Ce qui nourrit la vraie vie est la vie donnée

A entendre le livre de l’exode, il semble que la liberté soit difficile. En écho aux récriminations du peuple libéré qui regrette son ancien esclavage, il y a cette parole de Jésus: «vous me cherchez, non parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé de ces pains et que vous avez été rassasiés». De part et d’autre, la préoccupation première est d’avoir le ventre plein. Cette page d’évangile suit la multiplication des pains: Jésus a nourri une foule puis s’est enfui au désert, craignant qu’on veuille le faire roi. Ne sommes-nous pas toujours tentés de préférer à l’essentiel le fait d’avoir le ventre plein quand mettre l’essentiel au centre de notre vie passe par le consentement à ne pas avoir le ventre plein: Travaillez non pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle… C’est comme un dialogue de sourds entre des gens qui veulent avoir le ventre plein et Celui qui nous invite à la confiance, à prendre le risque d’une liberté plus grande que celle que nous imaginons. La manne est une pédagogie de la confiance: ne rien conserver pour le lendemain et chaque jour renouveler la foi que le nécessaire sera donné. Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour, demandons-nous dans le Notre Père. Pas celui de demain ni d’après-demain, seulement celui d’aujourd’hui. Et si la confiance était la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle: «le pain de Dieu, c’est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde». Autrement dit, ce qui nourrit en nous la vraie vie, celle qui pèse pour l’éternité, c’est la vie donnée, et Dieu le premier se donne sans compter. En écho, écoutons la parole de Paul aux Ephésiens, en deuxième lecture: Il s’agit de vous défaire de votre conduite d’autrefois, c’est-à-dire de l’homme ancien corrompu par les convoitises… Lorsque vous quittez cette terre, disait François d’Assise, vous n'emportez rien de ce que vous avez reçu — uniquement ce que vous avez donné.

Bruno Lachnitt
Aumônier national catholique de prisons de France et d’Outre-Mer

L’Eucharistie et ma vie

L’Hostie, Pain de l’âme, transforme ma vie, ses envies;

Elle transfigure mon visage, mon agir au long des jours;

grâce au Christ, je suis une part du Ciel dans notre Cité impie,

un homme nouveau à l’intime très fort, animé par l’amour.

Dieu, le Christ et moi

Dieu m’invite à croire en Jésus, Il fait croître ma foi adulte,

est le Pain de mon âme; dans l’Hostie, Il est la Porte ouverte

du Ciel déjà dans notre Cité; en Chrétien, de joie j’exulte,

je rends hommage au Christ, l’accueille en mon existence offerte.

Franck Widro

L’Evangile en poche

Dimanche 4 août xviiie du Temps ordinaire

Première lecture: Ex 16, 2-4. 12-15

Psaume: 77

Deuxième lecture: Eph 4, 17. 20-24

Evangile: Jn 6, 24-35.