Le Pape est rentré au Vatican après avoir été hospitalisé à la polyclinique Gemelli

La douleur partagée sous le signe de François

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06 avril 2023

Andrea Monda

Trois jours, mais très longs. Parce que très intenses. Si «expérience» est le nom que nous donnons aux événements de la vie qui provoquent un changement, une trans-formation chez celui qui les vit, alors cette hospitalisation du Pape à la polyclinique Gemelli a véritablement été une expérience riche, pour lui, mais aussi pour toutes les personnes directement et indirectement concernées par cet épisode.

Ce qui, potentiellement, pourrait signifier tout le monde, parce qu’en effet, grâce aux moyens de communication, le monde entier a suivi, au début avec préoccupation, puis avec soulagement et joie, le déroulement de ces trois jours ryth-més par les publications des bulletins médicaux toujours plus prometteurs au fur et à mesure que l’amélioration se confirmait.

Trois jours est une mesure temporelle au «caractère» biblique, et même pascal: le signe de Jonas dont parle Jésus (Mt 12, 38-41), être «dans le ventre du monstre marin» qui renvoie au fait d’être «dans le sein de la terre» pendant trois jours et trois nuits. Le Pape François a été à sa façon «dans le sein» de l’humanité, car un hôpital est précisément le lieu où la vie et la mort s’affrontent dans un duel, où la joie et les douleurs coexistent dans une étreinte aussi intense qu’inextricable. Les images du vendredi 31 mars du Pape qui, en le caressant, bénit et baptise le nouveau-né Miguel Angel, avec celle du samedi 1er avril au matin du Pape qui embrasse la jeune mère en larmes ayant perdu sa fille, n’expriment que quelques-unes des profondes émotions que le Pape a vécues et donc transmises à toutes les personnes qui sont «reliées» à lui.

Les gestes accomplis par François évoquent une attitude positive et proactive que le Pape a souvent soulignée dans sa prédication, en choisissant comme icône celle de Marie, qui au moment de l’annonce de l’ange, malgré l’impact que cet événement a pu avoir sur sa vie, ne s’est pas apitoyée sur son sort en se refermant sur son désarroi, mais, comme dit l’Evangile de Luc, «partit et se rendit en hâte vers la région montagneuse» dans la maison de sa cousine Elisabeth, qui avait besoin d’aide. Il en a été de même pour le Pape: le repos nécessaire et forcé ne lui a pas suffi, mais il s’est levé, s’est mis en chemin, parce qu’ému par le lieu où il se trouvait et il est allé à la rencontre des personnes, les saluant et les encourageant, avec une proximité toute simple. Il a fait de ce qui était un imprévu, un «incident», une expérience, transformant la difficulté en opportunité. Sous le signe qui est le sien de la présence, de la -proximité, sous le signe de la Vierge, et ce n’est pas par hasard si, dès sa sortie, il est allé lui rendre grâce dans «sa» maison de Sainte-Marie-Majeure.