A l’Angelus du 12 novembre le Saint-Père lance aussi un appel pour le Soudan et l’Ukraine

Que les armes se taisent au Moyen-Orient et que le conflit ne s’étende pas

 Que les armes se taisent au Moyen-Orient  et que le conflit ne s’étende pas   FRA-046
16 novembre 2023

Chers frères et sœurs,
bon dimanche!

L’Evangile d’aujourd’hui nous offre une parabole qui concerne le sens de la vie de chacun. C’est la parabole des dix vierges, appelées à aller à la rencontre de l’époux (cf. Mt 25, 1-13). Vivre, c’est cela: une grande préparation pour le jour des noces, quand nous serons appelés à aller à la rencontre de Jésus! Dans la parabole, cependant, parmi ces dix vierges, cinq sont prévoyantes et cinq insouciantes. Voyons en quoi consistent la prévoyance et l’insouciance. La sagesse de la vie et l’insouciance de la vie.

Toutes ces demoiselles sont là pour accueillir l’époux, c’est-à-dire qu’elles veulent le rencontrer, tout comme nous désirons nous aussi un heureux accomplissement de la vie: la différence entre la sagesse et la folie ne réside donc pas dans la bonne volonté, ni dans la ponctualité avec laquelle elles arrivent au rendez-vous. La différence entre les prévoyantes et les insouciantes est ailleurs: la préparation. Le texte dit: les prévoyantes «avaient pris, avec leurs lampes, des flacons d’huile» (v. 4); les insouciantes, par contre, n’en prirent pas. Voilà la différence: l’huile. Et quelle est la caractéristique de l’huile? Elle ne se voit pas: elle est à l’intérieur des lampes, elle est invisible, mais sans elle, les lampes ne donnent pas de lumière.

Regardons-nous et nous constatons que notre vie court le même risque: très souvent, nous sommes très attentifs aux apparences, l’important est de bien soigner notre image et de faire bonne impression devant les autres. Mais Jésus dit que la sagesse de la vie est ailleurs: dans l’attention à ce qui ne se voit pas, mais qui est plus important: soigner le cœur. L’attention à la vie intérieure. Cela signifie savoir s’arrêter et écouter son cœur, pour veiller sur ses pensées et ses sentiments. Combien de fois ne savons-nous pas ce qui est arrivé dans notre cœur au cours de cette journée. Que se passe-t-il à l’intérieur de chacun de nous? La sagesse signifie savoir faire de la place au silence, pour être capable de nous écouter, ainsi que les autres. Cela veut dire savoir renoncer à un peu de temps passé devant l’écran du téléphone pour regarder la lu-mière dans les yeux des autres, dans son propre cœur, dans le regard de Dieu sur nous. Cela signifie ne pas se laisser piéger par l’activisme, mais con-sacrer du temps au Seigneur, à l’écoute de sa Parole.

Et l’Evangile nous donne le bon conseil de ne pas négliger l’huile de la vie intérieure, «l’huile de l’âme»: il nous dit qu’il est important de la préparer. En effet, dans le récit, nous -voyons que les vierges ont déjà les lampes, mais qu’elles doivent préparer l’huile: elles doivent aller chez les marchands, l’acheter, la mettre dans les lampes... (cf. vv. 7.9). Il en est de même pour nous: la vie intérieure ne s’improvise pas, elle n’est pas l’affaire d’un moment, d’une fois de temps en temps, d’une fois pour toutes; elle doit être préparée en y consacrant un peu de temps chaque jour, avec constance, comme on le fait pour toute chose importante.

Nous pouvons alors nous demander: que suis-je en train de préparer en ce moment de ma vie? Qu’est-ce que je prépare en moi? Peut-être que j’essaie de mettre de l’argent de côté, que je pense à une maison ou à une nouvelle voiture, à des projets concrets... Ce sont de bonnes choses, ce ne sont pas de mauvaises choses. Mais est-ce que je pense aussi à consacrer du temps au soin de mon cœur, à la prière et au service des autres, au Seigneur qui est la finalité de la vie? Bref, comment se porte l’huile de mon âme? Que chacun de nous se demande cela: comment va l’huile de mon âme? Est-ce que je la nourris et la conserve bien?

Que la Vierge nous aide à préserver l’huile de la vie intérieure.

Après l’Angelus, le Saint-Père a prononcé les paroles suivantes:

Chers frères et sœurs!

Depuis plusieurs mois, le Soudan est en proie à une guerre civile qui ne donne aucun signe d’apaisement et qui provoque de nombreuses victimes, des millions de déplacés internes et de réfugiés dans les pays limitrophes, et une situation humanitaire très grave. Je suis proche des souffrances de ces chères populations soudanaises, et j’adresse un appel pressant aux responsables locaux, afin qu’ils favorisent l’accès à l’aide humanitaire et, avec la contribution de la Communauté internationale, qu’ils travaillent à la recherche de solutions pacifiques. N’oublions pas ces frères qui sont dans l’épreuve!

Et la pensée va chaque jour à la situation très grave en Israël et en Palestine. Je suis proche de tous ceux qui souffrent, Palestiniens et Israéliens. Je les embrasse en ce moment sombre. Et je prie beaucoup pour eux. Que les armes se taisent, elles n’apporteront jamais la paix, et que le conflit ne s’étende pas! Assez! Assez, frères, assez! A Gaza, que l’on porte secours immédiatement aux blessés, qu’on protège les civils, qu’on fasse parvenir beaucoup plus d’aide humanitaire à cette population épuisée. Que l’on libère les otages, parmi lesquels il y a de nombreuses personnes âgées et enfants. Tout être humain, qu’il soit chrétien, juif, musulman, de n’importe quel peuple et religion, tout être humain est sacré, est précieux aux yeux de Dieu et a le droit de vivre en paix. Ne perdons pas espoir: prions et travaillons sans nous lasser pour que le sens de l’humanité l’emporte sur la dureté des cœurs.

Il y a deux ans était lancée la Plateforme d’action Laudato si’. Je remercie tous ceux qui ont adhéré à cette initiative et je les encourage à poursuivre sur le chemin de la conversion écologique. A ce propos, prions pour la Conférence de Dubaï sur les changements climatiques, la Cop28, désormais proche.

Aujourd’hui, l’Eglise italienne célèbre la Journée d’action de grâce, sur le thème: «Le style coopératif pour le développement de l’agriculture».

Je vous salue avec affection, vous tous pèlerins d’Italie et d’autres parties du monde. Je salue avec affection le pèlerinage des fidèles ukrainiens et des moines basiliens — je vois les drapeaux ukrainiens là-bas —, venus de différents pays pour célébrer le quatrième centenaire du martyre de saint Josaphat. Je prie avec vous pour la paix dans votre pays martyrisé. -Frères et sœurs, n’oublions pas l’Ukraine martyrisée, ne l’oublions pas!

Et je souhaite à tous un bon dimanche. S’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et au revoir!