Nous laisser rejoindre dans nos blessures et notre honte

 Nous laisser rejoindre dans nos blessures  et notre honte  FRA-010
09 mars 2023

Nous trouvons ici Jésus dans un rare instant de repos. Fatigué par la route, Il demande à boire à une samaritaine venue puiser. Il dépend du bon vouloir d’un habitant qui appartient à cette catégorie de gens avec lesquels les juifs ne veulent rien avoir en commun, dit le texte. La femme s’étonne. La réponse de Jésus peut paraître décalée. Mais ce décalage dit qu’à travers Lui la grâce de Dieu cherche un chemin vers nous. On est passé d’une soif à l’autre, la sienne passant au second plan, tant l’attention à la soif de l’autre est première en lui. L’échange qui suit dévoile la situation de la femme, peu conforme. Est-ce pour cela qu’elle est là? A l’heure la plus chaude, elle est sûre de ne rencontrer personne. Touchée au plus profond par l’intérêt manifesté par Jésus, elle perçoit que l’essentiel est en jeu avec cet homme-là. Les adorateurs en esprit et en vérité que cherche le Père: c’est sans doute l’œuvre de toute une vie que de le comprendre et de s’en approcher. Alors la femme fait référence au Christ que les samaritains attendent autant que les juifs et Jésus lui révèle: «Je le suis, moi qui te parle». Et laissant là sa cruche (Jésus n’a toujours pas bu) elle court au village pour témoigner. Elle n’est pas encore tout à fait croyante, mais déjà missionnaire. Elle qui était en marge va au-devant de ceux qu’elle ne voulait pas rencontrer, et le lieu de sa blessure et de sa honte devient la cause de son témoignage parce que c’est le lieu où le Christ l’a rejointe! Nous laisser rejoindre, nous aussi, au lieu de notre blessure et de notre honte pour adorer en esprit et en vérité? Ainsi la source d’eau vive devient en nous source jaillissante en vie éternelle, car la vie ne peut être éternelle que partagée, pas confisquée. La vie, nous la recevons et nous la donnons, nous ne la retenons pas. En esprit et en vérité, à la suite du Christ, c’est vivre de cette nourriture que ses disciples semblent ne pas connaître: «Faire la volonté de Celui qui l’a envoyé».

* Aumônier national catholique des prisons de France et d’Outre-Mer

Etre vrai, sans armure

Jésus connaît les profondeurs de mon âme, de mes secrets;

bas les masques, je me montre sincère et Lui parle de mes erreurs;

mon cœur Lui est ouvert; Il m’offre la Vie, est mon éclaireur,

car Il m’aime d’un amour vrai, miséricordieux et discret.

Jésus, mon Fiat, ici et maintenant

Jésus, dès mon Fiat, m’a fait naître à la Vie, m’a fait apôtre;

ce puits, en moi, creusé, étanche ma soif; je prie, m’ouvre aux autres;

mes jours, parfois difficiles, sont, par l’Esprit, illuminés;

le Christ m’aime, m’aide à voir mes échecs, à les abandonner!

Franck Widro

L’Evangile en poche

Dimanche 12 mars, iiie de Carême

Première lecture: Ex 17, 3-7

Psaume: 94

Deuxième lecture: Rm 5, 1-2.5-8

Evangile: Jn 4, 5-42

Bruno Lachnitt*