Parcours, défis et perspectives, pour le 150 e anniversaire des Filles de Marie Auxiliatrice

Une éducation
tournée vers l’avenir

 Une éducation  tournée vers l’avenir  FRA-043
27 octobre 2022

Nous, Filles de Marie auxiliatrice, sommes un institut relativement jeune. Nous sommes nées, en 1872, dans un petit village, dans la province d’Alessandria, au nord de l’Italie. Quelques années plus tard, le fondateur, saint Jean Bosco, et la co-fondatrice, sainte Maria Domenica Mazzarello, nous ont poussées vers les missions. Puis l’institut a connu un rayon d’inculturation très ample et nous avons touché de nombreux pays. Aujourd’hui, nous sommes présentes dans 97 pays, avec plus de 1.500 maisons. Nous pouvons dire que notre œuvre éducative a traversé le monde. Nous avons apporté une contribution significative, en particulier à l’éducation des jeunes filles, parce que nous avons été fondées pour elles, sans oublier la mission éducative, qui s’adresse aux jeunes et aux enfants sur les cinq continents.

En ces 150 ans, nous nous sommes engagées à lire la réalité dans laquelle nous sommes insérées d’un point de vue évangélique, avec une grande capacité d’adaptation, pour répondre précisément aux questions, qui provenaient du territoire. Des questions d’éducation, mais également de promotion de la femme, d’assistance, si l’on pense à la période véritablement difficile des guerres mondiales, ou aux situations d’urgence dans le monde entier.

Nous nous efforçons toujours de répondre avant tout par la présence: être là pour écouter les questions puis répondre à celle qui constitue l’urgence, toujours sous un angle éducatif, également à travers une variété d’institutions — comme peuvent l’être un centre de promotion de la femme, l’aumônerie, les écoles de tout ordre et niveau, l’université — qui répond à une gamme variée de destinataires et de questions.

L’avenir des Filles de Marie auxiliatrice visera certainement à raviver à nouveau cet engagement pour l’éducation même si, comme pour tous les instituts religieux, le nombre des religieuses diminue, tout au moins dans certaines parties du monde, bien qu’il augmente dans d’autres. Les jeunes sont partout; et même, dans certains contextes comme l’Afrique ou l’Asie, ils sont présents en nombre véritablement impressionnant. Nous poursuivons donc notre travail d’éducation à leur égard, selon la méthode du système préventif. Je considère qu’éduquer signifie conduire la personne à marcher sur ses deux jambes et pour le faire, le Pape François demande de faire confiance aux nouvelles générations, pour les rendre protagonistes. D’un côté, il faut éliminer tout ce qui fait obstacle et empêche la croissance sereine des jeunes: l’indifférence, la résignation et la méfiance. De l’autre, il faut tenter des parcours d’éducation visant davantage la promotion, qui conduisent les jeunes à la rencontre avec eux-mêmes et avec les autres, à vivre une culture de la rencontre et une spiritualité écologique, qu’il faut vivre aujourd’hui au niveau mondial. Nous alimentons l’espérance, que les jeunes nous insufflent, même quand il nous semble que les défis sont un peu difficiles à affronter.

Nous nous sommes également tournées vers l’avenir, à travers un congrès international qui s’est tenu à Rome, du 25 au 30 septembre derniers, intitulé «Contribution des Fille de Marie auxiliatrice à l’éducation: parcours, défis et perspectives». Cela a été avant tout un défi pour l’institut et pour qui a organisé le congrès, sans doute le seul dans l’histoire de la congrégation. Il y avait près de 300 participants en présence et entre 600 et 1000 en ligne. Ce symposium ne voulait pas être simplement un rendez-vous purement d’étude pour universitaires ou spécialistes, mais une contribution pour tous ceux qui ont à cœur le grand thème du défi éducatif. La première session, qui a offert également des données statistiques, a été basée sur des données historiques, afin de définir des profils d’éducateurs et d’éducatrices qui ont interprété, de façon créative, le système préventif dans les divers contextes. Puis il y a eu le moment de la réflexion pédagogique, que l’institut a lancé, à travers la contribution que notre faculté a apportée à la systématisation de cette pensée préventive au féminin.

Nous avons, en outre, réalisé une importante recherche d’exploration, conduite par une équipe internationale, sur la perception de l’éducation salésienne, aujourd’hui, en interrogeant des communautés éducatives présentes dans le monde. Un autre soir, de jeunes garçons et filles se sont reliés en ligne et nous ont dit ce qu’ils pensent de nous et de l’éducation. Tout cela a été comme ouvrir une fenêtre sur le monde des jeunes, avec lequel nous avons pu dialoguer, notamment à travers le langage de la musique et de la danse.

Piera Ruffinatto
Recteure de la faculté pontificale de sciences de l’éducation Auxilium


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