L’obéissance peut-elle être chemin de liberté?

Depuis cinq semaines, nous préparons nos cœurs pour ce chemin qui s’offre à nous en cette semaine sainte.

Un verset peut la résumer dans les lectures de ce dimanche, la citation du livre de Zacharie par Matthieu dans l’Evangile du début de la liturgie des Rameaux: «Voici ton roi qui vient vers toi, humble, monté sur une ânesse...» Notre Dieu vient vers nous, «en humble place» (Ignace de Loyola, exercices spirituels, deuxième semaine, méditation des deux étendards).

En écho à cette phrase, on peut entendre la première lecture du chant du serviteur d’Isaïe: «Le Seigneur Dieu m'a ouvert l'oreille, et moi, je ne me suis pas révolté, je ne me suis pas dérobé… je sais que je ne serai pas confondu». Le Serviteur, Celui dont nous entendions il y a trois semaines qu’Il se nourrit de faire la volonté du Père, nous le verrons jeudi, les reins ceints, laver les pieds des disciples.

Le disciple, celui qui se met à l’écoute, ainsi que commence la règle de saint Benoît: «Ecoute, mon fils, les préceptes du Maître et prête l’oreille de ton cœur». Obéir signifie «prêter l’oreille». Le disciple n’est pas plus grand que le maître, qui «s'est abaissé lui-même en devenant obéissant jusqu'à mourir, et à mourir sur une croix» comme le dit l’hymne aux Philippiens en deuxième lecture. Il est difficile aujourd’hui d’entendre que le chemin de l’obéissance puisse être chemin de vie. L’obéissance résonne trop souvent pour nous comme une aliénation plus qu’un chemin de liberté. Et pourtant…

Nous avons aujourd’hui le programme de cette semaine qui est le sommet de l’année liturgique. Invités à accueillir Celui qui vient vers nous en humble posture, vivons avec Lui une sainte semaine, à l’écoute de la Parole qu’Il est et qui nous est donnée pour en sortir un peu plus ses disciples. En Lui nous est révélé dans cet abaissement le vrai visage du Père. Si nous reconnaissons qu’Il est le Chemin et la Vérité dans le dépouillement de sa Passion, il nous sera donné de l’accueillir comme la Vie.

* Aumônier national catholique des prisons de France et d’Outre-Mer

La Croix de Jésus et la mienne

La Croix de Jésus m’aide à porter la mienne
et celle de ma femme;

comme Lui, je communie en nos souffrances subies, en l’infâme,

avec ceux éprouvant l’injustice et le rejet;
j’en suis sûr

elles ont un sens, débouchent sur la vraie Vie; cela me rassure.

Je vis des merveilles malgré tout

J’en suis sûr, mon handicap, des échecs,
une douleur vive,

n’ont pu m’empêcher de trouver ma vie bonne, un éveil;

je m’ouvre à mon Je, à Dieu, clame ma foi, l’amour arrive;

le mystère des Cieux, en mes jours, surgit,
fait des merveilles.

Franck Widro

L’Evangile en poche

Dimanche 2 avril, Dimanche des Rameaux

Première lecture: Is 50, 4-7;

Psaume: 21

Deuxième lecture: Ph 2, 6-11;

Evangile: Mt 26, 14 - 27, 66.

Bruno Lachnitt*