
Une lecture littérale désigne la multitude de titres utilisés dans l’église catholique et chacun(e) peut s’interroger sur l’attachement qu’il y met. Nos frères protestants sont sûrement moins encombrés. Il est difficile également de ne pas entendre les paroles du prophète Malachie faire écho aux scandales des abus non seulement sexuels mais aussi spirituels dans notre Eglise où des pasteurs ont mis leur position et leur titre au service d’une emprise sur celles et ceux dont ils avaient la charge. On peut enfin penser, lisant la première lecture et cette page d’Evangile, au cléricalisme si souvent dénoncé par le Pape François, cléricalisme qui «fait de la Loi une occasion de chute pour la multitude» et lie de pesants fardeaux sur les épaules des autres sans les remuer du doigt. Mais la Parole n’est vivante que si nous l’accueillons pour nous, comme nous étant adressée. Sans oublier ce qui précède, il reste qu’il est trop facile d’utiliser la Parole pour condamner les autres. A chacun de l’entendre pour soi. C’est précisément ce que dit le très beau texte de Paul aux Thessaloniciens: «Quand vous avez reçu la parole de Dieu que nous vous faisions entendre, vous l’avez accueillie pour ce qu’elle est réellement, non pas une parole d’hommes, mais la parole de Dieu qui est à l’œuvre en vous, les croyants». La parole que nous entendons est parole de Dieu dans la mesure où elle est à l’œuvre en nous dans la confiance et l’agir qu’elle suscite. Que la parole soit à l’œuvre, c’est précisément l’invitation que nous fait Jésus dans l’Evangile: «N’agissez pas d’après leurs actes, car ils disent et ne font pas», mais mettez en œuvre la parole que vous avez reçue, en étant référés au Père qui vous fait frères, au Christ que vous suivez, ne visant à son exemple d’autre place que celle du serviteur, et «jusqu’à [donner] [vos] propres vies», écrit Paul. Il nous appartient que personne à nos yeux n’occupe la place du seul Père, du seul Maître, qui garantissent notre liberté.
* Aumônier national catholique des prisons de France et d’Outre-Mer
Ma puissance, t’ouvrir à Dieu
La puissance de Jésus va à l’encontre
de celle humaine,
car Elle est service et libération;
le Christ me mène
à être comme Lui, pour enfin t’offrir
un nouveau chemin,
t’ouvrir à l’Appel de Dieu, à choisir
un autre demain.
Vivre sa foi
Je veux quitter le pharisianisme, ses travers, être apôtre;
je m’extrais d’une certitude redressant
tous les torts de l’autre,
et d’un piège, succomber à l’orgueil
du paraître, de l’argent;
je prie pour creuser l’écart entre foi
et agir affligeant.
Frank Widro
L’Evangile en poche
Dimanche 5 novembre,
xxxie du Temps ordinaire
Première lecture: Ml 1, 14 - 2, 2.8-10;
Psaume: 130
Deuxième lecture: 1 Th 2, 7-9. 13;
Evangile: Mt 23, 1-12.
Bruno Lachnitt*