Plus de vie dans la sauvegarde du monde et le soin de nous-mêmes
Le livre Generare libertà. Accrescere la vita senza distruggere il mondo (Engendrer la liberté. Accroître la vie sans détruire le monde) de Chiara Giaccardi et Mauro Magatti (éditions Il Mulino) représente une nouveauté dans le discours sur le regard porté sur tout et nous confie une tâche concrète : pratiquer une nouvelle façon de penser avec, dans et à travers le monde. Les quatre chapitres mettent en lumière des aspects essentiels pour « plus de vie » dans le contexte de la sauvegarde du monde et de soi-même. Le livre reflète une connaissance ouverte et une compréhension profonde des sujets traités par les grands penseurs, de Socrate à Agamben, tandis que le fil conducteur est la méthode de « l'opposition polaire », de Simmel à Guardini.
Le livre de Chiara Giaccardi (membre du comité directeur de Donne Chiesa Mondo) et Mauro Magatti, tous deux sociologues, commence par une réflexion sur la complexité de la vie, des personnes et de leurs relations, dont le danger est un « clair-obscur » qui cache les monstres. Comme l'affirment Lehman Brothers et Guardini, la vie doit évoluer d'une culture du besoin et de la finalité à une culture du désir et du sens, toujours guidée par le principe génératif. « Le bien n'est pas une loi morte. L'activité morale est en elle-même quelque chose de mystérieux », dit Guardini.
Les autres chapitres sont consacrés à trois principes : d'une part, une manière différente de mettre en jeu le désir, au-delà de la jouissance consumériste ; d'autre part, une intelligence plus évoluée qui passe de l'extraction à la sauvegarde ; et enfin, une nouvelle éthique de la liberté qui aspire à étendre la liberté aux autres. Tout cela peut être réalisé grâce à deux éléments fondamentaux : la nouveauté au sens biologique, social et spirituel-scientifique, car « faire le bien est une véritable création », et une nouvelle connaissance qui requiert la dissolution du dualisme et, à sa place, l'émergence d'une tension entre les pôles, c'est-à-dire « une actualisation créative de quelque chose qui n'existe pas encore ». Le « salut » réside dans la tension entre la potentialité et la création de nouvelles formes et de nouvelles dynamiques d'individuation.
« Agir moralement signifie donc créer quelque chose dans la matière réelle de la vie ». Car la vie est toujours « inachevée ». On comprend maintenant pourquoi, outre la terminologie spécifique de la biologie, de la philosophie, de l'anthropologie, de la théologie et de la sociologie, les concepts théoriques de l'art jouent un rôle important dans ce livre : création, forme, équilibre, exécution, etc. La tâche réside à la fois dans la forme terrestre et éternelle. Ce livre est une véritable porte pour accéder à une vie ayant « plus de vie ».
Yvonne Dohna Schlobitten