
Isabella Piro
Pas un nouveau Synode, mais une Assemblée ecclésiale: elle se tiendra au Vatican en octobre 2028 et sera précédée d’un chemin d’accompagnement. C’est ce qu’a annoncé le cardinal Mario Grech, secrétaire général du Synode, dans une lettre envoyée le 15 mars à tous les évêques et éparques, ainsi qu’aux patriarches et archevêques majeurs des Eglises orientales catholiques.
L’accompagnement mentionné a été approuvé par le Pape le 11 mars dernier et concerne la phase de mise en œuvre du Synode qui s’est achevée en 2024 après un parcours de trois ans, et a porté sur le thème «Pour une Eglise synodale. Communion, participation, mission». Comme précisé immédiatement par le Souverain Pontife, le Document final de cette xvie Assemblée générale «fait partie du Magistère ordinaire du Successeur de Pierre» et, en tant que tel, doit être accepté. Ce qui implique, a expliqué le cardinal, pour «les Eglises locales et les groupements d’Eglises», l’engagement de «mettre en œuvre» les indications du Document lui-même, à travers des processus de «discernement et de décision».
La phase de mise en œuvre, précise le cardinal Grech, ne doit pas être comprise comme «une simple application de directives venant d’en haut», mais plutôt comme «un processus de réception» du Document final d’une manière «adaptée aux cultures locales et aux besoins des communautés», en gardant toujours l’objectif de «concrétiser» l’échange et le dialogue «entre les Eglises et dans l’Eglise dans son ensemble». L’engagement renouvelé de toutes les personnes qui ont apporté leur contribution au cours du Synode est d’une «importance fondamentale» pour ce processus de mise en œuvre, poursuit-il, afin de faire fructifier «l’écoute de toutes les Eglises» et le discernement de leurs pasteurs. Les instruments de base seront donc les «équipes synodales formées de prêtres, diacres, consacrés et consacrées, laïcs et laïques, accompagnés de leur évêque». Ces équipes, recommande le secrétaire général, devront donc être «valorisées» et, si nécessaire, «renouvelées, réactivées et intégrées de manière adéquate». L’ensemble du processus, souligne le cardinal, cons-titue «le cadre» dans lequel «les résultats des travaux des groupes d’étude et les contributions de la Commission canonique» doivent également être placés. Rappelons que les dix groupes d’études ont pour mission d’examiner les questions apparues lors de la première session de la xvie Assemblée synodale, qui s’est tenue en 2023. La Commission canonique, comme l'indique l’Instrumentum laboris de la deuxième session de l’Assemblée, a été créée «en accord avec le Dicastère pour les textes législatifs, au service du Synode».
Le cardinal Grech indique ensuite les étapes du parcours d’accompagnement: en mai sera publié un Document spécial qui indiquera le parcours spécifique. Tandis que la mise en œuvre se poursuivra dans les Eglises locales et leurs regroupements, en octobre prochain, du 24 au 26, aura lieu le Jubilé des Equipes synodales et des Organes de participation. Il s’agit d’un «rendez-vous important», qui inscrit «l’engagement pour une Eglise de plus en plus synodale dans l’horizon de l’espérance qui ne déçoit pas» célébrée avec l’Année Sainte en cours.
Par la suite, entre le premier et le deuxième semestre 2027, des Assemblées d’évaluation se tiendront dans les diocèses, les éparchies, les Conférences épiscopales nationales et internationales, les structures hiérarchiques orientales et d’autres regroupements d’Eglises. Le premier et second semestre de 2028, en revanche, seront réservés respectivement aux Assemblées continentales d’évaluation et à la publication de l’Instrumentum laboris de l’Assemblée ecclésiale d’octobre 2028. La lettre du secrétaire général se termine par une invitation à prier pour la santé du Pape François, hospitalisé depuis le 14 février à l’hôpital -Gemelli.