Célébration de la Messe en l’église de la Madeleine

Quand le langage fraternel du sport devient un canal diplomatique

 Quand le langage fraternel du sport devient un canal diplomatique  FRA-030
25 juillet 2024

La trêve olympique est une proposition de paix; aujourd'hui plus que jamais. Sans ambages, le Pape François a relancé son appel, à une semaine de l'ouverture des Jeux (le 26 juillet), dans son message envoyé à l'occasion de la Messe célébrée dans la matinée du 19 juillet en l'église de la Madeleine à Paris, à l'occasion de la trêve olympique proclamée par les Nations unies jusqu'au 15 septembre, une semaine après la clôture des Jeux paralympiques.

Le message du Souverain Pontife pour la paix, également à travers l'expérience sportive, pouvant être un canal original et diplomatique de fraternité, a été lu au début de la Messe par l'archevêque de Paris, Mgr Laurent Ulrich. Ont concélébré nn.ss Celestino Migliore, nonce apostolique en France, et Emmanuel Gobillard, évêque de Digne et délégué de la Conférence épiscopale française pour les Jeux olympiques et paralympiques de Paris; de nombreux autres évêques et prêtres étaient présents.

Thomas Bach, président du Comité olympique international, était également présent; il avait relancé l'appel du Pape pour la trêve olympique à l'occasion de l'audience à Athletica Vaticana en janvier dernier. «En ces temps difficiles de guerres et de conflits qui augmentent, les personnes sont épuisées par la haine, l'agressivité et les mauvaises nouvelles. Dans le cœur de tous il y a le désir de “quelque chose” qui unisse et donne espoir et les Jeux peuvent faire vivre ces expérience de paix et de réconciliation», avait-il déclaré.

La paix est donc le mot-clé des Jeux qui sont sur le point de commencer. Et elle est placée sous le signe de la trêve olympique proposée par les Nations unies qui débute une semaine avant le début des Jeux de Paris et qui se finit une semaine après la clôture des Jeux paralympiques. Le Pape François avait demandé cette trêve le 13 janvier lors de la rencontre avec Athletica Vaticana, puis à l'occasion du g7 le 14 juin et également dans sa préface au livre Giochi di pace, édité par la Librairie éditrice vaticane.

Et l'archevêque de Paris a évoqué le caractère actuel des contenus de la trêve olympique dans son homélie, rappelant l'origine française des Jeux — avec Pierre de Coubertin et le dominicain Henri Didon — pensée avec l'idée de développer les «relations entre des jeunes des nations participant à ces jeux pour favoriser l’esprit même de la paix».

Mgr Ulrich a également soutenu l'engagement pour favoriser l'inclusion des «personnes les plus vulnérables» aussi à l'occasion des Jeux. Il a reproposé certaines valeurs sportives fondamentales pour l'expérience chrétienne et la vie sociale, à travers la ré-flexion de René Pichon, prêtre du diocèse de Chambéry et athlète de haut-niveau. «L’endurance, la persévérance, la combativité, la foi en soi, la confiance en ses capacités, l’espérance de faire mieux, le sens de l’équipe qui encourage et stimule, l’humilité dans l’échec et l’adversité (et par-dessus-tout…) l’amour des adversaires (qui) ne sont pas des ennemis à abattre, mais des concurrents qu’on cherche à dépasser pour mieux se dépasser soi-même».

«La résolution des conflits passe par la parole, mais le désir d’y parvenir a besoin de gestes, de symboles et d’exercices qui y préparent» a conclu l'archevêque de Paris, mettant en exergue la beauté «de la fête et du rassemblement d’une humanité très diverse». Il a assuré un esprit de service, d'écoute et d'accueil pour tous de la paris de L'Eglise en France.

Au cours de la célébration, des prières en plusieurs langues ont été élevées, surtout pour la paix à bâtir également à travers les Jeux olympiques et paralympiques et pour que tous les acteurs du monde du sport — dirigeants, athlètes, entraîneurs, supporters, journalistes — vivent cette expérience comme une expression du sport mais aussi comme une opportunité de fraternité.

Etaient présents à la Messe les autorités civiles et sportives, des athlètes, des représentants du corps diplomatique et des bénévoles de Holy Games, le programme de la conférence épiscopale dirigé par Isabelle de Chatellus, qui a été élaboré précisément pour contribuer à donner une âme spirituelle aux Jeux.

A la fin de la célébration, à l'invitation de Mgr Marset, évêque auxiliaire de Paris, avec Mgr Patrick Chauvet, a eu lieu la visite de la chapelle Notre-Dame des sportifs, aménagée par les bénévoles de Holy Games et située au cœur de l'église de la Madeleine comme référence spirituelle et de prière à l'occasion des Jeux. Les maillots de nombreuses équipes, parmi lesquels celui d'Athletica Vaticana signé par le Pape, «couronnent» la statue de la Vierge Marie.

Giampaolo Mattei