L’Evangile en poche

La paix de celui qui s’est laissé déranger

 La paix de celui  qui s’est laissé déranger  FRA-028
11 juillet 2024

La première lecture du prophète Amos nous dit quelque chose de la vocation à une parole qui dérange. On peut penser aux lanceurs d’alerte auxquels une journée mondiale était consacrée le dimanche 23 juin et qui payent parfois cher leur combat pour la vérité. Le prophète était une sorte de lanceur d’alerte et Amazias, prêtre de Béthel, envoie Amos ailleurs. «Fiche-nous la paix», va exercer tes talents loin d’ici. Mais Amos rétorque que c’est le Seigneur qui est venu le chercher. C’est lui qui «m’a saisi quand j’étais derrière le troupeau, et c’est lui qui m’a dit: “Va, tu seras prophète pour mon peuple Israël”» Qu’importent les intimidations, la parole doit être portée, l’appel à la conversion entendu, dût-il déranger. C’est pareil pour les disciples envoyés deux par deux par Jésus, démunis de tout, livrés à l’accueil qui leur sera réservé. Loqueteux comme ils paraissent, il est à parier que seuls les pauvres les accueilleront. Même si après une meilleure table s’offre à eux, ils sont invités à rester là où ils auront trouvé l’hospitalité. Sommes-nous du côté de ceux que la parole importune, qui voudraient faire taire ces voix qui nous dérangent parce qu’elles viennent nous chercher là où nous sommes installés pour nous en déloger? La conversion est toujours une invitation à quitter un confort dangereux pour notre santé spirituelle. Ce à quoi Dieu nous invite, comme l’écrit Paul aux Ephésiens, c’est «que nous vivions à la louange de sa gloire», rien de moins. Quand Amazias invite Amos à les laisser en paix, le psaume 84 répond en disant que «ce que dit le Seigneur, c’est la paix». Mais cette paix-là n’est pas la tranquillité que revendique Amazias pour faire la sourde oreille à la parole qui délivre. Elle est la paix précédée par la justice, la rencontre de l’amour et de la vérité, elle est la paix de celui qui s’est laissé déranger et a engagé la conversion suscitée par la parole. Cette paix que secrètement nous désirons, sans oser prendre le chemin qui y mène.

Bruno Lachnitt
Aumônier natinal catholique des prisons de France et d’Outre-Mer


La messe, la Cité et toi

Le dimanche à l’église nous sommes tous avec Jésus-Christ;

la messe terminée, je suis envoyé t’apporter Dieu;

je combats l’esprit du monde impie, ses édits odieux,

et te soutiens face à tes souffrances en ton corps inscrit.


Dieu, mes écrits et toi

Ma mission, en l’Eglise, est d’écrire sur la Parole de Dieu,

t’aider à cheminer en l’Espérance par des jours radieux;

mes poésies-prières tâchent de te nourrir, tenir chaud,

de guérir ton intime blessé, grâce à l’Action du Très-Haut.

Franck Widro

L’Evangile en poche

Dimanche 14 juillet xv e du Temps ordinaire

Première lecture: Am 7, 12-15

Psaume: 84

Deuxième lecture: Ep 1, 3-14

Evangile: Mc 6, 7-13