
Au terme de la Messe, le cardinal François-Xavier Bustillo a adressé ces mots de remerciements au Souverain Pontife:
Très Saint-Père,
Caru Papa Francesco,
Nous arrivons à la fin de cette journée historique de votre pèlerinage en Corse. La Messe, de ce dimanche Gaudete, nous a tous mis en joie, les fidèles d’Ajaccio et ceux venus de toute la Corse et du continent afin de vivre ce moment de communion et d’espérance.
Nous vous disons ensemble un immense merci!
Merci pour vos paroles, vos gestes et votre force intérieure qui nous encouragent à continuer notre chemin avec passion. Par la liturgie de l’Avent et de la nuit de Noël, nous écoutons les paroles prophétiques d’Isaïe: le Peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière (Is, 9, 1) et celles de saint Paul à Tite: «Car il s’est donné pour nous afin de nous purifier et nous -transformer en peuple ardent à faire le bien» (cf. Ti, 2, 14). Sortir des ténèbres et faire du bien. Il s’agit d’un projet opportun et urgent pour notre société.
La société a besoin de modèles capables de croire et d’es-pérer. Notre foi, si elle est adulte, mature et responsable, nous sort de la tristesse et du désespoir. Une foi solide, comme celle que vous enseignez, nous libère de la tentation de sombrer dans le fatalisme et d’imaginer un monde mythique du genre «Alice au pays des merveilles» pour accepter, comme la Bible nous l’enseigne, l’incarnation dans la vie de notre siècle: «Dieu au pays des hommes».
Notre société a besoin de retrouver le goût de la vie et l’espérance. La foi chrétienne — sans arrogance et sans complexes — peut apporter un peu de sel, le sel évangélique pour sortir de la vie fade et retrouver la joie de vivre. L’Evangile, si méconnu nous relève et nous provoque pour mener une vie meilleure, plus juste, plus pacifique, plus fraternelle.
Depuis quelques semaines, cher Pape François, les institutions de l’île: l’Etat, la Préfecture, la Collectivité de Corse, la Mairie d’Ajaccio, les associations sociales, culturelles, interreligieuses, sportives, les bénévoles — si nombreux à l’évêché et autour de l’Eglise —, ont travaillé pour que cette journée soit belle et soit inoubliable dans notre mémoire collective.
Nous sommes au cœur de la Méditerranée et nous voulons nous inscrire dans un mouvement que vous avez sou-haité et dont le cher cardinal Jean-Marc Aveline est le pilote (père et pilote, comme disait saint Grégoire de Nazianze), où nous utilisons toutes nos forces spirituelles, culturelles et politiques pour unifier les esprits face à la tentation de la division et pour créer l’espérance face au danger de la peur.
Grazie Santo Padre per incoraggiarci a crescere, a credere et a sperare! La sua testimonianza è una forza per noi!
Permettez-nous de vous offrir un présent, une partition d’un antiphonaire d’un couvent de Sartène du xi e siècle rédigé sur parchemin. Lors de la création des cardinaux l’année dernière vous avez dit aux nouveaux cardinaux: le collège cardinalice est appelé à ressembler à un orchestre symphonique capable d’écouter... Nous essayons de le faire!