L’après-guerre des enfants
rescapés de la Shoah

Titti Marrone, Se solo il mio cuore fosse pietra  (Si seulement mon cœur était de pierre) Feltrinelli 2022

Les effets de la guerre ne finissent pas avec les traités de paix, mais ont un caractère durable et dévastateur surtout sur les enfants qui les ont subis. Titti Marrone fait ressortir, à partir de documents, de lettres et de sources d’archives, une histoire méconnue de la plupart des gens, dans laquelle sont rapportées les terribles vicissitudes de 25 enfants juifs qui ont échappé à la Shoah, soit parce qu’ils ont survécu, soit parce qu’ils ont été cachés par leurs parents dans des abris, des couvents, et recueillis à Lingfield, dans la banlieue de Londres. C’est là, avec le soutien de riches bienfaiteurs juifs, qu’Alice Goldberger et une équipe de psychologues, psychanalystes et thérapeutes, supervisés par Anne Freud (fille de Sigmund), cherchent à redonner un aspect humain à l’expérience de vie de ces enfants accueillis, empreinte de mort, d’abus et de violences. On passera de la peur à la confiance, mais on verra des parents décider de ne pas reprendre avec eux leurs enfants. Ces femmes qui se sont occupées des enfants avec amour, attention et une grande compétence sont le signe que même dans la plus grande barbarie, il existe une partie d’humanité qui se prodigue pour faire germer l’espérance. Le titre est tiré du livre La Route de Cormac Mc Carthy, et Alice l’utilise pour protéger son cœur de la douleur pour le sombre fardeau des souvenirs des enfants.