Le sens de cette fête de l’Epiphanie, c’est la révélation dont Paul revendique une connaissance que n’auraient pas eue les générations passées: «Toutes les nations sont associées au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse, dans le Christ Jésus par l’annonce de l’Evangile». Nous célébrions à Noël cette promesse venue de loin et qui nous rejoignait dans cette naissance. Mais à lire Isaïe en première lecture, les générations passées n’avaient-elles pas connaissance de cette universalité de l’élection du peuple d’Israël? Non pas un privilège mais une responsabilité portée pour l’humanité entière: «Les nations marcheront vers ta lumière», «toute chair verra le salut de Dieu», nous l’avons relu au cours de l’Avent. En quoi l’Evangile apporte-t-il du neuf dans la tradition de cette vocation universelle de l’élection? Sûrement pas en remplaçant une élection comprise jalousement comme un privilège, par une autre qui se comprendrait aussi comme un nouveau privilège: c’est par grâce que vous êtes sauvés, voilà la nouveauté que Paul ne cesse de répéter. Cette grâce qui déborde et fait irruption en marge de la clôture jalouse qui prétendait la confisquer tout en refusant de l’accueillir. La grâce qui se fraye un chemin hors des sentiers balisés par les gardiens du Temple, les dépositaires d’un héritage qu’ils voudraient posséder, pas recevoir. Ce sont précisément des chercheurs étrangers qui «manifestent» ici cette révélation. Rien d’extraordinaire du côté de l’Enfant et de sa Mère, sans doute étonnés de cette visite étrange avec ces cadeaux insolites. Des chercheurs étrangers font signe vers un enfant qui ne parle pas pour manifester qu’il est lumière pour les nations. L’épiphanie nous invite à être à l’affût du surgissement des signes du salut en marge de toute clôture jalouse où nos institutions religieuses seraient tentées d’enfermer la grâce. Puissions-nous, en cette année 2023, comme les mages, nous laisser conduire par un autre chemin...
*Aumônier national catholique des prisons de France et d’Outre-Mer
La crèche, une Présence
L’Amour divin est né, Il me fait voir la Présence de Dieu
dans la Cité; Il est là où je rencontre des frères radieux,
dans une fois adulte, pour humaniser le monde sanglotant;
l’Epiphanie se montre à mon âme, dans ma vie et le temps.
Mon Fiat, une nouvelle vie
Avant mon Fiat, je cherchais Dieu. L’Etoile du Berger éclaire
ma route; ma rencontre avec Jésus Christ devient un chemin
m’ouvrant à une autre vie; je l’écris sur un parchemin,
et suis un pèlerin du Verbe Aimer, une âme douce et claire.
Franck Widro
L’Evangile en poche
Vendredi 6 janvier, Epiphanie du Seigneur
Première lecture: Is 60, 1-6
Psaume: 71
Deuxième lecture: Eph 3, 2-3.5-6;
Evangile: Mt 2, 1-12
Bruno Lachnitt*