Notre Dieu est Celui des vivants pas des morts

 Notre Dieu  est Celui des vivants pas des morts   FRA-044
03 novembre 2022

La question que nous posent les sept frères de la première lecture est: au regard de quoi, de qui, ma vie est-elle relative? Le choix de mettre en premier la sauvegarde de sa propre vie conduit à bien des lâchetés. Nul ne sait quel courage il aurait face à des choix radicaux, mais chacun peut se demander au regard de quoi il voudrait être capable de mettre sa vie à sa juste place, c’est-à-dire au service de plus grand qu’elle ? Sur quels enjeux, quels critères, la fidélité à l’appel de Dieu pourrait-elle aujourd’hui me conduire à risquer ma vie?

Cette question en suscite une autre qui fait le lien avec l’Evangile, celle de l’espérance que nous mettons au-delà de la mort. On ne peut se contenter d’opposer caricaturalement ceux qui croient au ciel à ceux qui n’y croient pas, d’autant que beaucoup de ceux qui croyaient au ciel se sont comportés de façon peu convenable pour sauver leur peau à des heures décisives et l’inverse est aussi vrai.

La question de la continuité ou/et rupture entre notre expérience de cette vie et celle que nous espérons au-delà de la mort nous travaille. L’Evangile met aujourd’hui l’accent sur la rupture, nous évitant de penser la vie éternelle sur le mode du même en mieux, sans fin. La même chose sans fin, même en mieux, pourrait vite devenir infernal.

Les béatitudes entendues à la Toussaint nous indiquent que c’est au présent que le Royaume fait irruption dans la vie de ceux qui sont persécutés pour la justice. Serait-ce la preuve d’une maturité spirituelle que d’être mû par autre chose que l’espérance d’une récompense à venir, de n’attendre d’autre récompense que d’être ici et maintenant unis au Christ (prière scoute).

Si toute représentation de l’au-delà est inadaptée, la leçon principale que nous sommes invités à entendre aujourd’hui, c’est que notre Dieu n’est pas Celui des morts mais des vivants. Ainsi pouvons-nous avancer avec confiance vers l’inconnu, sûrs que risquer sa vie aujourd’hui à la suite du Christ la féconde dès maintenant en Vie éternelle.

* Aumônier national catholique des prisons de France et d’Outre-Mer

La mort, une nouvelle Vie

Déjà avant mon Fiat, je ne craignais pas de mourir.

Aujourd’hui, grâce à la Trinité, elle me fait sourire;

mon trépas est une passerelle entre la vie et une autre Vie.

Dans les Cieux mon désir d’amour, sera assouvi.

Je vis en Dieu

Je suis vivant et j’écoute le frère, reçois Dieu, mon bastion,

en semant bonheur et amour; j’accueille la Résurrection,

Elle transfigure ma vie, m’aide à prier, à me purifier

avant le Purgatoire, à être plus humain et sanctifié!

Frrank Widro

L’Evangile en poche

Dimanche 6 novembre,
xxxiie du Temps ordinaire

Première lecture: 2 Mac 7, 1-2. 9-14

Psaume: 16

Deuxième lecture: 2 Ts 2, 16 - 3, 5

Evangile: Lc 20, 27-38

Bruno Lachnitt*