
Ignace Bessi Dogbo
Archevêque d’Abidjan
(Côte d’Ivoire)
La communauté de son village a rempli les rues et la fanfare locale a joué lorsque s’est propagée la nouvelle que le Pape François allait le créer cardinal. C’est ce qu’a raconté Ignace Bessi Dogbo, archevêque métropolitain d’Abidjan et ancien président de la Conférence épiscopale de Côte d’Ivoire, en oc tobre dernier, dans la salle de presse du Saint-Siège, à l’occasion du Synode sur la synodalité, pour souligner que «l’Afrique doit partager cette joie simple des personnes pauvres, humbles, qui se réjouissent des petits choses».
Evêque depuis vingt ans, quatrième cardinal de l’histoire de la jeune Eglise de son pays, il est originaire de Niangon-Adjamé, du diocèse de Yopougon, où il naît le 17 août 1961 dans une famille catholique pratiquante. Sa vocation mûrit après avoir rejoint un chœur fondé par un missionnaire laïc basque. C’est précisément au cours d’un entretien avec ce dernier — qui au-delà de garantir une éducation chrétienne aux jeunes, finançait leurs études — que le jeune Ignace décide de suivre le chemin du sacerdoce.
Il fréquente le Moyen Séminaire de Yopougon puis le Grand Séminaire d’Anyama, et est ordonné prêtre le 2 août 1987. Après deux ans de ministère paroissial, il est envoyé à Rome pour étudier l’Ecriture sainte à l’Institut biblique pontifical, où il obtient une licence en exégèse quatre ans plus tard.
De retour à Yopougon, il est directeur diocésain des Œuvres missionnaires pontificales de 1993 à 1995, année où il devient vicaire général du diocèse. Nommé également curé de la cathédrale Saint-André en 1997, il est professeur de langues bibliques au Grand Séminaire Saint-Paul à Abadjin-Kouté et assistant spirituel diocésain des «Jeunes étudiants chrétiens» (Jec).
Nommé évêque de Katiola par Jean-Paul ii le 19 mars 2004, il reçoit l’ordination épiscopale le 4 juillet suivant dans la cathédrale Saint-André à Yopougon par l’évêque Laurent Akran Mandjo, qui l’avait auparavant ordonné prêtre. Il choisit comme devise épiscopale un verset de la Première épître aux Corinthiens: «Tous à tous» (9, 22).
En 2017, il est nommé président de la Conférence épiscopale des évêques catholiques de Côte d’Ivoire et occupe cette fonction jusqu’en 2023. En première ligne pour la paix, le dialogue et la réconciliation du pays d’Afrique de l’Ouest, il met au centre de son ministère épiscopal l’importance de l’éducation, de la famille, de la paix dans un monde secoué par des conflits internes et dénonce le phénomène des «prêtres errants»: des prêtres qui refusent de retourner sur le continent africain après avoir effectué leurs études ou une mission en Europe.
Toujours en 2017, il est nommé administrateur apostolique de Korhogo après la démission pour raisons de santé de l’archevêque Marie-Daniel Dadiet, alors âgé de 65 ans. Le 3 janvier 2021, il est nommé archevêque métropolitain du même siège par le Pape François et y reste trois ans. En effet, le 20 mai 2024, il est transféré à l’archidiocèse métropolitain d’Abidjan, la ville la plus grande et la plus peuplée du pays d’Afrique de l’Ouest, et succède au cardinal Jean-Pierre Kutwa.
Il participe à la xiv e Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques sur la «vocation et la mission de la famille», qui se déroule au Vatican en 2015, et aux deux sessions de la xvi e, dédiée à la synodalité, qui se tient en 2023 et en 2024.
Jean-Paul Vesco
Archevêque d’Alger
(Algérie)
Jean-Paul Vesco, archevêque métropolitain d’Alger, est né à Lyon, en France, le 10 mars 1962. Elevé dans une famille de trois frères dans la foi catholique par sa mère Monique Chaillan, infirmière, et son père Maxime Vesco, assureur, il effectue ses études secondaires à l’externat Sainte-Marie de Lyon (Frères maristes), où il reçoit sa formation intellectuelle et spirituelle.
Sa profonde soif d’absolu prend diverses formes: le sport, le syndicalisme étudiant, l’engagement politique comme conseiller municipal, mais surtout la vocation d’avocat. Entré pour la première fois en cour d’assises à seulement treize ans et fervent défenseur de la lutte pour l’abolition de la peine de mort, il obtient en 1985 une licence de droit (droit commercial) à Lyon et en 1987 une maîtrise en administration des affaires à l’Ecole des hautes études commerciales (hec) de Paris. Il exerce ensuite le droit pendant sept ans, d’abord à Lyon puis à Paris, où il ouvre son propre cabinet d’avocats.
Concernant le sport, il est un alpiniste et un coureur passionné depuis son plus jeune âge, à tel point qu’il a envisagé de devenir athlète professionnel; il a couru de nombreux marathons et en Algérie il poursuit encore aujourd’hui cette expérience spirituelle et sportive avec l’Athletica Vaticana, dont il fait partie depuis 2019.
A 33 ans, il choisit d’entrer dans l’ordre des frères prêcheurs de la province de Lyon (Strasbourg). En 1995, il commence le noviciat et le 14 septembre 1996, il émet sa première profession religieuse. Il est ordonné prêtre le 24 juin 2001 à Lyon.
Ayant obtenu une licence canonique en théologie à l’Université catholique de Lyon, il poursuit ses études bibliques à Jérusalem à l’Institut pontifical d’étude du judaïsme Ratisbonne (2000-2001) et à l’Ecole biblique (2001-2002).
Il commence son parcours de vie religieuse en Algérie le 6 octobre 2002 au couvent de Tlemcen, dans le diocèse d’Oran, avec l’engagement de construire la fraternité entre musulmans et chrétiens. Ce qui le pousse dans ce service, ce sont surtout les témoignages de saint Charles de Foucauld (né en France en 1858 et tué en Algérie le 1er décembre 1916) — notamment avec sa «prière d’abandon» — et du bienheureux martyr Pierre Claverie, l’évêque d’Oran — également dominicain français, né à Alger en 1938 — assassiné le 1er août 1996.
En 2004, le père Vesco est choisi comme délégué du diocèse d’Oran à l’Assemblée interdiocésaine d’Algérie. A partir de 2005, il est vicaire général du diocèse et, deux ans plus tard, il y assume également la charge d’économe.
Le 16 octobre 2007, il est nommé supérieur de la communauté dominicaine de Tlemcen, poste qu’il occupe jusqu’au 28 décembre 2010, date à laquelle il devient prieur provincial de France de son ordre, s’installant à Paris en janvier 2011.
Le 1er décembre 2012, il est nommé évêque d’Oran par Benoît xvi. Le 25 janvier 2013, il reçoit l’ordination épiscopale des mains du cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon. Sa devise épiscopale est «Je veux vivre et donner envie de vivre».
Développant l’héritage spirituel du bienheureux Mgr Claverie, il achève la restauration du sanctuaire Notre-Dame de Santa Cruz, symbole de la ville d’Oran et lieu de rencontre et de paix.
En octobre 2015, il participe à la xive Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques, consacrée à la vocation et à la mission de la famille dans l’Eglise et dans le monde contemporain, représentant la Conférence épiscopale régionale du Nord de l’Afrique ( Cerna ).
Le 5 avril 2017 il reçoit la Légion d’honneur de la République française «pour son action continue en faveur du dialogue interreligieux entre islam et christianisme».
Le 8 décembre 2018, il accueille dans son diocèse d’Oran — par une célébration dans la basilique Notre-Dame de Santa Cruz — la béatification de Pierre Claverie et de ses 18 compagnons martyrs, restés en Algérie dans les années noires du terrorisme, qui ont témoigné de la foi dans le Christ jusqu’à leur mort entre 1991 et 2002. Parmi eux également, les sept moines trappistes de Tibhirine, assassinés le 21 mai 1996, dont les funérailles ont lieu le 2 juin suivant — dans la basilique Notre-Dame d’Afrique à Alger — en même temps que celles du cardinal Léon-Étienne Duval, longtemps archevêque d’Alger (décédé le 30 mai à l’âge de 92 ans).
En tant qu’évêque d’Oran, Mgr Vesco promeut des activités et des initiatives au service de l’ensemble de la société algérienne: de la bibliothèque pour les étudiants et des ateliers d’artisanat à l’accompagnement des personnes les plus fragiles, en difficultés économiques et sanitaires.
Le 27 décembre 2021, il est nommé archevêque métropolitain d’Alger par le Pape François. Il prend possession de l’archidiocèse le 11 février 2022 et exerce les fonctions d’administrateur apostolique du diocèse d’Oran jusqu’au 22 octobre 2023.
En février 2023, il obtient la nationalité algérienne. Parmi ses livres: Tout amour véritable est indissoluble (2015) et L’amitié (2017). Il contribue également aux volumes Une fraternité, des fraternités (2021) et Le pasteur et l’évêque, Lettres pour faire tomber les murs (2023).
Dominique Joseph Mathieu ,
Archevêque
de Téhéran-Ispahan des Latins
(Iran)
L’inépuisable tension vers la rencontre est ce qui caractérise la vie du frère mineur conventuel Dominique Joseph Mathieu, engagé à faire briller encore plus fort la lueur de la fraternité, tout d’abord en Belgique, puis au Liban et particulièrement en Iran, depuis qu’il a été nommé archevêque de Téhéran-Ispahan des Latins en 2021.
«Fils de saint François», le religieux est engagé à suivre les traces du «poverello» d’Assise en Orient, se faisant l’interprète du même style de présence dans une terre difficile, ayant pour mission d’être un instrument de paix dans la maison commune et pour tous les frères.
Né le 13 juin 1963 à Arlon, dans le diocèse de Namur, il est le fils aîné de Roland et Monique Mathieu. Il grandit avec ses sœurs Annick et Marie-France, avec lesquelles il a peu d’années de différence. Il vit une enfance sous le signe du sport: il pratique le judo étant enfant, puis il fait du cyclisme, du tennis, de la natation et joue aux échecs étant adolescent. Il développe également un intérêt pour la philatélie et les collections d’herbes séchées.
Une fois ses études supérieures achevées, il entre dans l’Ordre des frères mineurs conventuels et fait sa profession de foi solennelle en 1987. Il est ordonné prêtre le 24 septembre 1989 et, depuis 2013, il est incardiné dans la Custodie provinciale d’Orient et de Terre Sainte.
Dans son ordre, il a occupé le poste de promoteur vocationnel, secrétaire, vicaire et ministre provincial de la province belge, devenant délégué général après l’union avec la province de France. Recteur du Sanctuaire national Saint-Antoine-de-Padoue à Bruxelles et directeur de la confraternité qui y est liée, il a également été le président d’associations à but non lucratif liées à la présence des frères mineurs conventuels en Belgique, occupant des postes à responsabilités à l’école catholique de Landen, en Flandre. Il a été président de la Fédération des Frères mineurs conventuels d’Europe centrale et membre de la Commission internationale pour l’économie de son ordre.
Ses années passées en Belgique sont caractérisées par un grand engagement en faveur des derniers: le frère Mathieu s’est surtout dédié aux œuvres franciscaines sociales, comme la distribution d’aliments et de vêtements pour les pauvres et aux sans-abris, ou l’accompagnement de migrants sans papiers et de personnes retenues aux frontières. Durant cette période, il œuvre à des projets en lien à la santé mentale, notamment à la création d’espaces d’interaction pour les personnes atteints du trouble de la personnalité borderline.
En 2013, il est envoyé au Liban, dans la Custodie provinciale d’Orient et de Terre Sainte, où il est secrétaire de la Custodie, formateur, maître des novices et recteur des postulants et des candidats. Au «pays du Cèdre», il s’occupe principalement de la pastorale des jeunes, et, en particulier, il suit les activités liées au scoutisme, se montrant capable de tisser des relations amicales avec les fidèles non chrétiens; animé par le désir de comprendre au mieux la culture locale, il approfondit son apprentissage de l’arabe littéraire, qu’il avait commencé à Bruxelles.
Il est définiteur général de son ordre quand, le 8 janvier 2021, le Pape François le nomme archevêque de Téhéran-Ispahan des Latins, après avoir muté le nom de la circonscription d’Ispahan des Latins, dans la République islamique d’Iran. L’ordination a eu lieu le 16 février suivant, jour de la saint Marutha, patron de l’Iran, en la basilique des basilique des Saints-Apôtres à Rome.
Appelé à la conduite pastorale d’une communauté petite et diversifiée dans la tradition rituelle, mais riche de foi, l’archevêque a apporté en Iran son expérience des années vécues en Belgique: le dialogue interreligieux était en effet le pain quotidien dans l’église Saint-Antoine à Bruxelles, dans une zone habitée majoritairement par des personnes de religions différentes, en particulier des musulmans.
Le diocèse de Téhéran-Ispahan est l’unique diocèse catholique de rite latin d’Iran et accueille un petit groupe de catholiques dans une population à majorité chiite. Dans ce contexte, et dans un pays où les vents menaçants de la guerre soufflent souvent, les défis à affronter sont nombreux pour être «levain». Par décision des autorités, en Iran, toutes les activités pastorales restent circonscrites aux paroisses et aux fidèles qui y gravitent autour. Par conséquent, le frère Mathieu a préféré prêcher par la vie et pas uniquement par la parole, conscient que l’échange culturel commence symboliquement avec les choses du quotidien, comme un gâteau aux saveurs belges-iraniennes à offrir au clergé, aux communautés religieuses et aux fidèles, pour une expérience de rencontre — culinaire mais pas que — entre Europe et Moyen-Orient.
Le frère Mathieu a également puisé dans le concret de la vie depuis l’époque où, encore enfant, il était fasciné par la beauté de la création, en s’intéressant avant tout à la minéralogie puis à l’astronomie, et plus particulièrement en observant le ciel. Ce n’est donc pas un hasard s’il a choisi comme devise épiscopale «Deus meus in te confido» (Mon Dieu, en toi je me confie) et si sur ses armoiries figure l’étoile de Perse sur deux quadrants. Le symbole représente l’astre qui guida les Rois mages et rappelle le titre ancien de la Vierge, Stella Maris.
Frank Leo
Archevêque de Toronto
(Canada)
Dix-neuvième cardinal de l’histoire de l’Eglise canadienne, Frank Leo est l’archevêque métropolitain de Toronto, le plus grand diocèse de l’immense pays d’Amérique du Nord. C’est l’une des communautés cosmopolites les plus diversifiées du continent, avec quelque deux millions de fidèles, où la Messe est célébrée en trente langues.
Lui aussi est fils d’immigrés. Ses origines prennent racine en Italie: son père Francesco a douze ans lorsque, en 1953, il émigre à Montréal depuis la Calabre, où il rencontre et épouse Rosa Valente, originaire de Campanie. Un lien avec la terre de ses parents est alimenté par de fréquentes visites à la famille et aux amis pendant ses années de prêtrise et d'épiscopat.
C’est précisément à Montréal que Frank naît le 30 juin 1971, grandissant dans un environnement multi-ethnique et multi-culturel. Il étudie à l’école primaire Eugenio Pacelli, au lycée John F. Kennedy et au collège Vanier, fréquentant depuis tout petit la paroisse, où il est servant d’autel, scout et enfant de cœur.
C’est à quinze ans qu’il sent sa vocation. Il entre au séminaire en 1990, il suit des cours de philosophie et de théologie à l’Institut de formation théologique de Montréal (Iftm), obtient son baccalauréat en philosophie en 1992 puis sa licence et son doctorat en théologie (2005), avec une spécialisation en études mariales de l’International Marian Research Institute (Imri) de l’Université de Dayton, en Ohio, aux Etats-Unis.
Le 14 décembre 1996, il est ordonné prêtre dans le diocèse de Montréal, où il occupe le poste de vicaire de Notre-Dame-de-la-Consolata jusqu’en 2001; d’administrateur de la paroisse Saint-Joseph-de-Rivière-des-Prairies; d’aumônier de l’école Roscelli et de professeur de religion au collège Reine-Marie de 2003 à 2005; de curé de l’église Saint-Raymond-de-Peñafort de 2005 à 2006. La même année, il est envoyé à Rome comme étudiant à l’Académie pontificale ecclésiastique et, en 2008, il entre au service diplomatique du Saint-Siège. Il effectue un stage de plusieurs mois à la représentation pontificale en Thaïlande, puis est en poste à la nonciature apostolique en Australie — où il arrive immédiatement après le décès de sa mère — de 2008 à 2011, puis à la Mission d’étude du Saint-Siège à Hong-Kong de 2011 à 2012, lorsqu’il rentre à Montréal.
Dans sa ville natale, il est nommé directeur et enseignant de dogmatique du Grand Séminaire, directeur du département de droit canonique de l’Iftm et vice-président de l’Œuvre diocésaine pour les vocations, offrant une direction spirituelle, une formation et un accompagnement aux candidats au sacerdoce. De 2013 à 2015, il est membre du Conseil des prêtres.
Il travaille comme juge à la Cour d’Appel du Canada et a enseigne la théologie, la spiritualité et la philosophie non seulement à Montréal, mais aussi à Canberra (Australie), Dayton (Etats-Unis) et à Ottawa. Il est président et membre fondateur de la Société canadienne de mariologie et membre de la Priestly Fraternity of St. Domenic.
De 2015 à 2021, pour deux mandats, il est secrétaire général de la Conférence épiscopale canadienne, un poste qui lui permet de rencontrer le Pape François chaque année, participant aux préparatifs des visites du Souverain Pontife dans le pays d’Amérique du Nord du 24 au 30 juillet 2022. Un «pèlerinage pénitentiel» où l’Evêque de Rome demande pardon «pour la manière dont de nombreux membres de l’Eglise et des communautés religieuses ont coopéré, même à travers l’indifférence, à ces projets de destruction culturelle et d'assimilation forcée des gouvernements de l'époque, qui ont abouti au système des écoles résidentielles».
Peu de temps avant la visite pontificale au Canada, le 1er février 2022, Frank Leo devient vicaire général et modérateur de la curie archidiocésaine de Montréal. Et le 16 juillet, veille de l’arrivée de François, il est nommé évêque titulaire de Tamada et auxiliaire de Montréal, recevant l’ordination épiscopale le 12 septembre suivant par l’archevêque métropolitain Christian Lépine. «Quodcumque dixerit facite» (Tout ce qu'il vous dira, faites-le) est la devise épiscopale choisie, issue de l’épisode des Noces de Cana.
Quelques mois plus tard, le 11 février 2023, en la fête de Notre-Dame de Lourdes, il est nommé archevêque métropolitain de Toronto.