Présentation des Lettres de Créance de six nouveaux ambassadeurs

Guerre et climat: deux défis qui exigent une diplomatie multilatérale

 Guerre et climat: deux défis qui exigent une diplomatie multilatérale  FRA-050
14 décembre 2023

«La portée mondiale des conflits en cours» et la crise climatique: tels sont les deux défis qui rendent urgent le «besoin d’une reconfiguration de la diplomatie multilatérale». C’est ce qu’a dit le Pape dans le discours adressé aux nouveaux ambassadeurs du Koweït, de Nouvelle-Zélande, du Malawi, de Guinée, de Suède et du Tchad, reçus en audience dans la matinée du jeudi 7 décembre au Palais apostolique à l’occasion de la présentation de leurs Lettres de Créance.

Excellences!

Je suis heureux de vous accueillir pour la présentation des Lettres qui vous accréditent en tant qu’ambassadeurs extraordinaires et plénipotentiaires de vos pays près le Saint-Siège: Koweït, Nouvelle-Zélande, Malawi, Guinée, Suède et Tchad. Je vous prie de bien vouloir transmettre à vos chefs d’Etat respectifs mes sentiments d’estime, en assurant dans le même temps mon souvenir dans la prière pour eux et pour tous vos concitoyens.

Vous commencez votre mission à un moment particulièrement troublé, marqué par la multiplication de conflits armés, dans ce que j’ai appelé depuis un certain temps une troisième guerre mondiale combattue par morceaux. A la lumière de la portée mondiale des conflits en cours, la Communauté internationale se trouve confrontée, à travers les instruments pacifiques de la diplomatie, au défi de la recherche de solutions générales aux graves injustices qui en sont trop souvent la cause.

Dans la récente Exhortation apostolique Laudate Deum, j’ai observé que pour relever ce défi, il y a un besoin urgent d’une reconfiguration de la diplomatie multilatérale, afin d’apporter des réponses concrètes aux problèmes émergents et de concevoir des mécanismes mondiaux capables de faire face aux changements environnementaux, sanitaires, culturels et sociaux actuellement en cours (cf. nn. 37-43). Le travail diplomatique noble et patient auquel vous vous con-sacrez doit non seulement chercher à prévenir et résoudre les conflits, mais aussi consolider la coexistence pacifique et le développement humain des peuples, en favorisant le respect de la dignité humaine, la défense des droits inaliénables de tout homme, femme et enfant et la promotion de modèles de développement économique et humain intégral.

A cet propos, le Saint-Siège exprime sa préoccupation particulière pour l’avenir de notre maison commune, spécifiquement pour les effets que le changement climatique et la dévastation des milieux naturels peuvent avoir sur les membres les plus vulnérables de la famille humaine. Puisse la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques, cop28, qui se déroule ces jours-ci à Dubaï et à laquelle j’avais l’intention d’être présent, constituer une avancée historique pour répondre avec sagesse et clairvoyance à ces menaces claires et actuelles au bien commun universel. Comme je l’ai affirmé dans le discours adressé à la conférence, «L’heure est grave. l’avenir de tous dépend du présent que nous choisissons». Prions pour que les responsables des nations s’unissent pour adopter des mesures concrètes qui nous permettront de léguer aux générations futures un monde plus semblable au jardin fertile que le Créateur a confié à nos soins et à notre intendance.

Chers ambassadeurs, la présence et l’activité du Saint-Siège au sein de la Communauté internationale est inspirée par le désir de promouvoir la fraternité humaine et cette paix qui, comme l’annonce le prophète Isaïe, est «le fruit de la justice» (cf. Is 32, 17). Tandis que vous entreprenez votre mission, je vous offre mes meilleurs vœux, accompagnés de la -prière, pour vos efforts au service de ce grand idéal, et je vous assure de la disponibilité constante des bureaux de la Curie pour vous assister dans l’accomplissement de vos responsabilités. Que Dieu vous bénisse avec abondance, ainsi que vos familles, vos collaborateurs et vos conci-toyens.