Messe du secrétaire d’Etat avec le Corps diplomatique

Prières et paroles instruments de paix

 Prières et paroles instruments de paix  FRA-004
07 avril 2025

Salvatore Cernuzio

C’est une prière intense qu’a élevée le cardinal secrétaire d’Etat, Pietro Parolin, pour la santé du Pape François, le 14 mars. «Nous nous réunissons en prière ce matin pour l’intention de la santé du Saint-Père, pour qu’il puisse se rétablir et revenir bientôt parmi nous», a-t-il déclaré au cours de la Messe présidée dans la chapelle Pauline du Palais apostolique, en présence du Corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège. Une liturgie née d’une requête des ambassadeurs eux-mêmes et célébrée pour invoquer la guérison du Pape. Lors de la Messe — concélébrée avec les respon-sables de la Secrétairerie d’Etat — le douzième anniversaire du pontificat de Jorge Marie Bergoglio a également été rappelé: «Alors notre prière se fait encore plus intense et plus vive».

Et c’est sur le sens de la prière, mais aussi sur le thème de la parole et des relations comme instruments de paix qu’a porté l’homélie du secrétaire d’Etat. Dans la prière, «il ne s’agit pas de formuler une demande, car Dieu sait ce dont nous avons besoin», comme «tout d’abord, nous mettre en écoute du Seigneur». Il faut avant tout offrir à Dieu un cœur «ouvert et attentif à Ses paroles», puis la volonté de Dieu doit être recherchée «dans le rapport avec les autres, dans les relations avec ceux qui sont proches de nous». Des relations qui doivent être toujours fondées sur la «charité», car «l’amour pour son prochain est le banc d’essai de notre amour envers Dieu».

Le cardinal Parolin a rappelé le passage de l’Evangile dans lequel Jésus place le mouvement de colère et les offenses verbales «sur le même plan que l’homicide». «Cela semble un peu paradoxal, cela semble un peu exagéré, un peu extrême, mais c’est ainsi». Combien de fois le Pape a-t-il affirmé que les guerres elles-mêmes naissent «de l’intérieur», du cœur de l’homme, du manque de paroles, comprises comme dialogue, et de l’abondance de paroles mauvaises. «Les guerres qui éclatent dans le monde, les guerres qui ensanglantent notre planète et que nous, avec notre diplomatie, cherchons à éviter, avant toute chose, puis à résoudre, à conclure, ne naissent pas sur les champs de bataille (s’il existe encore des champs de bataille car tout est devenu un champ de bataille, même les villes, où vivent aussi les civils): elles naissent de l’intérieur, elles naissent dans le cœur de l’homme, elles naissent des sentiments de haine, d’hostilité, que nous avons envers les autres. Et de là, ces sentiments se traduisent ensuite en attitude de haine et d’hostilité», a dit le cardinal.

La charité a la «priorité sur toutes les autres obligations, celles du culte comprises», a souligné en outre le secrétaire d’Etat. «La réconciliation avec un frère, avec une sœur qui a quelque chose contre nous, à savoir une personne que nous avons offensée, que nous avons mal jugée, que nous avons maltraitée»: si ce geste n’est pas accompli avant, se rapprocher de l’Eucharistie devient un «acte hypocrite». Il ne suffit pas de se limiter à dire «excuse-moi», mais plutôt faire quelque chose de «radical» comme «mettre de côté toute stratégie de confrontation pour chercher au contraire à embrasser de bons sentiments», a noté le cardinal Parolin: «Il s’agit de passer de la logique de la confrontation à la bienveillance, en partant précisément de ceux qui nous sont hostiles, que nous considérons peut-être comme nos ennemis».