Le cri du Pape contre le nouveau colonialisme

 Un grido  contro il nuovo colonialismo  QUO-026
02 février 2023

Un pays «immense et plein de vie», le -deuxième poumon de la planète après l’Amazonie grâce à l’extension de sa forêt tropicale, qui est pillée avec avidité. Un pays aux im-menses ressources naturelles, «frappé par la violence comme par un coup de poing dans l’estomac», qui «semble depuis longtemps avoir perdu son souffle». Après avoir été accueilli par des milliers de personnes de tous âges qui se sont pressées sur la route menant de l’aéroport de N’dolo au centre de la mégalopole Kinshasa, le Pape François a lancé son premier message à la République démocratique du Congo et à toute l’Afrique. Dans le jardin du Palais de la Nation, assis aux côtés du président Felix Tshisekedi Tshilombo, le Successeur de Pierre a prononcé des paroles de soutien aux Congolais qui résistent aux tentatives de fragmenter le pays traversé par la violence et a rappelé encore une fois l’exploitation dont est l’objet le Congo et plus généralement tout le continent africain. «Après le colonialisme politique, — a affirmé François — un «colonialisme économique tout aussi asservissant s’est déchainé». C’est un colonialisme plus insidieux et moins éclatant, qui vide la liberté et l’autodétermination des peuples africains. Ainsi, a ajouté le Pape, au Congo, «on en est arrivé au paradoxe que les fruits de sa terre» rendent le pays «étranger» à ses habitants. Parce que «le poison de la cupidité a ensanglanté ses diamants. C’est un drame devant lequel le monde économiquement plus avancé ferme souvent les yeux, les oreilles et la bouche».

François a voulu venir jusqu’ici pour embrasser ce peuple éprouvé par les conflits et par la pauvreté et pour nous faire ouvrir les yeux, les oreilles et la bouche, nous rappelant les conflits oubliés qui composent les morceaux toujours plus grands de la troisième guerre mondiale et les conséquences d’un système économique et financier qui «tue» parce qu’il ne place pas en son centre l’homme, mais le dieu-argent. «Ce pays et ce continent — a dit le Pape dans son premier discours à Kinshasa — méritent d’être respectés et écoutés, ils méritent espace et attention: Retirez vos mains de la République démocratique du Congo, retirez vos mains de l’Afrique! Cessez d’étouffer l’Afrique: elle n’est pas une mine à exploiter ni une terre à dévaliser». 

Andrea Tornielli