Le Souverain Pontife écrit une lettre aux chefs d’Etat en faveur des détenus pour Noël

Un geste de clémence

 Un geste de clémence  FRA-050
15 décembre 2022

A l'occasion de Noël, le Pape François «est en train d’envoyer à tous les chefs d'Etat une lettre les invitant à faire un geste de clémence envers nos frères et sœurs privés de liberté qu'ils jugent aptes à bénéficier d'une telle mesure, afin que ce temps marqué par des ten-sions, des injustices et des conflits soit ouvert à la grâce qui vient du Seigneur». C'est ce qu'a annoncé lundi 12 décembre le directeur de la salle de presse du Saint-Siège, Matteo Bruni.

Un geste qui rappelle celui que François avait annoncé le 6 novembre 2016, journée du Jubilé de la miséricorde consacrée aux prisonniers, lors-que — après avoir célébré la Messe dans la basilique Saint-Pierre avec la participation de détenus — il avait lancé, lors de la prière de l'Angelus, «un appel en faveur de l'amélioration des conditions de vie dans les prisons du monde entier, afin que la dignité humaine des détenus soit pleinement respectée». Réitérant notamment «l'importance de réfléchir à la nécessité d'une justice pénale qui ne soit pas exclusivement punitive, mais ouverte à l'espérance et à la perspective de réinsérer le détenu dans la société».

«De manière particulière, — avait déclaré le Souverain Pontife —, je soumets à l'examen des autorités civiles compétentes de chaque pays la possibilité d'accomplir, en cette Année Sainte de la miséricorde, un acte de clémence envers les détenus jugés aptes à bénéficier d'une telle mesure».

Dans la lignée de l'attention des Papes pour les personnes en prison, toujours dans le contexte du Jubilé — c'était l'Année Sainte 2000 — le Pape Jean-Paul ii avait adressé un appel aux gouvernants du monde entier, à travers le message, signé le 24 juin, «envoyé à tous ceux qui ont la responsabilité d’administrer la justice dans la société et aux détenus hommes et femmes de toutes les parties du monde à l'occasion de la Journée du Jubilé dans les prisons», le 9 juillet. Un appel à ne pas «appliquer de façon quasi automatique des mesures de clémence qui restent purement formelles, pour qu'ensuite, une fois le Jubilé terminé, tout redevienne comme avant. Il s'agit plutôt de lancer des initiatives qui peuvent constituer une prémisse valable pour un authentique renouvellement des mentalités et des institutions».

«Poursuivant une tradition établie par mes prédécesseurs à l'occasion des années jubilaires — telles sont les mots du message du Pape Wojtyła — je me tourne avec confiance vers les responsables des Etats pour demander un signe de clémence au bénéfice de tous les détenus: une réduction, même modeste, de la peine serait pour les prisonniers un signe clair de sensibilité à leur condition, qui ne manquerait pas de susciter des échos favorables dans leur cœur, les encourageant dans leur engagement à se repentir du mal commis et les exhortant à une repentance personnelle». Et encore: «L'acceptation de cette proposition par les autorités responsables, si elle invite les détenus à regarder l'avenir avec une nouvelle espérance, serait aussi un signe éloquent de l'affirmation progressive dans le monde, qui s'ouvre au troisième millénaire chrétien, d'une justice plus vraie, parce qu'ouverte à la force libératrice de l'amour».

Le 9 juillet, journée du Jubilé consacrée aux prisonniers, Jean-Paul ii , en visite à la prison romaine de Regina Cœli, avait réitéré le contenu de ce message. A la fin de la célébration de la Messe, s'adressant précisément aux détenus il avait déclaré: «Dans le message que j'ai envoyé au monde entier pour cette journée jubilaire, à la suite de mes prédécesseurs, j'ai invoqué pour vous un signe de clémence, à travers une “réduction de peine”».