Donner ce que soi-même on désire, ça dépouille

 Donner ce que  soi-même on désire, ça dépouille  FRA-005
02 février 2023

A l’entrée en carême, l’Evangile nous invite à ne pas nous donner en spectacle: quand tu fais l’aumône que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite… Et aujourd’hui, il nous invite à ce que «[notre] lumière brille devant les hommes». Mais il s’agit de donner à voir Dieu à l’œuvre: «Voyant ce que vous faites de bien, ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux».

Isaïe nous dit que c’est «si» nous ne nous dérobons pas à celui qui tombe mal: celui qui a faim, les pauvres sans abri, celui que tu verras sans vêtement, qu’alors notre lumière jaillira comme l’aurore. Faire place à celui que je serais tenté d’éviter, rend Dieu présent. Car on ne peut prétendre le chercher en esquivant son frère: «Si tu donnes à celui qui a faim ce que toi, tu désires (…), ta lumière se lèvera dans les ténèbres». On est plus près, avec le Christ, d’être mangé. On se donne en spectacle quand on donne les restes ou les miettes, précisément, mais donner ce que soi-même on désire, ça dépouille suffisamment pour n’être plus préoccupé de sa propre image. Mais pour se laisser manger, encore faut-il être consistant; pour que le don de soi soit nourriture pour l’autre, encore faut-il être ancré en ce lieu intime où Dieu établit en nous sa demeure. «Charité bien ordonnée commence par soi-même», ce n’est pas la bénédiction d’un égoïsme tranquille, mais l’exigence première de prendre soin de ce qui est le plus précieux en nous, sans quoi nous n’aurons à donner de nous-même que de l’agitation sans consistance.

«Vous êtes le sel de la terre». Quand «le sel devient fade», Jésus dit qu’«il ne vaut plus rien; on le jette dehors»! Il s’agit d’être goûteux, pas de faire nombre! Que notre exposition à ceux qui sont sur notre chemin permette que d’autres rendent gloire à Dieu au cœur de ce monde déchiré par la violence et l’injustice. Puissent nos communautés d’Eglise être plus soucieuses de donner à ce monde le goût de l’évangile qu’inquiètes de recruter de nouveaux adeptes.

*Aumônier national catholique des prisons de France et d’Outre-Mer

La foi est sel et lumière

En Christ, la foi relève, pimente d’une manière subtile ma vie;

je donne chaleur et lumière à mon prochain, oui, il revit;

ma mission est d’allumer la lampe de la fraternité

dans notre monde impie, de lui offrir un peu d’éternité.

L’Eglise, ma foi et toi

Je vis, déjà, les béatitudes quand, nourri par l’Esprit,

je tente, chaque jour, d’agir en Eglise avec mes frères de cœur;

nous t’offrons d’exister, d’être un Je, d’arracher tes rancœurs !

Nous sommes des apôtres de l’amour sans limite, un bel esprit!

Franck Widro

L’Evangile en poche

Dimanche 5 février, ve du Temps ordinaire

Première lecture: Is 58, 7-10;

Psaume: 111

Deuxième lecture: 1 Co 2, 1-5;

Evangile: Mt 5, 13-16.

Bruno Lachnitt*