Funérailles du Pape François

Tous

 Tous  FRA-005
29 avril 2025

Paolo Ruffini

Tous. Ils étaient vraiment tous là, place Saint-Pierre, en ce 26 avril. Une place tellement pleine de monde qu’il était devenu impossible d’y accéder. Tout comme la Via della Conciliazione, les rues adjacentes et le long du parcours vers Sainte-Marie-Majeure. Tous, tous, tous étaient présents. Comme l’a répété le Pape François de nombreuses fois, depuis les Journées mondiales de la Jeunesse jusqu’à son dernier salut le jour de la résurrection du Seigneur: «Bonnes Pâques à tous».

Il y avait des personnes âgées et des nourrissons portés dans les bras de leurs parents afin d’être eux aussi de très jeunes témoins d’un moment spécial. Et des adolescents (pas tellement plus âgés, au fond), nombreux, très nombreux; comme appelés par une régie qui les exhorte (et nous exhorte) à saisir le relais de la foi proposé par un Pape qui a su parler leur langage et les mettre au défi de croire, espérer, rêver, démontrer qu’il est possible de vivre en paix, et bâtir pas après pas un monde meilleur. Ils ont vu de leurs propres yeux que l’espérance, qui les a conduits ici pour leur Jubilé, transcende la mort. Il y avait aussi des prêtres, très nombreux, qui concélébraient. Des évêques, des cardinaux, des laïcs baptisés. Qui se confirmaient l’un l’autre dans la foi. Il y avait les puissants de ce monde, les riches et les pauvres qui ont salué François et ont réfléchi à quoi ressemblerait l’avenir. Il y avait aussi les non-croyants, et les croyants d’autres religions. Amis et aussi ennemis.

Tous ont écouté les paroles de Pierre: «Je constate en vérité que Dieu ne fait pas acception des personnes, mais qu’en toute nation celui qui le craint et pratique la justice lui est agréable. Il a envoyé sa parole aux Israélites, leur annonçant la bonne nouvelle de la paix par Jésus Christ: c’est lui le Seigneur de tous».

Tous se sont souvenus, à travers l’homélie du cardinal Re, des paroles de François sur la paix, sur la guerre qui est toujours une défaite, et sur la fraternité que nous renions très souvent; sur la nécessité de comprendre que personne ne peut se sauver seul et sur l’Eglise comme «hôpital de campagne», une maison dont les portes sont toujours ouvertes. Pour tous.

Ils étaient tous là, aujourd’hui. Comme le jour où cette même place Saint-Pierre était remplie de la seule présence du Pape François, pendant la pandémie de covid-19, lorsque le monde entier sans exception était connecté par divers moyens de communication. Et sous un ciel sans nuages s’est dévoilé de façon mystérieuse le secret simple de la communion qui unit tout le genre humain, Peuple de Dieu, réuni dans une unique embrassade. Possible. Même certain. Sous les yeux de tous. Comme lors d’une trêve pour un jour spécial. Un jour de fête. Un jour où les mystères du Rosaire sont les mystères glorieux. Qui transforme la tristesse en chant. Et célèbre ensemble la mort et la vie. La mort et la résurrection.

C’est aussi ce qu’ont signifié les applaudissements spontanés devant le cercueil, élevé comme pour un salut mutuel: un au revoir plutôt qu’un adieu. Et un engagement. Qui nous concerne tous. Sans exception.