Rencontre des présidents et des coordinateurs des assemblées continentales

Etre en synode c’est évangéliser

 Etre en synode c’est évangéliser  FRA-049
09 décembre 2022

Lundi 28 novembre, le Pape François a reçu les participants à la réunion des présidents et coordinateurs des assemblées continentales du synode des évêques. L'audience a été ouverte par un discours de salut du cardinal Jean-Claude Hollerich, archevêque de Luxembourg, rapporteur général de la xvi e assemblée générale ordinaire du synode des évêques. «Merci, a-t-il dit en s'adressant au Souverain Pontife, d'avoir pris le temps de nous recevoir et de nous donner vos conseils pour le processus synodal».

«Avec la phase continentale du processus, a-t-il expliqué, nous commençons notre discernement missionnaire. Avec cette étape du synode, nous faisons en fait déjà l'expérience d'une première dimension universelle du processus. Cette étape nous dit, en effet, que les différentes Eglises ne doivent pas être isolées dans leur cheminement et que le dialogue circulaire des assemblées continentales profitera aux Eglises de tous les continents».

«Une synodalité qui veut être catholique, a-t-il poursuivi, a besoin des soins et des conseils de Pierre. Nous avons besoin de vous, qui témoignez de la liberté dans l'Esprit, mais aussi parce que nous notons quelques tentations sur cette route». Et, a-t-il ajouté, «je voudrais parler d'une tentation que nous voyons parfois dans les médias: c'est la tentation de la “politisation” dans et de l'Eglise, c'est-à-dire vivre et penser l'Eglise avec la logique de la politique». Certains ont un agenda pour la réforme de l'Eglise; ils sont assurés de ce qu'il faut faire et ils veulent utiliser le synode à cette fin: c'est l'instrumentalisation du synode. C'est de la politisation. De l'autre côté, il y a — pour reprendre votre expression — ceux qui vont «en arrière», qui ne comprennent pas qu'une véritable tradition catholique évolue tout en restant une tradition. Eux aussi voudraient freiner le processus du synode. Nous, par contre — et nous l'avons entendu ce matin dans nos travaux — nous voulons pouvoir entrer dans un vrai discernement, un discernement apostolique, missionnaire, pour que l'Eglise synodale puisse réaliser sa mission dans le monde. Nous voulons marcher ensemble, avec elle, et surtout avec l'Esprit Saint et avec Jésus, pour embellir notre Eglise». Les présidents et les coordinateurs des assemblées continentales ont ensuite présenté, à tour de rôle, les fruits du processus en cours dans leurs continents ou régions respectifs. Un temps de dialogue a suivi. L'audience, qui s’est tenue dans une atmosphère de grande fraternité, a duré deux heures. «Je ressens de la gratitude et de l'émerveillement», a commenté le cardinal Mario Grech, secrétaire général du synode, a l’issue de la rencontre. «J'ai entendu, a-t-il souligné, le témoignage d'une Eglise vivante. Le partage de ces journées montre que le chemin est déjà bien entamé et que nous avons beaucoup à apprendre les uns des autres». «J'ai beaucoup d'espoir pour notre tâche, a-t-il assuré, qui est et reste avant tout l'évangélisation: l'annonce de la bonne nouvelle de Jésus Christ. C'est le chemin synodal. Sur ce chemin, nous ne devons pas avoir peur des tensions, qui peuvent aussi être saines. Nous ne devons exclure personne et écouter tout le monde. Même ceux qui se trouvent en dehors de l'enceinte formelle de l'Eglise, car parfois l'Eglise est présente là où nous ne pensions pas la trouver».