Régis Burnet, «24 heures de la vie de Jésus»
Gallimard 2021
C'est une belle idée qui sous-tend le livre de l'exégète français Régis Burnet, c'est-à-dire celle de situer les événements, les paroles et le vécu de Jésus de Nazareth au cours des 12 heures qui constituaient la journée solaire hébraïque. Le style est naturellement narratif et l'approche est simple, mais les contenus sont hautement qualifiés et chaque aspect traité est riche de références très à jour et précises.
Régis Burnet anime Jésus et nous le voyons s'asseoir chez Simon lors de la première veille de la nuit, traverser le lac et calmer la tempête à la troisième veille, enseigner le Notre Père à l'heure tierce, accomplir des miracles à sexte et raconter des paraboles à none; proclamer, enfin, les Béatitudes à la dixième heure et rencontrer quelqu'un à la douzième heure, après le coucher du soleil. Chaque passage de l'Evangile est une occasion pour parler également de la nourriture que Jésus consommait, des habits qu'il portait, du soin qu'il apportait à son corps, de ses relations amicales et parentales. Une considération intéressante: à partir de la découverte de différents ossements dans des aires sépulcrales du Ier siècle, en Egypte, l'auteur nous fait comprendre que Jésus avait sans doute la peau sombre, les cheveux courts et un peu épais, probablement frisés, et une barbe très courte. Et je me demande : comment ferons-nous à nous libérer de l'image séculaire d'un Jésus blond, avec les yeux bleus et une longue barbe cuivrée?