Activités de la Custodie franciscaine

14 mars 2024

D'abord la pandémie de covid-19, puis le conflit entre la Palestine et Israël, «avec la bande de Gaza en particulier» mais avec des conséquences «dans toute la Cisjordanie et Jérusalem». Sans oublier celles sur les pèlerinages dans toute la région du Moyen-Orient. Des facteurs qui ont affecté la situation socio-économique de la région, comme le souligne le rapport résumé de la Custodie franciscaine de Terre Sainte 2022-2023.

Malheureusement, le conflit, selon le rapport, a entraîné «l'annulation soudaine de tous les pèlerinages en cours et prévus, la fermeture de tous les postes-frontières avec l'impossibilité pour les travailleurs de Cisjordanie d'entrer à Jérusalem». Et la difficulté pour tous «de vivre et de se déplacer en sécurité sue tout le territoire». Toutefois, la Custodie n'a jamais cessé de soutenir la population, poursuivant la mission qui lui a été confiée «en sachant que la Divine Providence, qui nous a voulus ici, ne cesse jamais de prendre soin de nous». Dans ce contexte difficile, des actions en faveur de la communauté locale ont été mises en œuvre.

La Custodie cite celles menées par l'association Pro Terra Sancta, un réseau qui promeut et réalise des projets de conservation et de valorisation du patrimoine culturel et naturel, ainsi que de soutien et d'aide en cas d'urgence humanitaire. Dans une région où la situation est particulièrement difficile, comme la bande de Gaza, elle a aidé la paroisse latine de Gaza en soutenant les activités paroissiales et les besoins de la communauté.

En effet, avec le déclenchement de la guerre, les aides économiques ont augmenté pour subvenir aux besoins essentiels de la population épuisée par les bombardements. En particulier, les quelque 600 personnes réfugiées dans l'enceinte de la paroisse. De même, 33 enfants atteints d'épidermolyse bulleuse vivant dans la bande de Gaza ont été aidés. La Caritas et la paroisse latine mettent en œuvre le projet d'assistance médicale à ces enfants, en garantissant les soins de base et le service de soins à domicile.

A Jérusalem, des fonds ont été versés à la paroisse latine de la vieille ville, à Jérusalem-Est, et à la paroisse latine de Bethléem. Une cinquantaine de familles démunies en difficulté socio-économique ont reçu une aide pour payer les dépenses liées au loyer, aux frais médicaux et autres, avec une attention particulière pour les des familles en situation d'urgence sociale ayant à charge des personnes âgées ou handicapées dépendantes. Une autre aide a été apportée à la maison Notre-Dame des Douleurs (Abou Dis, Jérusalem-Est), gérée par la congrégation des Filles de Notre-Dame des Douleurs. L'établissement accueille une quarantaine de personnes en marge de la société et leur fournit des services, des repas et des activités récréatives. La plupart des résidents sont palestiniens mais il y aussi des résidents de nationalité syrienne, libanaise et éthiopienne.

Un autre projet financé concerne le centre communautaire africain de Jérusalem: une structure d'aide et d'accueil pour environ 3.000 demandeurs d'asile originaires d'Erythrée, du Soudan et d'Ethiopie, dont beaucoup de famille avec des enfants, qui se trouvent à Jérusalem.

A Bethléem, Pro Terra Sancta a mis en place un centre d'écoute et d'orientation professionnelle afin de fournir une assistance médicale et sociale aux populations les plus vulnérables dans la région. Au cours de la période concernée, 444 personnes se sont rendues au centre d'écoute. 250 personnes ont bénéficié d'une assistance médicale ou sociale. 25 jeunes ont participé à la formation professionnelle et 27 ont été pris en charge à travers le programme d'orientation professionnelle, en collaboration avec 15 institutions et petites et moyennes entreprises. Pro Terra Sancta a également fourni une aide pour les urgences en matière d'eau et de logement, par l'intermédiaire du centre d'écoute, où les demandes de réhabilitation de maisons endommagées et insalubres et d'installation de réservoirs d'eau et de panneaux solaires ont été traitées. Outre la charité, un soutien a également été apporté à des initiatives éducatives, telles que des fonds pour l'enseignement à distance pour certains enfants fréquentant les écoles de la Terre Sainte. De plus, certaines familles ont bénéficié d'une aide pour payer les frais de scolarité ou d'université. Il existe également un magasin de commerce équitable à Bethléem, qui dispose d'un réseau de plus de 30 fournisseurs, principalement des organisations garantissant du travail à des femmes vulnérables ou à des personnes handicapées.

D'autres projets caritatifs, culturels et éducatifs ont été réalisés à Rhodes, en Jordanie, en Syrie, au Liban, en Egypte et en Italie. Sans oublier les œuvres promues en faveur des pèlerins qui se rendent en Terre Sainte. En particulier, la restauration et la sécurisation ou l'agrandissement des locaux de certains sanctuaires, maisons d'accueil, couvents et musées.

Au cours de la période couverte par le rapport, la Custodie n'a jamais manqué de verser les salaires mensuels aux 1.044 employés en Israël (69%) et en Palestine (31%) répartis entre 14 écoles (63% du nombre total d'employés), 4 «Case Nove», les établissements pour les pèlerins (10% du nombre d'em-ployés), 80 sanctuaires, 25 paroisses et d'autres activités. La Custodie précise que pendant la pandémie, les employés résidant en Israël ont pu bénéficier d'une forme de chômage partiel (halat) jusqu'en octobre 2021, alors que ceux résidant en Palestine n'ont bénéficié d'aucune aide. La Custodie a donc choisi de continuer à payer la moitié du salaire des employés des territoires palestiniens qui sont restés chez eux et bien sûr 100% de ceux qui ont pu venir travailler, elle a aussi essayé de faire travailler principalement des chrétiens palestiniens de Cisjordanie dans les monastères et pour effectuer des travaux de restauration, afin de garantir un moyen de subsistance à leurs familles.