Intention de prière de septembre

Pour l’abolition de la peine de mort

 Pour l’abolition de la peine de mort  FRA-036
06 septembre 2022

«Prions pour que la peine de mort, qui porte atteinte à l’inviolabilité et à la dignité de la personne, soit abolie dans la législation de tous les pays du monde». L’appel implorant de François devient un engagement intérieur et une mobilisation spirituelle dans l’intention pour le mois de septembre, contenue dans la vidéo diffusée le 1er septembre par le réseau mondial de prière du Pape et diffusée à travers le site www.thepopevideo.org.

Une brève vidéo accompagne les paroles du Pape: elle montre tout d’abord des personnes qui manifestent publiquement contre les exécutions capitales. On voit des panneaux portant des slogans qui dénoncent l’inhumanité de cette solution. A ce propos, l’affirmation de l’Evêque de Rome est sans équivoque: «Chaque jour, de plus en plus de personnes dans le monde disent non à la peine de mort. Pour l’Eglise, c’est un signe d’espérance». Puis François explique les raisons du non; «D’un point de vue juridique, elle n’est pas nécessaire. La société peut réprimer efficacement le crime sans priver définitivement celui qui l’a commis de la possibilité de se racheter». En effet, souligne-t-il, «Il doit toujours y avoir une fenêtre d’espoir dans chaque condamnation. La peine capitale n’offre pas de justice aux victimes, mais elle encourage au contraire la vengeance. Et cela empêche toute possibilité de réparer une éventuelle erreur judiciaire».

Défilent ensuite des images de solitude, de désolation, de dégradation à l’intérieur des prisons, où des hommes et des femmes doivent purger la peine infligée. Suivent des premiers plans sur les instruments utilisés pour exécuter la peine capitale: la chaise électrique, l’injection létale, la corde pour la pendaison, les pierres pour la lapidation. «Moralement — souligne François — la peine de mort est inadéquate. Elle détruit le don le plus important que nous ayons reçu: la vie. N’oublions pas que, jusqu’au dernier moment, une personne peut se convertir et peut changer. Et, à la lumière de l’Evangile, la peine de mort est inadmissible». Notamment parce que, conclut-il, «le commandement “tu ne tueras point” concerne aussi bien l’innocent que le coupable».

Puis François lance un appel — adressé non seulement aux chrétiens mais plus en général — à l’engagement civil afin de mettre fin au recours à la peine de mort: «J’appelle donc toutes les personnes de bonne volonté à se mobiliser pour obtenir l’abolition de la peine de mort dans le monde entier».

Il faut rappeler, à ce propos, qu’en août 2018, le Pape François a approuvé la nouvelle rédaction du numéro 2267 du Catéchisme de l’Eglise catholique relatif précisément à la peine de mort: «Pendant long-temps, le recours à la peine de mort de la part de l’autorité légitime, après un procès régulier, fut con-sidéré comme une réponse adaptée a la gravité de certains délits, et un moyen acceptable, bien qu’extrême, pour la sauvegarde du bien commun. Aujourd’hui on est de plus en plus conscient que la personne ne perd pas sa dignité, même après avoir commis des crimes très graves. En outre, s’est répandue une nouvelle compréhension du sens de sanctions pénales de la part de l’Etat. On a également mis au point des systèmes de détention plus efficaces pour garantir la sécurité à laquelle les citoyens ont droit, et qui n’enlèvent pas définitivement au coupable la possibilité de se repentir. C’est pourquoi l’Eglise enseigne, à la lumière de l’Evangile, que “la peine de mort est inadmissible car elle attente à l’inviolabilité et à la dignité de la personne” et elle s’engage de façon déterminée, en vue de son abolition partout dans le monde».

Selon les chiffres des Nations unies, quelque 170 Etats ont aboli la peine de mort, imposé un moratoire sur son recours en droit ou en pratique, ou suspendu les exécutions depuis plus de dix ans. Cependant, la peine capitale est toujours appliquée dans 55 pays sur plusieurs continents.

«Ce mois-ci François — commente le jésuite Frédéric Fornos, directeur international du Réseau mondial de prière du Pape — nous invite à prier pour l’abolition de la peine de mort, en réitérant ce qu’il a dit dans Fratelli tutti et précisé dans le Catéchisme de l’Eglise catholique». La peine capitale, affirme Frédéric Fornos, «revient à se mettre à la place de Dieu. Avec cette sentence, l’on détermine qu’une personne ne pourra jamais changer, ce que nous ignorons. En ce mois de septembre, le Pape nous invite à prier et à nous mobiliser afin de soutenir concrètement les associations et organisations qui luttent en faveur de l’abolition de la peine de mort».