Paul invite les Thessaloniciens à avoir une foi active, une charité qui se donne de la peine, une espérance qui tient bon. La foi n’est pas une somme de croyances auxquelles on comprend plus ou moins quelque chose. La foi n’est pas quelque chose que l’on possède et qu’on pourrait perdre. C’est une manière d’être au monde confiant dans l’Amour originel qui le fonde. C’est faire crédit à la vie comme porteuse d’une promesse. C’est faire crédit à l’autre qui se présente sur mon chemin comme occasion de donner corps à l’Amour qui est à l’origine de nos vies. Enfin c’est faire crédit à l’avenir, l’Amour originel étant le sens ultime de l’histoire, s’engager pour un monde plus fraternel. La foi, la charité et l’espérance se nourrissent et s’attestent mutuellement. La foi est active dans la charité, la charité se donne de la peine dans l’espérance et l’espérance est soutenue par la foi. Or c’est précisément cette foi qui est le prétexte du piège tendu à Jésus dans cette page d’Evangile: si Dieu est seul digne d’être servi, convient-il de payer l’impôt à l’empereur? Jésus sort par le haut et renvoie chacun à sa motivation réelle. L’effigie sur la monnaie, de qui est-elle? Un attachement à la monnaie de l’occupant peut se cacher derrière l’apparente résistance à lui payer l’impôt. «Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu» n’est pas une ligne de partage des eaux entre ce qui serait profane et ce qui relèverait de la religion. En écho, nous pouvons entendre le livre de la Genèse. A l’effigie de qui est la monnaie, à l’image de qui sommes-nous nous-mêmes? Nul ne peut servir deux maîtres, nous en avons suffisamment été avertis. L’attachement à la monnaie à l’effigie de l’empereur défigure en nous l’image de Dieu. Nous sommes invités à prendre le chemin de la liberté et l’Evangile nous dit que ce chemin est celui de l’humble service. C’est à cette place là que notre foi est active, que notre charité se donne de la peine, que notre espérance tient bon.
* Aumônier national catholique des prisons de France et d’Outre-Mer
Défendre l’homme, être apôtre
Lorsque je défends l’Amour de Dieu,
je défends mon prochain;
en ami de Jésus, je vis ma foi pleinement dans la cité,
je suis un apôtre de la Vie, rejoins l’humble humanité
au service de l’Eglise et du bien commun, notre chemin.
Nos Césars et leurs lois de mort
Nos Césars nient Dieu, s’y opposent
de façon systématique;
je suis, envers eux, un apôtre à l’esprit libre et très critique;
des lois sont mortifères, visent mes frères, j’ai pour eux de l’estime.
Les combattre, c’est défendre nos valeurs chrétiennes, l’homme, notre intime.
Franck Widro
L’Evangile en poche
Dimanche 22 octobre,
xxix e du Temps ordinaire
Première lecture: Is 45, 1. 4-6;
Psaume: 95
Deuxième lecture: 1 Ts 1, 1-5;
Evangile: Mt 22, 15-21.
Bruno Lachnitt*