Pour le deuxième dimanche consécutif, et toujours pour des raisons de santé, le Pape François a guidé la prière de l’Angelus de la Maison Sainte-Marthe. «Je vais mieux», a-t-il dit le dimanche 3 décembre en rassurant les quinze mille fidèles qui le suivaient sut les écrans géants placés place Saint-Pierre ainsi que tous ceux reliés à travers divers médias, avant de confier à nouveau la lecture de la méditation à Mgr Paolo Luca Braida, chef de bureau de la section pour les affaires générales de la secrétairerie d’Etat. Nous publions ci-dessous les paroles du Pape:
Chers frères et sœurs, bonjour!
Aujourd’hui non plus, je ne pourrai pas tout lire: je vais mieux, mais ma voix ne s’est pas encore rétablie. Ce sera Mgr Braida qui lira la catéchèse.
Voici la réflexion sur le premier dimanche de l’Avent lue par le prélat:
Aujourd’hui, premier dimanche de l’Avent, dans le bref Evangile que la liturgie nous propose (cf. Mc 13, 33-37), Jésus nous adresse à trois reprises une exhortation simple et directe: «Veillez» (v. 33.35.37).
Le thème est donc la vigilance. Comment devons-nous l’entendre? On pense parfois à cette vertu comme à une attitude motivée par la peur d’un châtiment imminent, comme si un météorite était sur le point de tomber du ciel et menaçait, si nous ne l’évitions pas à temps, de nous emporter. Mais ce n’est certainement pas le sens de la vigilance chrétienne!
Jésus l’illustre par une parabole, en parlant d’un maître qui reviendra et de ses serviteurs qui l’attendent (cf. v. 34). Dans la Bible, le serviteur est la «personne de confiance» du maître, avec lequel il existe souvent une relation de coopération et d’affection. Pensons, par exemple, à Moïse, défini comme un serviteur de Dieu (cf. Nb 12, 7) et même à Marie disant d’elle-même: «Voici la servante du Seigneur» (Lc 1, 38). La vigilance des serviteurs n’est donc pas faite de peur, mais de désir, dans l’attente d’aller à la rencontre de leur seigneur qui arrive. Ils se tiennent prêts pour son retour parce qu’ils l’aiment, parce qu’ils souhaitent qu’il trouve, à son arrivée, une maison accueillante et ordonnée: ils sont contents de le revoir, au point qu’ils attendent son retour comme une fête pour toute la grande famille dont ils font partie.
C’est avec cette attente remplie d’affection que nous voulons nous aussi nous préparer à accueillir Jésus: à Noël, que nous célébrerons dans quelques semaines; à la fin des temps, lorsqu’il reviendra dans la gloire; chaque jour, lorsqu’il vient à notre rencontre dans l’Eucharistie, dans sa Parole, dans nos frères et sœurs, en particulier les plus nécessiteux.
C’est pourquoi, d’une manière particulière au cours de ces semaines, nous préparons avec soin la maison du cœur, afin qu’elle soit ordonnée et accueillante. Veiller, en effet, signifie garder le cœur prêt. C’est l’attitude du veilleur qui, dans la nuit, ne se laisse pas tenter par la fatigue, ne s’endort pas, mais reste éveillé dans l’attente de la lumière qui viendra. Le Seigneur est notre lumière et il est bon de préparer notre cœur à l’accueillir dans la prière et à le recevoir dans la charité, les deux préparatifs qui, pour ainsi dire, le mettent à l’aise. A ce propos, on raconte que saint Martin de Tours, homme de prière, après avoir donné la moitié de son manteau à un pauvre, rêva de Jésus vêtu précisément de cette partie du manteau qu’il avait donné. Voilà un beau programme pour l’Avent: rencontrer Jésus qui vient en chaque frère et sœur qui a besoin de nous et partager avec eux ce que nous pouvons: l’écoute, le temps, une aide concrète.
Chers amis, cela nous fait du bien aujourd’hui de nous demander comment préparer un cœur accueillant pour le Seigneur. Nous pouvons le faire en nous approchant de son Pardon, de sa Parole, de sa Table, en trouvant des espaces pour la prière, en l’accueillant dans ceux qui sont dans le besoin. Cultivons son attente sans nous laisser distraire par tant de choses inutiles et sans nous plaindre tout le temps, mais en gardant notre cœur vigilant, c’est-à-dire désireux de Lui, éveillé et prêt, impatient de Le rencontrer.
Que la Vierge Marie, femme de l’attente, nous aide à accueillir son Fils qui vient.
Après avoir guidé la prière mariale et donné sa bénédiction, le Pape François a redonné le micro à Mgr Braida, qui a lu les saluts adressés aux divers groupes ainsi que des appels:
Chers frères et sœurs,
En Israël et en Palestine, la situation est grave. C’est une grande douleur que la trêve ait été rompue: cela signifie la mort, la destruction, la misère. De nombreux otages ont été libérés, mais beaucoup sont encore à Gaza. Pensons à eux, à leurs familles qui avaient vu une lumière, un espoir de retrouver leurs proches. Il y a tant de souffrance à Gaza; les biens de première nécessité manquent. J’espère que tous ceux qui sont impliqués pourront parvenir le plus tôt possible à un nouvel accord sur un cessez-le-feu et trouver des solutions autres que les armes, en essayant de parcourir des voies courageuses de paix.
Je tiens à assurer mes prières pour les victimes de l’attentat de ce matin aux Philippines, où une bombe a explosé pendant la Messe. Je suis proche des familles, du peuple de Mindanao qui a déjà tant souffert.
Même à distance, je suis avec beau-coup d’attention les travaux de la cop 28 à Dubaï. Je suis proche. Je renouvelle mon appel pour que l’on réponde aux changements climatiques par des changements politiques concrets: sortons des impasses des particularismes et des nationalismes, schémas du passé, et embrassons une vision commune, en nous engageant tous et maintenant, sans reporter, en vue d’une conversion écologique mondiale nécessaire.
Aujourd’hui est la Journée internationale des porteurs de handicap. Accueillir et inclure ceux qui vivent dans cette condition aide toute la société à devenir plus humaine. Dans les familles, les paroisses, les écoles, le travail, le sport: apprenons à valoriser chaque personne avec ses qualités et capacités, et n’excluons personne.
Je vous salue tous avec affection, romains et pèlerins d’Italie et d’autres parties du monde.
Enfin, François a pris congé par les paroles suivantes:
Je souhaite à tous un bon dimanche et un bon chemin de l’Avent. S’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Bon appétit et au revoir!