Un roi sans armée au milieu des pauvres

 Un roi sans armée  au milieu des pauvres  FRA-046
17 novembre 2022

Cette page d’Evangile nous montre le Christ crucifié au milieu de deux condamnés à morts. On ne sait pas pourquoi ils sont là, l’un des deux seulement exprime que pour eux c’est juste après ce qu’ils ont fait au regard de celui qui est au milieu d’eux. Et l’autre se moque de Jésus: «Sauve-toi toi-même et nous avec!». Mais son compagnon lui dit: «Tu n’as donc aucune crainte de Dieu!» Déjà dans le livre du Lévitique on lit: «Tu n'insulteras pas un sourd, tu ne mettras pas d'obstacle sur le chemin d'un aveugle: tu craindras ton Dieu. Je suis le Seigneur». Quand je reconnais plus grand que moi dans le vulnérable, le fragile, ce respect-là a quelque chose à voir avec la crainte de Dieu. Dans les psaumes, les impies ne sont pas ceux qui ne sont pas pieux, mais ceux qui ne respectent pas le pauvre, l’exploitent ou l’oppriment.

Puis il y a l’acte de foi incroyable d’un condamné à mort de droit commun, premier grand croyant de l’histoire de l’Eglise: «Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton royaume!» Agonisants, leur destin est sans illusion et il parle de sa venue dans le Royaume! Et dans ce destin partagé d’un supplice d’esclaves, Jésus lui révèle qu’un amour absolu les attend au bout du chemin. Si nous fêtons aujourd’hui le Christ-Roi, l’Evangile remet les choses à leur juste place: nous fêtons un roi sans armée qui nous invite résolument à avancer comme des pauvres dans ce monde déchiré. Cette contemplation d’un roi impuissant crucifié entre deux condamnés de droit commun nous ramène à la révélation nue et déroutante de l’Evangile, promesse de réconciliation et de rédemption pour ceux que les logiques institutionnelles même religieuses laissent trop souvent sur le bord du chemin. Ce règne dont nous appelons chaque jour la venue par la prière que Jésus nous a apprise, nous y goûtons déjà quand nous prenons la tenue de service. Le règne de Dieu c’est de nous laisser renverser de nos propres trônes par Celui qui est l’amour même!

*Aumônier national catholique des prisons de France et d’Outre-Mer

Etre confiant

Le Christ m’invite à pardonner sept fois aux faux vignerons,

car leur cœur peut changer, se détourner de la malveillance.

Malgré le règne de la violence, j’ai encore vraiment confiance

en l’humain, demain, il pourra être à ma foi un fleuron!

Etre chrétien, être apôtre

Jésus Christ, Roi des Cieux, m’offre d’être un apôtre de l’amour.

Les puissants se servent des pauvres afin de mener grand train.

J’ai trouvé ma manière d’être humain, un frère plein d’entrain;

j’ouvre les portes aux miséreux, afin de leur être un secours.

Frank Widro

L’Evangile en poche

Dimanche 20 novembre,
Christ Roi de l’univers

Première lecture: 2 S 5, 1-3

Psaume: 121

Deuxième lecture: Col 1, 12-20

Evangile: Lc 23, 35-43

Bruno Lachnitt*