Engagées pour le bien commun

 Engagées  pour le bien commun  FRA-002
04 février 2025

Le bonheur de travailler
dans les périphéries

Sœur Mumbua aux côtés des pêcheurs
du Kenya

Michelle Njeri

Sœur Margaret Mumbua est membre de la congrégation des Sœurs de Saint-Joseph et œuvre dans le diocèse catholique de Nakuru en tant que coordinatrice de la vie familiale et des migrants. Dans son ministère auprès des migrants, sœur Mumbua fournit une assistance pastorale à divers groupes, dont des routiers dans six aires de repos, des victimes de la traite d’êtres humains, des femmes prostituées et des pêcheurs.

Sœur Mumbua a partagé les coulisses de son travail pastoral avec les pêcheurs: «j’ai commencé mon ministère auprès des pêcheurs et les associés en 2014 sur le lac Naivasha et sur le lac Baringo, dans le diocèse de Nakuru; ça n’a pas été une tâche facile».

Le diocèse de Nakuru couvre les districts de Nakuru et Baringo et compte 63 paroisses, dont trois sont maritimes. A Naivasha, sœur Mumbua se rend sur cinq plages qui portent des noms de saints.

«Je suis accompagnée par une équipe de bénévoles et ensemble nous apportons une assistance pastorale aux pêcheurs, à leurs familles, aux vendeurs et acheteurs de poissons et à ceux qui font des travaux manuels dans les alentours des plages», explique-t-elle.

«La plage de Karagita est une de nos plages uniques, parce que, outre les pêcheurs réguliers, il y a un groupe de pêcheurs sourds et un groupe de porteurs de handicaps du lac Naivasha», a ajouté sœur Mumbua. Son équipe et elle partagent l’Evangile, prient et fournissent une assistance psychologique et pastorale aux pêcheurs.

Jeremiah Mutiso, président de Karagita Beach à Naivasha, a partagé sa rencontre avec sœur Mumbua et le groupe Stella Maris. «J’ai félicité et remercié l’Eglise catholique pour avoir prêté attention aux pêcheurs. Ils viennent ici, nous offrent la Messe et nous bénissent même», a-t-il déclaré.

Des sentiments similaires ont été exprimés par Zachariah Ngechu, président du groupe de pêcheurs sourds. «Nous remercions l’Eglise à travers la présence de sœur Mumbua pour le soutien à nos pêcheurs. Ils nous aiment et apportent des prières sur notre plage».

Jane Wairigia, membre du groupe de porteurs de handicaps du lac Naivaisha, a déclaré qu’elle est catholique et qu’elle apprécie l’encouragement offert dans la foi par sœur Mumbua. «Nous avons apprécié la Messe offerte sur la plage et le don de nourriture de la part du diocèse de Nakuru», a-t-elle déclaré. «Nous n’avons plus de problèmes sur le lac car nous croyons dans les sœurs et dans les prières de l’Eglise catholique».

Sœur Mumbua a partagé les défis qu’elle rencontre dans son ministère auprès des pêcheurs. «J’écoute avec mon cœur les pêcheurs, leurs familles et les personnes qui travaillent sur le lac; je ne les juge pas», a-t-elle affirmé.

La sœur offre également une assistance administrative aux pêcheurs, notamment une assistance pour obtenir des documents et des papiers gouvernementaux.

Elle a ajouté que certains pêcheurs ont perdu la conscience de leur dignité propre, constatant que certains n’apprécient plus leurs liens familiaux car ils passent une grande partie de leur vie loin de leur famille. «Je les aide à reconnaître qu’ils ont été créés par Dieu et qu’ils ont une dignité à protéger», a-t-elle dit.

Sœur Mumbua offre aussi un enseignement aux pêcheurs, car nombre d’entre eux ont reçu un faible niveau d’instruction formelle et ne parviennent pas à aider leurs enfants dans leurs études. «Je cherche à renforcer leurs capacités et à leur faire acquérir diverses compétences vitales». Elle a ajouté que se rendre sur les plages est habituellement un défi pour elle, mais elle persévère en voyageant avec les bénévoles pour rendre visite aux personnes qui travaillent là-bas.

Le diocèse catholique de Nakuru a toujours offert la célébration de la Messe sur les plages. «Parfois c’est l’évêque, parfois ce sont les prêtres qui célèbrent la Messe sur ces plages», a déclaré sœur Mumbua. «Après la Messe, nous bénissons les outils de travail des pêcheurs et les points de vente de poisson».

Interrogée sur ce qui lui permet de poursuivre son apostolat auprès des pêcheurs et de leurs familles, sœur Mumbua a répondu qu’elle puise dans sa foi en Dieu et dans la joie que son ministère apporte à sa vie religieuse.

«Je suis une religieuse heureuse qui œuvre dans les périphéries, comme nous le demande le Pape François», conclut-elle. «Mon amour pour Dieu, soutenu par les bénévoles, les bienfaiteurs et le diocèse catholique de Nakuru me permet de continuer. Je rends grâce à Dieu pour cette vocation dans la vocation et pour le ministère auprès des pêcheurs et de leurs associés; mon ministère est un ministère de présence».

Un point de référence
pour les familles vulnérables

«Niña Carolina», centre pour les enfants
de Ciudad Delgado

Yamile Adriana López Rodríguez

Avec des services gratuits d’alimentation, d’éducation et de soins pour plus de cent petits garçons et filles dans la ville de Ciudad Delgado, au Salvador, les Sœurs franciscaines de Marie Immaculée offrent leurs services en tant que Sœurs Mineures dans les milieux les plus défavorisés; selon les principes de leur identité.

Depuis 25 ans, le Centre de bien-être infantile «Niña Carolina», de la Congrégation des Franciscaines de Marie Immaculée, offre un accès à l’éducation, aux soins et à l’alimentation aux enfants de la ville de Ciudad Delgado, une localité historiquement touchée par la pauvreté et l’insécurité, à la périphérie de la capitale du Salvador.

Ce pays d’Amérique centrale a connu une phase de violence, dont les enfants ont aussi souffert les conséquences. Il fait partie des pays ayant l’un des taux d’homicide les plus élevés d’Amérique latine en raison du conflit armé qu’il a connu il y a plusieurs décennies.

Interpellées par ce contexte, les Franciscaines de Marie Immaculées ont fondé, en 1998, le Centre de bien-être infantile «Niña Carolina», qui porte le nom de sa fondatrice, la bienheureuse Marie Charité Brader. Le projet fait partie de la paroisse Nuestra Señora de la Asunción de Ciudad Delgado et a pour principal objectif de collaborer avec les parents qui, en raison de leur situation économique, ne peuvent pas s’occuper de leurs enfants.

«Le service est totalement gratuit, et c’est la meilleure chose pour eux, notamment grâce au programme alimentaire que nous avons», a expliqué sœur Brenda Chacón, responsable de la comptabilité du centre, qui organise également des activités pastorales au sein de la paroisse. «Le processus d’admission des enfants est très simple, il est uniquement demandé qu’ils se situent dans la tranche d’âge — a poursuivi sœur Brenda — et s’ils proviennent de zones vulnérables, l’accès est facilité, l’aspect économique étant également pris en compte afin d’aider surtout les familles dans le besoin, car c’est l’objectif de la crèche».

Actuellement, 105 petits garçons et filles âgés de 1 à 7 ans sont pris en charge durant la journée, qui commence à 7h00 et finit à 16h30. Au centre, ils sont accueillis par des mères éducatrices, des enseignantes et sœur Josefa Castillo, responsable de la fraternité et directrice de la crèche; par sœur María Esther Álvarez Obregón, qui occupe des fonctions pastorales de soutien aux enseignantes; et enfin, par sœur Brenda.

Fidèles à l’héritage de leur fondatrice, les Franciscaines de Marie Immaculée, à travers cette œuvre qui s’inscrit dans la pastorale sociale et éducative de la Congrégation, soutiennent également la promotion de la femme grâce à des espaces de travail, la gestion de formations proposées par l’Etat et la promotion d’initiatives de mères célibataires engagées dans la mission sociale.

Aujourd’hui, notre infrastructure a été améliorée et nous sommes heureuses d’offrir un espace sûr et adapté à nos chers enfants, ainsi que des espaces pour la récréation et l’apprentissage, afin qu’ils aient le meilleur», a souligné sœur Brenda, reconnaissant la contribution inestimable d’organismes tels que la Laca Foundation (Fondation pour l’assistance communautaire d’Amérique latine) et la Procure de la congrégation; qui ont participé au financement du centre.

En 25 ans, plus de 2.500 enfants ont bénéficié des services du centre «Niña Carolina», c’est un engagement qui en vaut la peine pour la Congrégation, car c’est une œuvre qui donne de l’espérance à la population, qui lutte chaque jour pour transformer leurs réalités. Elles sont conscientes qu’œuvrer pour les enfants est une option qui mérite tous les efforts et le sacrifice possibles, car c’est ce qu’enseignait la fondatrice, qui connût la douleur de perdre son père quand elle était enfant.

Les Augustines
dans les écoles du Nigéria

Garantir la durabilité d’une culture synodale

Michael Maduekwe

Sœur Justina Adejo, membre des Augustines de la Miséricorde de Jésus, a fait part de ses expériences sur la façon dont l’écoute et le partage dans l’esprit de synodalité ont été utiles dans la formation des étudiantes de l’école secondaire appartenant à la congrégation.

«Ecouter [les jeunes filles] nous donne plus d’occasions d’interagir avec elles et elles se sentent libres d’interagir avec nous», a-t-elle déclaré à Vatican News. «Et notre approche simple leur fait sentir que des personnes sont vraiment là pour les écouter, ainsi elles viennent vers nous et partagent leurs [problèmes de vie] avec nous».

Sœur Adejo, qui est actuellement directrice de la Mother of Good Counsel Girl Secondary School, fondée en 2011, a raconté que cette approche a aidé les jeunes filles «à être moralement plus droites, plus ouvertes, plus autonomes et prêtes à atteindre leurs objectifs dans la vie en tant que femmes disciplinées qui regardent vers l’avenir».

Pour garantir la durabilité de cette culture synodale au sein de l’école, sœur Adejo a expliqué que l’école dispose d’un système et d’une approche permettant aux étudiantes de partager facilement leur parcours.

«Nous interagissons avec elles et nous sommes à leur disposition à tout moment», a-t-elle déclaré. «A l’école, nous avons un système d’orientation et de conseil où les étudiantes peuvent rencontrer la professeure d’orientation et de conseil et partager des choses avec elle, car si l’on est ouvert et plus flexible, on attire les personnes».

«Avec les enseignants, ajoute-t-elle, nous faisons des réunions tous les lundis où nous nous asseyons, nous nous écoutons les uns les autres et nous examinons les défis à relever».

Ces approches, selon sœur Adejo, créent plus d’espace pour la croissance dans leur apostolat et l’éducation des jeunes filles.

En parlant du lien entre le travail scolaire et la mission des Augustines de la Miséricorde de Jésus, sœur Adejo a observé que le travail scolaire est au cœur de leur mission en tant que religieuses augustines, car il aide à conduire les jeunes filles au Christ.

«Pour nous, sœurs augustines, cela a contribué à notre mission, car d’une certaine manière, nous apportons le Christ à elles puis nous les conduisons au Christ», a-t-elle expliqué.

La synodalité, a déclaré sœur Adejo, a été utile à la vie de la communauté, car elle donne à tous l’occasion de s’écouter mutuellement et de partager son cœur et les fruits de ces expériences.

«En tant que religieuses augustines, elle nous ouvre davantage de portes pour consacrer plus de temps à la prière, en partageant les éléments communs qui nous unissent comme sœurs», a-t-elle déclaré. «Nous nous asseyons dans la chapelle pour adorer Jésus dans le Très-Saint-Sacrement et ensuite, quand nous sortons, en tant que communauté, nous partageons les choses qui touchent chacune d’entre nous».

Mère Teresa de Calcutta a dit un jour que «le fruit du silence est la prière, le fruit de la prière est la foi, le fruit de la foi est l’amour, le fruit de l’amour est le service, le fruit du service est la paix».

Sœur Adejo a expliqué que les Augustines de la Miséricorde de Jésus partagent cette expérience, en notant que la vie synodale est ce qui stimule leur partage avec d’autres personnes ne faisant pas partie de la communauté.

«Quand nous marchons ensemble en tant que communauté, nous sommes également capables d’aller de l’avant et de partager avec les autres personnes qui vivent avec nous».

La vie synodale, a-t-elle ajouté, «nous ouvre davantage de portes afin de partager encore plus nos vies et l’enseignement de l’Eglise».