Angelus du 26 février

Douleur et prière pour les migrants échoués sur les côtes calabraises

 Douleur et prière pour les migrants échoués sur les côtes calabraises  FRA-010
09 mars 2023

Chers frères et sœurs, bonjour!

L’Evangile de ce premier dimanche de Carême nous présente Jésus dans le désert tenté par le diable (cf. Mt 4, 1-11). Diable signifie «diviseur». Le diable veut toujours créer la division, et c’est ce qu’il se propose aussi en tentant Jésus. Voyons alors de qui il veut le diviser et de quelle manière il le -tente.

De qui le diable veut-il diviser Jésus? Après avoir reçu le baptême de Jean dans le Jourdain, Jésus avait été appelé par le Père «mon Fils, le bien-aimé» (Mt 3, 17) et l’Esprit Saint était descendu sur lui sous la forme d’une colombe (cf. v. 16). L’Evangile nous présente ainsi les trois personnes divines unies dans l’amour. Puis Jésus lui-même dira être venu dans le monde pour nous faire participer nous aussi à l’unité qui existe entre lui et le Père (cf. Jn 17, 11). Le diable, par contre, fait le contraire: il entre en scène pour diviser Jésus du Père et le détourner de sa mission d’unité pour nous. Il divise toujours.

Voyons maintenant de quelle manière il essaie de le faire. Le diable veut profiter de la condition humaine de Jésus, qui est faible parce qu’il a jeûné pendant quarante jours et qu’il a faim (cf. Mt 4, 2). Le malin tente alors d’instiller en lui trois puissants «poisons» pour paralyser sa mission d’unité. Ces poisons sont l’attachement, la méfiance et le pouvoir. Tout d’abord, le poison de l’attachement aux choses, aux besoins; avec des raisonnements persuasifs, le diable essaie d’influencer Jésus: «Tu as faim, pourquoi dois-tu jeûner? Ecoute ton besoin et satisfais-le, tu en as le droit et le pouvoir: transforme les pierres en pain». Puis le second poison, la méfiance: «Es-tu sûr — insinue le malin — que le Père veut ton bien? Mets-le à l’épreuve, fais-lui du chantage! Jette-toi du point le plus haut du temple et fais-lui faire ce que tu veux». Enfin le pouvoir: «De ton Père tu n’as pas besoin! Pourquoi attendre ses dons? Suis les critères du monde, prends tout pour toi et tu seras puissant!». Les trois tentations de Jésus. Et nous aussi nous vivons ces trois tentations. C’est terrible, mais c’est ainsi, même pour nous: l’attachement aux choses, la méfiance et la soif de pouvoir sont trois tentations répandues et dangereuses, que le diable utilise pour nous séparer du Père et ne plus nous faire sentir frères et sœurs entre nous, pour nous conduire à la solitude et au désespoir. C’est ce qu’il a voulu faire à Jésus, c’est ce qu’il veut nous faire: nous conduire au désespoir.

Mais Jésus surmonte la tentation. Et comment les surmonte-t-il? En évitant de discuter avec le diable et en répondant par la Parole de Dieu. Cela est important: on ne discute pas avec le diable, on ne discute pas avec le diable! Jésus l’affronte avec la Parole de Dieu. Il cite trois phrases de l’Ecriture qui parlent de liberté par rapport aux choses (cf. Dt 8, 3), de confiance (cf. Dt 6, 16) et de service à Dieu (cf. Dt 6, 13), trois phrases qui s’opposent à la tentation. Il ne dialogue jamais avec le diable, il ne négocie pas avec lui, mais il réfute ses insinuations avec les Paroles bénéfiques de l’Ecriture. C’est une invitation pour nous aussi: avec le diable, on ne discute pas! Onne négocie pas, on ne dialogue pas; on ne le vainc pas en négociant avec lui, il est plus fort que nous. Nous vainquons le diable en lui opposant avec foi la Parole divine. Ain-si, Jésus nous apprend à défendre l’unité avec Dieu et entre nous contre les attaques du diviseur. La Parole divine qui est la réponse de Jésus à la tentation du diable.

Et nous nous demandons: quelle place la Parole de Dieu occupe-t-elle dans ma vie? Ai-je recours à elle dans mes luttes spirituelles? Si j’ai un vice ou une tentation récurrente, pourquoi, en me faisant aider, ne chercherais-je pas un verset de la Parole de Dieu qui réponde à ce vice? Puis, lors-que la tentation se présente, je le récite, je le prie, en me confiant à la grâce du Christ. Essayons, cela nous aidera dans les tentations, cela nous aidera beaucoup, car, parmi les voix qui s’agitent en nous, celle, bénéfique, de la Parole de Dieu résonnera. Que Marie, qui a accueilli la Parole de Dieu et qui, par son humilité, a vaincu l’arrogance du diviseur, nous accompagne dans la lutte spirituelle du Carême.

A l’issue de l’Angelus, le Saint-Père a prononcé les paroles suivantes:

Chers frères et sœurs, des nouvelles douloureuses nous parviennent encore de Terre Sainte: beaucoup de personnes tuées, même des enfants... Comment arrêter cette spirale de violence? Je renouvelle mon appel à faire en sorte que le dialogue prévale sur la haine et sur la vengeance, et je prie Dieu pour les Palestiniens et les Israéliens, afin qu’ils trouvent le chemin de la fraternité et de la paix, avec l’aide de la communauté internationale.

Je suis également très préoccupé par la situation au Burkina Faso, où les attaques terroristes se poursuivent. J’invite à prier pour la population de ce cher pays, afin que les violences subies ne fassent pas perdre la confiance dans le chemin de la démocratie, de la justice et de la paix.

Ce matin, j’ai appris avec tristesse le naufrage du bateau sur la côte calabraise, près de Crotone. Quarante morts, dont de nombreux enfants, ont déjà été récupérés. Je prie pour chacun d’eux, pour les disparus et pour les autres migrants qui ont survécu. Je remercie tous ceux qui ont porté secours et ceux qui sont les accueillent. Que la Vierge soutienne nos frères et sœurs. Et n’oublions pas a tragédie de la guerre en Ukraine, une guerre qui a éclaté il y a un an déjà. N’oublions pas non plus la douleur des peuples syrien et turc à la suite du tremblement de terre.

Je vous adresse mon salut à vous tous, venus d’Italie et d’autres pays. J’adresse un salut particulier à ceux qui sont venus à l’occasion de la Journée des maladies rares, après-demain: je renouvelle mon encouragement aux associations des malades et des familles; que ne manque pas, en particulier aux enfants, notre proximité pour leur faire sentir l’amour et la tendresse de Dieu.

Je souhaite à tous un bon dimanche. S’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et au revoir!