Une lumière allumée dans la nuit du monde

 Une lumière allumée dans la nuit du monde  FRA-015
13 avril 2023

«Merci, Seigneur Jésus, pour la lumière que tu as allumée dans nos nuits». Ainsi commence, avec un accent d'espérance déjà projeté vers la joie pascale, le tweet de François paru le vendredi saint, sur le compte @Pontifex_fr. «Réconciliant toutes les divisions, tu as fait de nous des frères, enfants du même Père qui est aux cieux», écrit le Pape, reprenant l'invitation — faite dans un autre tweet posté quelques heures plus tôt — à «avoir des yeux et un cœur pour les nombreux “christs abandonnés”».

Et ce sont précisément certains de ces «christs» que l'on rencontre tous les jours sur nos routes qui ont été les protagonistes des méditations du Chemin de Croix de cette année, qui s'est déroulé dans la soirée du 7 avril au Colisée, en présence d'environ vingt mille fidèles. Il a été présidé par le cardinal Angelo De Donatis, vicaire général de Sa Sainteté pour le diocèse de Rome, tandis que le Pape François a suivi le rite depuis la Maison Sainte-Marthe pour éviter de prendre froid.

Les quatorze stations ont donné la parole à ceux qui vivent dans les territoires blessés par la guerre, à ceux qui sont victimes de la pauvreté, de la violence, de l'injustice: hommes et femmes, laïcs, consacrés, jeunes et moins jeunes de toutes les parties du monde qui ont voulu confier leurs histoires de souffrances et d'épreuves à la réflexion devant la Croix. Il s’agit de témoignages qui sont parvenus au Pape depuis les coins les plus reculés du monde et que François a voulu transformer en textes d'un Chemin de Croix dont le thème est: «Voix de paix en temps de guerre».

Le recueil des témoignages a été effectué sous la direction de plusieurs dicastères de la Curie romaine. Orazio Coclite, Giorgia Cardinaletti et Simona De Santis ont lu les méditations et les prières, en présence du maire de Rome, Roberto Gualtieri, ceint de l'écharpe tricolore, accompagnés par le chœur de la Sixtine, dirigé par Mgr Marcos Pavan, tandis que la croix était portée par des personnes et des familles représentant tous ceux et celles qui souhaitaient partager leur expérience de la souffrance et de l'espoir de tous les coins du monde.

Les quatre premiers témoignages provenaient de Terre Sainte, d'Afrique de l'Ouest, d'Amérique centrale et d'Amérique latine. Puis ce fut le tour de trois migrants d'Afrique, d'Asie du Sud et du -Moyen-Orient, d'un curé des Balkans et de deux adolescents d'Afrique du Nord. Un autre cri de paix est venu d'Asie du Sud-Est, suivi de l'expérience d'une religieuse d'Afrique centrale.

A la x e station, les méditations étaient celles de deux jeunes hommes: un Ukrainien et un Russe. Le premier raconte sa fuite de Marioupol vers l'Italie, le second rappelle son frère aîné décédé, son père et son grand-père disparus. Tous deux implorent Dieu de les purifier du «ressentiment», de la «rancœur», des «paroles et réactions violentes».

La onzième station a de nouveau attiré l'attention du monde sur le Proche-Orient, puis une femme d'Asie occidentale, une religieuse vivant en Afrique de l'Est et des jeunes filles d'Afrique australe ont raconté leurs expériences.

Le chemin de croix s'est achevé par une prière — lue par le cardinal De Donatis — marquée par «14 remerciements au Seigneur», autant que de stations. On trouvera le texte intégral en français des 14 stations sur le site: www.vatican.va

La célébration de la Passion du Seigneur


Auparavant, dans l'après-midi, dans la basilique vaticane, le Pape François avait présidé la célébration de la Passion du Seigneur.

Précédé par la récitation du rosaire, le rite a été marqué, comme d'habitude, par la liturgie de la Parole, l'adoration du bois sacré de la Croix et la communion. Le cardinal Raniero Cantalamessa, prédicateur de la Maison pontificale, a proposé une méditation, suivie d'un temps de silence pour la réflexion personnelle.

Après la prière universelle propre au Vendredi saint, le diacre a proposé 11 intentions de prière en latin: à la fin de chacune d'entre elles, le Souverain Pontife a lu l'oraison correspondante.

La deuxième partie de la célébration a ensuite commencé: l'adoration de la Croix. Le diacre l'a portée en procession dans la nef, en marquant trois arrêts, au cours desquels un chanteur de la chapelle Sixtine a entonné trois fois: Ecce lignum Crucis, in quo salus mundi pependit. A chaque arrêt, le diacre a élevé la croix, puis, arrivé devant le Saint-Père il l'a lui a présentée, pour l’adoration silencieuse, scellée par un baiser. Le Pape a ensuite élevé la Croix, l'offrant à l'adoration de tous les fidèles présents.

Le Saint-Sacrement a été placé sur l'autel, apporté par le diacre qui a remonté la nef en procession. Le cardinal-archiprêtre de la basilique Saint-Pierre, Mauro Gambetti, a ensuite dirigé la récitation du Pater Noster. Après la communion, la célébration s'est achevée par la bénédiction du Souverain Pontife.

Trente-cinq cardinaux étaient présents, dont le doyen le cardinal Re et le secrétaire d'Etat Parolin. Vingt-cinq archevêques et évêques, de nombreux prêtres. Le corps diplomatique accrédité auprès du Saint-Siège était présent avec Mgr Peña Parra, substitut de la secrétairerie d’Etat, et Mgr Gallagher, secrétaire pour les relations avec les Etats et les organisations internationales.