Audience au Joint Working Group of Dialogue

Comme une «mère» qui pleure pour la souffrance de ses enfants

 Comme une «mère» qui pleure pour la souffrance de ses enfants  FRA-011
16 mars 2023

Nous publions le texte du salut du Pape aux participants au colloque du groupe de travail conjoint pour le dialogue entre le dicastère pour le dialogue interreligieux et la Commission palestinienne pour le dialogue interreligieux, reçus en audience le jeudi 9 mars, dans la Bibliothèque privée du palais apostolique:

Chers frères et sœurs, bonjour et bienvenue!

Je remercie pour ses paroles le cardinal Coccopalmerio et je suis heureux de vous accueillir tous, qui avez donné vie à cet entretien du groupe conjoint de travail pour le dialogue.

C’est avec plaisir que je rappelle le cardinal Jean-Louis Tauran, qui, avec le cheikh Mahmoud Al-Habbash, ici présent et que je salue, a donné vie à ce groupe. Son zèle et sa sagesse continuent d'inspirer votre engagement et vos initiatives.

Comme thème de cette rencontre, vous avez choisi la signification spirituelle de Jérusalem, ville sainte pour les juifs, chrétiens et musulmans. A cet égard, je voudrais rappeler ce que nous avons déclaré en 2019 avec S.M. le roi du Maroc, à savoir l'appel pour que Jérusalem soit con-sidérée «comme patrimoine commun de l'humanité et surtout pour les fidèles des trois religions monothéistes, comme lieu de rencontre et symbole de coexistence pacifique».

Dans l'Evangile, Jérusalem est le lieu où se déroulent de nombreux épisodes de la vie de Jésus, depuis son enfance, lorsqu'il a été présenté au temple, où ses parents se rendaient ensuite chaque année pour la fête de Pâques. Dans la Ville sainte, Jésus a enseigné et accompli plusieurs signes prodigieux; surtout, il y a mené à bien sa mission, avec la passion, la mort et la résurrection, cœur de la foi chrétienne. A Jérusalem est née l'Eglise, quand l'Esprit Saint descendit sur les disciples, recueillis en prière avec la Vierge Marie, et les poussa à annoncer à tous le message du salut.

Mais Jérusalem a une valeur universelle, contenue déjà dans le sens de son nom: «Ville de la paix». Et à ce propos, je voudrais rappeler ce moment de la vie de Jésus où, désormais à quelques jours de sa passion, Il arriva dans la Ville sainte et, «quand il fut proche, à la vue de la ville, il pleura sur elle en disant: “Si tu avais compris, en ce jour, ce qui apporte la paix!”» (Lc 19, 41-42). Jésus pleure sur Jérusalem. Nous ne devons pas aller trop vite. Ces pleurs de Jésus méritent d'être médités, en silence. Frères et sœurs, combien d'hommes et de femmes, juifs, chrétiens, musulmans, ont pleuré et pleurent encore aujourd'hui pour Jérusalem! Même pour nous, parfois, pen-ser à la Ville sainte nous émeut aux larmes, parce qu'elle est comme une mère dont le cœur ne trouve pas de paix à cause des souffrances de ses enfants.

Cet épisode évangélique rappelle la valeur de la compassion: la compassion de Dieu pour Jérusalem, qui doit devenir notre compassion, plus forte que toute idéologie, que tout camp. Plus grand doit toujours être l'amour pour la Ville sainte, comme pour une mère, qui mérite le respect et la vénération de tous.

Chers frères et sœurs, je partage avec vous ces pensées et ces sentiments, tout en vous remerciant de votre visite et j'encourage de tout cœur votre travail de dialogue interreligieux, qui est si important. Que le Très-Haut l'accompagne et le rende toujours plus fructueux. Et comble chacun de vous avec ses bénédictions. Merci!