sont préparés et distribués par les cérémoniaires. Puis, une fois que toute personne étrangère au collège des cardinaux électeurs a quitté la chapelle, chacun d’entre eux, par ordre de précédence, après avoir écrit le nom de son choix sur le bulletin, le plie, le tient de manière à ce qu’il soit visible et l’apporte à l’autel sur lequel est posé un réceptacle recouvert d’un plateau. «Je prends à témoin le Christ Seigneur, qui me jugera, que je donne ma voix à celui que, selon Dieu, je juge devoir être élu». Telle est la formule prononcée à haute voix par chaque cardinal en déposant son bulletin dans le plateau puis dans l’urne, avant de s'incliner devant l'autel et retourner à sa place.

Après que tous les cardinaux-électeurs ont déposé leurs bulletins dans l’urne avec le plateau, le premier scrutateur secoue plusieurs fois l’urne pour mélanger les bulletins, puis le dernier scrutateur procède au dépouillement en les prenant un par un dans l’urne et en les plaçant dans un autre réceptacle vide. Si le nombre de bulletins ne correspond pas au nombre de votants, ils doivent tous être brûlés et on procède immédiatement à un deuxième tour de scrutin; s’il correspond, on procède au dépouillement.

Les trois scrutateurs sont assis à une table devant l'autel: le premier prend un bulletin, l’ouvre, note le nom de l’électeur et le passe au -deuxième, qui, après s’être assuré du nom de l’électeur, le passe au troisième, qui le lit à haute voix — afin que tous les électeurs présents puissent marquer leur vote sur une feuille spéciale — et note le nom lu. Après avoir terminé le dépouillement des bulletins, les scrutateurs additionnent les suffrages obtenus par les différents noms et les inscrivent sur une feuille à part. Le dernier scrutateur lit les bulletins au fur et à mesure qu’ils arrivent, les perfore avec une aiguille à l’endroit où se trouve le mot «Eligo», et y insère un fil. Lorsque les bulletins sont terminés, les extrémités du fil sont nouées et les bulletins ainsi réunis sont placés dans un réceptacle. C’est à ce moment-là que les votes sont comptés et vérifiés.

Pour l’élection du Souverain Pontife, au moins deux tiers des voix sont nécessaires. Dans le cas précis de ce Conclave, 89 voix étaient nécessaires pour élire le Pape, le nombre de cardinaux électeurs étant de 133.

Que le Pape soit élu ou non, les réviseurs doivent procéder à la vérification des bulletins de vote et des notes prises par les scrutateurs, afin de s’assurer qu’ils ont accompli leur tâche de façon exacte et fidèle. Immédiatement après la vérification, avant que les cardinaux-électeurs ne quittent la chapelle Sixtine, tous les bulletins de vote sont brûlés dans un poêle en fonte, utilisé pour la première fois lors du conclave de 1939. Les scrutateurs y pourvoient, avec l’aide du secrétaire du Collège cardinalice et du maître de cérémonie, appelé entre-temps par le dernier cardinal-diacre. Un second poêle raccordé en 2005 est chargé de conférer, à l’aide de produits chimiques, la couleur à la fumée des bulletins brûlés qui sortira de la cheminée sur le toit de la chapelle Sixtine: noire en cas de non-élection et blanche en cas d’élection. En cas de second tour de scrutin, les bulletins du premier tour ne seront brûlés qu’à la fin, en même temps que ceux du second tour. Les cardinaux votent 4 fois par jour, deux fois le matin et deux fois l’après-midi.