Il est essentiel de ne pas s’approprier ce que l’on a reçu

 Il est essentiel  de ne pas s’approprier ce que l’on a reçu   FRA-008
22 février 2024

Il est dommage que la liturgie ait amputé le texte de la Genèse de quelques versets essentiels. Saint Jacques écrit dans sa lettre: «Dans l’épreuve de la tentation, que personne ne dise: “Ma tentation vient de Dieu”. Dieu, en effet, ne peut être tenté de faire le mal, et lui-même ne tente personne». Le texte semble pourtant suggérer que c’est Dieu qui met Abraham à l’épreuve. Retenons que le texte nous dit avec force qu’il est essentiel de ne pas s’approprier ce que l’on a reçu, et chacun peut l’entendre pour soi en ce temps de carême. Les versets manquants s’intercalent entre l’appel entendu à offrir à Dieu ce qu’Il a donné et le moment où Abraham saisit le couteau. Abraham laisse les serviteurs qui l’accompagnent pour continuer seul avec Isaac et il leur dit: «Restez ici avec l’âne. Moi et le garçon nous irons jusque là-bas pour adorer, puis nous reviendrons vers vous». Puis plus loin quand Isaac s’inquiète de l’agneau pour le sacrifice, Abraham lui répond: «Dieu saura bien trouver l’agneau pour l’holocauste, mon fils». Le texte ajoute: «Et ils s’en allaient tous les deux ensemble». Cette confiance radicale manifeste bien que l’enjeu de l’appel entendu est de ne pas mettre la main sur le don, et non l’exigence d’un Dieu pervers qui reprendrait ce qu’Il a donné. Pour pouvoir continuer à recevoir il faut consentir à lâcher prise. L’Alliance est le lien de confiance qui cesse de mettre l’autre au défi pour l’accueillir dans le don de soi-même. C’est le chemin fait par Abraham avec Isaac, le chemin que nous sommes invités à vivre. «Dieu saura bien trouver l’agneau» résonne évidemment particulièrement en écho à cette page d’Evangile ou Moïse et Elie «s’entretenaient avec Jésus». Marc, concis, ne dit pas de quoi, mais selon Luc, c’est de «son départ qui allait s’accomplir pour Jérusalem». La voix entendue fait écho à ce consentement: c’est parce qu’Il est le Fils et qu’Il prend la place de l’agneau qu’Il est le médiateur d’une Alliance nouvelle.

* Aumônier national catholique des prisons de France et d’Outre-Mer

Sur la montagne et en notre Cité impie

Sur la montagne, à genoux près de mon Ami, Jésus Christ,

j’ai prié et vécu Sa pleine Lumière,
Sa Félicité!

Empli de courage, j’étais en paix,
hors de l’adversité.

J’ai regagné notre Cité impie,
et repris mes écrits.

De la montagne à la plaine

Je me dresse sur la montagne,
suis lumineux, chéri par Dieu,

et descends sur la plaine, meurtri par la vie et son tumulte;

dans la nuit, mon âme s’élève,
prend racine en une foi adulte,

s’ouvre pleinement à l’Amour, ô combien miséricordieux.

Franck Widro

L’Evangile en poche

Dimanche 25 février, iie de Carême

Première lecture: Jn 22, 1-2.9a.10-13.15-18;

Psaume: 115

Deuxième lecture: Rm 8, 31b-34;

Evangile: Mc 9, 2-10.

Bruno Lachnitt*