Rencontrer Celui dont
les plaies témoignent
de notre réconciliation

Sommes-nous dans la joie? Deux fois dans l’épître, Pierre évoque un tressaillement de joie. Et l’Evangile dit que «les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur». Cette joie nous rejoint-elle, nous qui n’avons pas «mangé et bu avec lui», nous qui l’aimons «sans l’avoir vu», qui croyons en lui «sans le voir encore» comme l’écrit Pierre? La source de cette joie, le psaume 117 nous la donne: «La pierre qu'ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d'angle...». Pierre écrit encore: «Approchez-vous du Seigneur: il est la pierre vivante que les hommes ont éliminée mais que Dieu a choisie (…). Vous aussi, soyez des pierres vivantes…»

Huit jours plus tard, nous retrouvons les disciples enfermés, portes verrouillées, dominés par la peur. De quoi relativiser nos propres difficultés: l’œuvre de l’Esprit reste liée à la place qu’on lui laisse. Il ne s’impose pas. Il nous revient de ne pas laisser la confiance étouffée par la peur.

Jean-Paul ii a voulu que ce deuxième dimanche de Pâques soit celui de la miséricorde. Jésus commence par dire aux disciples «paix à vous»! C’est là que s’enracine notre confiance, malgré nos doutes, nos manques de foi, nos errements, dans la paix reçue d’un amour offert par-delà la trahison. C’est au regard de cette grâce que toute chose trouve sa juste place, c’est en étant nous-mêmes à notre juste place que nous serons dans la Joie!

La figure de Thomas peut être réconfortante tant son doute peut nous rejoindre. Avons-nous la chance de porter la main dans les plaies du Seigneur ? Rien dans le texte ne dit qu’il l’ait fait. Au contraire, tout suggère que la grâce de la rencontre l’a emporté sur l’exigence de la preuve. Mais chaque fois qu’un homme blessé croise notre route, nous sommes invités à la rencontre de Celui dont la marque des plaies témoigne de notre réconciliation et nous y trouverons la Joie si nous lâchons nos peurs et nos doutes pour nous mettre à genou à ses pieds et prendre soin de lui.

Bruno Lachnitt
Aumônier national catholique des prisons de France et d’Outre-Mer

Mon Fiat, ma paix et la Cité impie

Dès mon Fiat, j’ai ressenti une joie pascale, une joie vraie,

même en des moments d’adversité, de croissance de l’ivraie;

cette joie prend source en ma confiance dans le Ressuscité,

elle m’offre la paix de l’âme parmi les impies, notre belle Cité.

Jésus Christ, l’Esprit et moi

Le Ressuscité m’envoie en mission sur les chemins,

en temps heureux ou non; je rends mon entourage plus humain,

et veux te réconcilier avec Dieu et l’autre, sa douleur;

je suis empli du Souffle de l’Esprit, et de ses valeurs.

Franck Widro

L’Evangile en poche

Dimanche 16 avril, iie Dimanche de Pâques

Première lecture: Ac 2, 42-47;

Psaume: 117

Deuxième lecture: 1 P 1, 3-9;

Evangile: Jn 20, 19-31.