Mission dans les périphéries

En réfléchissant à l’invitation de la supérieure générale, nous, les sœurs de la mission de Bîdâr avons fortement ressenti le besoin de fonder notre maison au sein de la Jamgi Colony, pour soutenir la foi de 43 familles qui, à l’origine, suivaient l’Eglise évangélique d’Inde. Ces familles s’étaient adressées à moi, car elles ne trouvaient pas le soutien spirituel qu’elles cherchaient. Elles me connaissaient par le biais de groupes d’entraides que nous avions créés dans la région et par le biais de programmes éducatifs que leurs enfants suivaient, grâce à l’aide de sponsors. Ayant découvert notre amour et notre attention, elles se sont senties en sécurité pour venir nous voir et exprimer leur désir de devenir catholiques, pour que leurs enfants puissent continuer de bénéficier de la même aide et de la même attention spirituelle. Je les ai invitées à s’adresser au curé local qui a débuté le catéchuménat et, en 2013, elles ont été admises au sein de l’Eglise catholique par l’évêque du lieu.

Nous avons ensuite décidé d’ouvrir un couvent et un centre d'assistance sociale près de la Jamgi Colony: ainsi, nous pourrions être proches des familles catholiques néophytes, continuer de les catéchiser, de les soutenir dans leur nouvelle foi et répondre à leurs besoins socio-pastoraux.

Il n’a pas été facile d’obtenir le terrain pour construire le couvent, car les documents attestant à qui il appartenait n’étaient pas disponibles. Une fois que cet obstacle a été surmonté, que le terrain a été acheté et que toutes les autorisations nécessaires ont été obtenues, le Carmel Niketan est né le 24 juin 2017. L’évêque local et les supérieurs provinciaux et régionaux, ainsi que de nombreux prêtres et les membres des 43 familles que nous sommes venus servir ont participé à l’inauguration et à la bénédiction de la maison. La joie des membres de la Jamgi Colony a été très touchante à voir, et s’est manifestée par des félicitations adressées à nos sœurs.

Notre première mission est d’enseigner la catéchèse aux familles catholiques. En outre, nous gérons également des programmes de sensibilisation dans 10 villages à travers la fondation Carmel Seva Trust ( cst ), créée en 2016, dont les objectifs sont d’aider les personnes à devenir autosuffisantes, à atteindre celles qui se trouvent dans le besoin et aider les personnes marginalisées à faire respecter leurs droits.

Nous, religieuses, contribuons à l’émancipation des femmes et à leur indépendance financière par le biais de groupes d’entraide: 43 groupes ont été créés à ce jour. Il n’existe pas d’émancipation sans travail, c’est pourquoi nous encourageons le travail autonome. Dans ces groupes, des formations au leadership et au travail sont dispensées, des micro-crédits sont également accordés.

Un autre objectif du cst est le développement intégral des enfants et l’accès à l’école primaire pour tous, avec une attention particulière portée au développement mental, physique et social des garçons et des filles des villages. A ce jour, nous avons créé des crèches pour les plus petits, des groupes d’entraide, des colonies de vacances, des bourses d’études, des centres d’enseignement et d’assistance pour l’enfance.

Après avoir suivi un cursus scolaire classique, beaucoup de jeunes n’ont pas la possibilité de poursuivre leur formation. La pauvreté et l’absence de travail ont atteint des niveaux alarmants. Le cst fait face, en partie, à cette situation en aidant financièrement certains étudiants dans la poursuite des études supérieures, leur permettant de vivre dignement et créant des environnements bienveillants et sains dans lesquels grandir. Le cst gère également des programmes de développement personnel et d'acquisition de compétences pour affronter la vie, de formation professionnelle, de maîtrise des outils informatiques, de bourses d’étude, de formation au leadership et de formation en matière juridique.

Le cst prévoit également la mobilisation communautaire pour renforcer l’engagement visant à garantir une alimentation correcte, des soins de santé accessibles aux plus démunis dans les zones rurales, en particulier aux femmes et aux enfants. Les paysans sont également encouragés à cultiver des légumes dans leur potager grâce à la distribution de semis. Des produits qui peuvent ensuite être vendus. Compte-tenu des difficultés qu’ont les pauvres à payer des frais médicaux, le cst a mis en place des dispensaires mobiles, des centres ophtalmologiques et des centres pour le don de sang avec du personnel hospitalier. A travers ces activités et d’autres, la section sociale du cst du Carmel apostolique est en synthonie avec les besoins des plus fragiles et fait de son mieux pour répondre aux besoins des pauvres et des personnes marginalisées. Tout cela reflète une seule chose: le dévouement désintéressé de nos sœurs, qui forment notre équipe et s’occupent de toute la gestion. (avec la collaboration de Bernadette Reis)

#sistersproject

Christine Misquith