La prière des contemplatifs force invisible qui soutient la mission

Les moines sont un pont d’intercession pour l’Eglise et le monde

 Les moines sont un pont d’intercession   pour l’Eglise et le monde   FRA-017
27 avril 2023

Chers frères et sœurs, bonjour!

Nous poursuivons les catéchèses sur les témoins du zèle apostolique. Nous avons commencé avec saint Paul et la dernière fois nous avons considéré les martyrs, qui proclament Jésus par leur vie, jusqu’à donner leur vie pour Lui et pour l’Evangile. Mais il y a un autre grand témoignage qui traverse l’histoire de la foi: celui des moniales et des moines, des sœurs et des frères qui renoncent à eux-mêmes et renoncent au monde pour imiter Jésus sur le chemin de la pauvreté, de la chasteté, et de l’obéissance et pour intercéder en faveur de tous. Leurs vies parlent d’elles-mêmes, mais nous pouvons nous demander comment les personnes vivant dans des monastères peuvent-elles contribuer à l’annonce de l’Evangile? Ne feraient-ils pas mieux de mettre leur énergie au service de la mission? En réalité, les moines sont le cœur battant de l’annonce: leur prière est l’oxygène de tous les membres du Corps du Christ, leur prière est la force invisible qui soutient la mission. Ce n’est pas un hasard si la patronne des missions est une moniale, Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus. Ecoutons comment elle a découvert sa vocation, elle écrivit: «J’ai compris que l’Eglise a un cœur, un cœur brûlant d’amour. J’ai compris que seul l’amour pousse les membres de l’Eglise à l’action et que, si cet amour s’éteignait, les apôtres n’annonceraient plus l’Evangile, les martyrs ne verseraient plus leur sang. J’ai compris et su que l’amour embrasse en lui toutes les vocations [...]. Alors, avec une joie immense et extase de l’âme, je me suis écriée: O Jésus, mon amour, j’ai enfin trouvé ma vocation. Ma vocation est l’amour. […] Dans le cœur de l’Eglise, ma mère, je serai l’amour» (Manuscrit autobiographique «B», 8 septembre 1896). ). Les contemplatifs, les moines, les moniales: des gens qui prient, travaillent, prient en silence, pour toute l’Eglise. Et cela est l’amour: c’est l’amour qui s’exprime en priant pour l’Eglise, en travaillant pour l’Eglise, dans les monastères.

Cet amour pour tous anime la vie des moines et se traduit dans leur prière d’intercession. A cet égard, je voudrais vous citer en exemple saint Grégoire de Narek, Docteur de l’Église. Il s’agit d’un moine arménien, qui a vécu vers l’an mille, et qui nous a laissé un livre de prières dans lequel s’exprime la foi du peuple arménien, le premier à avoir embrassé le christianisme, un peuple qui, en restant fidèle à la croix du Christ, a tant souffert tout au long de l’histoire. Et saint Grégoire passa presque toute sa vie au monastère de Narek. C’est là qu’il apprit à scruter les profondeurs de l’âme humaine et, en fusionnant la poésie et la prière, il marqua l’apogée de la littérature et de la spiritualité arméniennes. Ce qui frappe le plus chez lui, c’est la solidarité universelle dont il est l’interprète. Et entre les moines et les moniales, il existe une solidarité universelle: quoi qu’il arrive dans le monde, cela trouve une place dans leur cœur et ils prient. Le cœur des moines et des moniales est un cœur qui capte comme une antenne, il capte tout ce qui arrive dans le monde et prie et intercède pour cela. Et ainsi, ils vivent en union avec le Seigneur et avec tous. Et saint Grégoire de Narek écrivit: «J’ai pris volontairement sur moi toutes les fautes, depuis celles du premier père jusqu’à celles du dernier de ses descendants, et je m’en suis rendu responsable» (Livre des lamentations, 72). Et, comme l’a fait Jésus, les moines prennent sur eux les problèmes du monde, les difficultés, les maladies, beaucoup de choses, et prient pour les autres. Et ce sont les grands évangélisateurs. Comment se fait-il que les monastères vivent enfermés et évangélisent? Parce qu’à travers la parole, l’exemple, l’intercession et le travail quotidien, les moines sont un pont d’intercession pour toutes les personnes et pour les péchés. Ils pleurent aussi avec les larmes, ils pleurent pour leurs péchés — nous sommes tous pécheurs — et ils pleurent aussi pour les péchés du monde, et ils prient et intercèdent en élevant les mains et leur cœur. Pensons un peu à cette — je me permets ce terme — «réserve» que nous avons dans l’Eglise: ils sont la véritable force qui fait avancer le peuple de Dieu et c’est de là que vient l’habitude des gens — le peuple de Dieu — quand ils rencontrent un consacré, une consacrée, de dire: «Prie pour moi, prie pour moi», parce qu’ils savent que c’est une prière d’intercession. Il nous fera du bien — dans la mesure de notre possible — de visiter un monastère, parce qu’on y prie et on y travaille. Chacun a sa règle, mais là, les mains sont toujours occupées: occupées avec le travail, occupées avec la prière. Que le Seigneur nous donne de nouveaux monastères, nous donne des moines et des moniales qui fassent avancer l’Eglise avec leur intercession. Merci.

A l’issue de l’audience générale le Saint-Père a rappelé la situation dramatique de l’Ukraine:

Frères et sœurs, n’oublions pas de prier pour l’Ukraine martyrisée.

Parmi les pèlerins qui assistaient à l’audience générale se trouvaient les groupes francophones suivants:

De France: Groupe de pèlerins du diocèse de Chartres; paroisse Sainte Bernadette, de Montpellier; paroisse Saint-Jacques-du-Haut-Pas, de Paris; paroisse de Meru; paroisse Notre-Dame de La Salette, de Paris; paroisse de Tullins; paroisse du Cap-d’Ail; Décanat de Coëvrons, du diocèse de Laval; école de charité et de mission, de Caen, et de Toulon; école Sainte- Odile, de Montpellier; aumônerie, de Villefranche de Lauragais; communauté polonaise Saint-Jean-Paul ii, de Chelles; lycée Pontus de Tyard, de Chalon-sur-Saône; groupe d’élus, de la Pévèle Carembault.

Je salue cordialement les personnes de langue française, particulièrement les pèlerins venus des diocèses, des paroisses et des établissements scolaires de France ainsi que la Communauté polonaise de Chelles.

Frères et sœurs, en ce temps de Pâques, demandons la grâce d’un cœur compatissant duquel jaillit constamment une prière d’intercession qui devient solidarité et soutien concret pour ceux qui souffrent.

Que Dieu vous bénisse!