Quand on donne tout tout est donné

 Quand on donne tout tout est donné  FRA-030
25 juillet 2024

Nous pouvons être choqués par ce «miracle». Si Dieu intervient ainsi dans l’histoire des hommes, pourquoi ne met-il pas un terme à la faim dans le monde? Certains cherchent alors une explication rationnelle. Mais ce récit nous invite surtout à changer de perspective: il s’agit bien ici d’un signe, encore faut-il comprendre de quoi… Si une chose est claire, c’est qu’il ne s’agit pas de résoudre nos problèmes de partage. Rappelons-nous, au chapitre 12 de l’évangile de Luc (Lc 12, 13), quand du milieu de la foule quelqu’un demande à Jésus: «Maître, dis à mon frère de partager avec moi notre héritage », Jésus lui répond: «Homme, qui donc m’a établi pour être votre juge ou l’arbitre de vos partages?». Et ici il s’enfuit parce qu’il «savait qu’ils allaient l’enlever pour faire de lui leur roi». Jésus n’est pas là pour régler à notre place le partage des richesses que Dieu nous donne en abondance comme le dit le psaume de ce dimanche: «tu rassasies avec bonté tout ce qui vit». La pauvreté n’est pas l’effet d’un manque de prodigalité du créateur qui nous donne de quoi répondre aux besoins de tous mais pas à l’appétit de chacun, disait Gandhi. Cinq pains et deux poissons «qu’est-ce que cela pour tant de monde!» dit André. Mais pour un jeune garçon tout seul, c’est beaucoup. Il doit lâcher ce bien précieux, passer d’une prévoyance excessive à la confiance d’un dénuement radical. Quand on donne tout, tout est donné, ceux qui risquent une confiance radicale en font l’expérience. Et le signe n’intervient qu’à ce moment-là, comme avec la veuve de Sarepta, lorsqu’il a renoncé au calcul qui retient par devers soi pour se jeter dans la confiance d’une générosité qui dépouille. Et le signe n’intervient qu’à partir de ce que nous apportons. Jésus ne transforme pas des pierres en pains, ça c’est au désert la proposition du tentateur lorsqu’il éprouve la faim. Comme dans l’eucharistie, c’est l’offrande de nos pauvres vies qui nous permet de communier à la plénitude du don de Dieu.

* Aumônier national catholique des prisons de France et d’Outre-Mer

Dieu, ma foi et toi

Je fuis la foi immature, ai reçu celle,
adulte, de Dieu.

J’accueille joyeux mon vrai Je; de la Vie,
je suis un choriste;

je t’offre gratuitement mon aide
et suis heureux de croître en Christ,

d’atteindre les béatitudes au Ciel,
un infini radieux.

Ma foi et la Cité

Ma vie nourrit l’autre, car mon regard
sur la Ville délétère

est celui de la foi, une façon de voir le Ciel
sur terre,

ses signes; même si je suis vieux, invalide, Dieu fait des merveilles

à travers mon agir, mes écrits,

un amour en éveil.

Franck Widro

L’Evangile en poche

Dimanche 28 juillet,
xvii e du Temps ordinaire

Première lecture: 2 R 4, 42-44

Psaume: 144

Deuxième lecture: Eph 4, 1-6

Evangile: Jn 6, 1-15

Bruno Lachnitt*