Un oui franc et massif à la grâce qui nous transforme

09 février 2023

Cette page d’Evangile est d’une radicalité qui donne un écho paradoxal à la première lecture qui nous dit: «Si tu le veux, tu peux observer les commandements, il dépend de ton choix de rester fidèle». Si nous savons bien avoir devant nous deux chemins, la vie et la mort, et que Dieu veut pour nous la vie, nous savons aussi d’expérience que, comme l’écrit Paul aux Romains, «ma façon d’agir, je ne la comprends pas, car ce que je voudrais, cela, je ne le réalise pas; mais ce que je déteste, c’est cela que je fais. Or, si je ne veux pas le mal que je fais, je suis d’accord avec la Loi: je reconnais qu’elle est bonne». Mais l’exigence de l’évangile de ce dimanche manifeste encore plus que la Loi semble porter en elle notre condamnation, hors d’atteinte par nos propres forces. «Malheureux homme que je suis! Qui donc me délivrera de ce corps qui m’entraîne à la mort?», s’écrie alors Paul. Mais Celui qui nous délivre, c’est le Fils de l’homme venu appeler non pas les justes mais les pécheurs! C’est à cela que la sagesse évoquée dans la première lecture est manifestée: «Le Fils de l’homme est venu; il mange et il boit, et vous dites: “Voilà un glouton et un ivrogne, un ami des publicains et des pécheurs”. Mais, par tous ses enfants, la sagesse de Dieu a été reconnue juste». Si la Loi nous ramène à notre condition de pécheurs, celle-ci nous ouvre à la grâce: «C’est bien par la grâce que vous êtes sauvés, et par le moyen de la foi. Cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Cela ne vient pas des actes: personne ne peut en tirer orgueil», écrit Paul aux Ephésiens. Le choix qui nous revient, c’est l’ouverture à la grâce dans la conscience aigüe de notre condition de pécheur, comptant sur la fidélité de Dieu pour nous donner de vivre selon l’Esprit. C’est la pointe de cette page d’une exigence hors de portée: un oui franc et massif à la grâce qui seule peut nous transformer!

Aumônier national catholique des prisons de France et d’Outre-Mer