Oser la confiance là où nous sommes tentés par la peur

 Oser la confiance  là où nous sommes tentés par la peur  FRA-007
16 février 2023

Cet évangile est percutant, exagéré, impossible pensons-nous. Le texte du lévitique: «Tu ne haïras pas ton frère dans ton cœur, tu ne te vengeras pas, tu aimeras ton prochain comme toi-même» n’est déjà pas évident. Imaginons que Dieu applique avec nous la loi du Talion, qu’il nous rende le mal que nous lui faisons. Le psaume 102 dit bien qu’Il «n’agit pas envers nous selon nos fautes, ne nous rend pas selon nos offenses», c’est sa miséricorde et nous l’espérons. Nous pouvons admettre qu’il serait normal que nous fassions pour les autres ce que nous désirons que Dieu fasse pour nous. Mais l’exigence de l’évangile peut nous conduire à nous faire dépouiller et même tuer! Si on regarde Jésus, il a été tué et il nous invite à sa suite à prendre notre croix. Alors est-ce cela marcher à sa suite: se faire tuer? Avant la Passion, il éprouve une angoisse terrible et prie pour que «cette coupe» s’éloigne de lui. Le disciple n’est pas plus grand que le maître et nous pouvons comme lui dire dans la prière notre peur devant cette perspective. La foi, c’est oser la confiance là où nous sommes tentés par la peur. Ceux qui ont refusé la violence sont souvent morts par la violence mais ont laissé dans l’histoire une trace dont nous sentons bien qu’elle montre le chemin de la vie. Commençons par remettre à Dieu le soin de s’occuper de nos ennemis. Dieu fera bien ce qu’il voudra, l’essentiel est de renoncer à nous en occuper nous-mêmes. Et confions Lui nos peurs pour qu’Il les remettre à leur place. La seule violence dont nous avons raison d’avoir peur est celle qui nous habite, pas celle que les autres pourraient exercer contre nous. Enfin, confions à Jésus le peu de désir que nous avons de nous engager sur le chemin exigeant qu’Il nous propose et qui nous semble impossible. Si petit que soit ce désir, il nous faut en prendre soin et le confier dans la prière à Celui qui l’a mis en nous pour qu’il le fortifie. Alors nous pourrons passer peu à peu de la peur à la confiance.

*Aumônier national catholique des prisons de France et d’Outre-Mer

Pardon et fermeté

Quand je peux pardonner à un criminel,
en mon intime,

je le fais arrêter avant de commettre
un nouveau crime.

Je blâme le mal commis par ce larron
à l’âme desséchée,

mais j’aime en lui l’enfant de Dieu,
une éternité cachée.

Le pardon, amour offert

Je dois, quand je pardonne à un offenseur, rester prudent

et même prendre une distance; je refuse d’être amer et mordant,

de lécher mes blessures de victime;
je choisis d’être radieux,

amour offert, malgré les malveillances,
pour renaître en Dieu.

Franck Widro

L’Evangile en poche

Dimanche 19 février, viie du Temps ordinaire

Première lecture: Lv 19, 1-2.17-18

Psaume: 102

Deuxième lecture: 1 Co 3, 16-23;

Evangile: Mt 5, 38-48

Bruno Lachnitt*