Remettre sa vie entre les mains de Dieu

 Remettre sa vie  entre les mains de Dieu  FRA-041
13 octobre 2022

L’Evangile de ce dimanche interroge encore notre prière. Qui n’a jamais fait l’expérience, priant avec insistance pour un proche malade, de se heurter à un ciel apparemment sourd à nos cris comme ce juge? Notre expérience de la prière est parfois déconcertante alors que la pensée magique suggère un dieu qui nous mettrait à l’abri de toute épreuve. Pourtant, la réalité de nos vies est bien différente, même pour qui prie assidûment. La pensée magique est la projection imaginaire d’une toute-puissance qui serait à notre service. Notre désir aurait le dernier mot. Or l’épreuve de la prière est la confrontation à une altérité qui ne se laisse pas domestiquer et dont la bienveillance à notre égard peut prendre une forme déroutante. Nous sommes invités à entendre que ce que nous vivons comme le silence de Dieu n’est pas le signe de l’indifférence d’un juge inique. C’est dans l’expérience d’une longue confrontation au silence de Celui qui est avec nous dans l’épreuve, que s’ajusteront notre prière et notre désir. Le long travail de la prière est peut-être de nous conduire à renoncer à la pensée magique pour descendre en nous plus profondément que ce désir impérieux qui voudrait un dieu à ses ordres. La question finale est celle de la Foi, qui n’est pas la croyance rassurante que toutes nos demandes puissent être exaucées, mais la confiance radicale en la bonté de Celui qui semble sourd, dans une inlassable conversation pour désirer ce qui est juste plutôt que d’exiger juste ce que nous désirons. Un verset du livre de la Sagesse dit que «la vie des justes est dans la main de Dieu, aucun tourment n’a de prise sur eux». La pensée magique l’entend comme s’il y avait des justes qui seraient protégés par Dieu de telle sorte que rien ne leur arrive. Mais le contexte suggère plutôt d’entendre à l’inverse que le juste rapport à Dieu consiste à remettre sa vie entre ses mains quoi qu’il puisse advenir: cette confiance qui est l’objet de la question finale...

* Aumônier national catholique des prisons de France et d’Outre-Mer

Foi et patience

Dieu est patience, car pour changer, naître à mon Je intense,

il faut du temps, me laisser transfigurer par Son Amour;

le Christ m’apprend la persévérance, car ajuster mes jours

et mes prières, au cœur des Cieux,
me prend toute mon existence.

Dieu, la prière et mon Je

L’oraison me soutient en mes actions et à faire face

avec bravoure à l’adversité; je suis guidé par Dieu

à chaque instant; la prière est, grâce à Lui, un face-à-face,

m’aide à vivre une unité du Je,
à être mélodieux.

Frank Widro

L’Evangile en poche

Dimanche 16 octobre,
xxixe du Temps ordinaire

Première lecture: Ex 17, 8-13

Psaume: 120

Deuxième lecture: 2 Tm 3, 14-4, 2

Evangile: Lc 18, 1-8

Bruno Lachnitt*