Les événements non programmés du voyage pontifical au Luxembourg et en Belgique

A la rencontre des plus fragiles

 A la rencontre des plus fragiles  FRA-040
03 octobre 2024

Si les médias généralistes auront surtout retenu, parmi les événements non prévus au programme du voyage apostolique du Pape au Luxembourg et en Belgique, le café pris dans un bar du grand-duché, d’autres rencontres, autrement plus émouvantes et profondes, ont rythmé ce déplacement de quatre jours: avec des personnes âgées mais aussi avec des victimes d’abus commis par des membres du clergé, ainsi que dans la crypte où repose le roi Baudoin.

Le café donc. Au premier jour de son voyage, au Luxembourg, après avoir quitté le Cercle Cité où il s’était entretenu dans la matinée du 26 septembre avec les autorités, la société civile et le Corps diplomatique, le Saint-Père a rejoint le palais archiépiscopal où il était attendu pour le déjeuner. A la suite de quoi il s’est rendu dans un café voisin afin de partager un espresso avec quelques-uns de ses proches collaborateurs, discutant avec le personnel du lieu.

Le lendemain, à Bruxelles, le programme pré-voyait une pause de quelques heures en début d’après-midi à la suite de la visite de courtoisie au roi Philippe et à la reine Mathilde au château de Laeken. Néanmoins le Souverain Pontife a profité de ce «temps mort» pour se rendre en Fiat 500 L à la Home Saint-Joseph, une maison d’accueil pour personnes âgées malades ou pauvres située dans le quartier de Marolles. Deux religieuses des Petites Sœurs des pauvres se tenaient à l’entrée du centre dont elles ont la charge pour lui souhaiter la bienvenue et le remercier de cette visite inattendue. «Avec joie», a répondu le Pape François, leur demandant de l’informer sur le charisme de cette congrégation fondée par sainte Jeanne Jugan. Le Saint-Père a ensuite été accueilli par les applaudissements des personnes hébergées, qui formaient un demi-cercle autour de lui, dont certaines étaient assises sur un fauteuil roulant, ainsi que les religieuses et les infirmières. Après avoir dialogué avec chaque occupant, le Souverain Pontife a donné la bénédiction, demandant de prier pour lui, avant de prendre congé.

Un autre moment fort de ce voyage apostolique a bien sûr été la rencontre, le 27 septembre au soir à la nonciature, avec dix-sept victimes d’abus de la part de membres du clergé belge. Au cours de cet échange, qui a duré plus de deux heures, «les participants ont pu raconter leur histoire et leur douleur au Pape et exprimer leurs attentes quant à l'engagement de l’Eglise contre les abus», a rapporté la salle de presse du Saint-Siège, indiquant que le Souverain Pontife «a su écouter et aborder leurs souffrances, a exprimé sa gratitude pour leur courage et le sentiment de honte pour ce qu’ils ont souffert étant enfants à cause des prêtres à qui ils ont été confiés, en prenant note des demandes adressée à lui pour qu’il puisse les étudier». La réunion s’est terminée peu avant 21 heures. Le thème des abus avait déjà été abordé par le Souverain Pontife lors de la rencontre avec les autorités et la société civile de Belgique.

Le samedi 28 septembre au matin, le Pape François a voulu rendre visite à un groupe d’hommes et de femmes d’Afrique et d’Europe de l’Est ou de Bruxelles même à la paroisse Saint-Gilles, qui propose chaque matin le café aux sans-abris, réfugiés et pauvres du centre-ville. Le Saint-Père a pu échanger quelques mots avec les personnes présentes (voir article page 9). Quelques heures plus tard, au terme de la rencontre avec les évêques, les prêtres, les diacres, les consacré(e)s, les séminaristes et les agents de la pastorale dans la basilique du Sacré-Cœur de Koekelberg, le Pape François s’est rendu à l’église Notre-Dame de Laeken. Dans la crypte, où se trouve la nécropole de la famille -royale belge, accueilli par le roi Philippe et la reine Mathilde, le Saint-Père s’est recueilli auprès de la sépulture du roi Baudoin pour prier silencieusement.

Dans la soirée du 28 septembre, enfin, après la rencontre avec les jésuites au collège Saint-Michel d’Etterbeek, près de Bruxelles, le Saint-Père s’est rendu au “Brussels Expo” pour rencontrer, à leur grande surprise, les 6.000 jeunes qui participaient à l’événement “Hope Happiness”, sorte de mini jmj où s’alternaient des moments de fraternité, de musique, de danses, de prières. Le Pape s’est prêté volontiers aux demandes de selfies et, micro à la main, depuis la scène, a interpellé les jeunes, leur demandant comme à son habitude de «faire du bruit».

Charles de Pechpeyrou