Prier pour accueillir l’essentiel dans nos vies

 Prier  pour accueillir l’essentiel  dans nos vies  FRA-029
19 juillet 2022

Souvent, autour de nous, voire au fond de nous-même, le spectacle du mal suscite une exclamation: «Si Dieu existait, il ne pourrait pas laisser faire ça!». Notre révolte devient-elle prière? Si nous causons à Dieu en essayant de nous ajuster à l’image éthérée que nous nous sommes fabriqués de lui, il est probable que nous n’ayons pas grand-chose à lui dire. Prier n’est pas tenir un rôle convenu devant une divinité irréelle, impassible et sans saveur. Dans le domaine de la prière le trop convenu n’est pas convenable. Il y a dans le livre des psaumes plein de prières de colère, de révolte, de désespoir: «Mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné, tu éloignes de moi amis et familiers, tu me mènes à la poussière de la mort, tu ne sors plus avec nos armées, pourquoi dors-tu?». Prier, c’est faire vivre une relation, et une relation ne vit qu’à partir du point où on en est. Le cri ajusté au point où on en est, rejoint Celui vers qui on le lance et qui ne peut qu’être différent de l’image que nous nous en faisons. Faire vivre une relation, c’est toujours avancer dans la découverte que l’autre est différent de l’image que nous nous en faisions.

Dans le Notre Père, on ne demande finalement que le nécessaire pour subsister jusqu’à demain: le pain de ce jour. Car le reste: pardon (comme nous pardonnons nous-mêmes), être délivrés du Mal, Jésus lui-même le commente et résume en disant: «Votre Père donnera l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent». Autrement dit, ce qui est bon pour nous, c’est l’Esprit Saint. Mais nous en sommes si peu convaincus que Dieu a du mal à exaucer les prières dans lesquelles nous demandons des choses qui ressemblent à un serpent ou un scorpion plutôt que ce qui est bon pour nous. C’est un autre malentendu de notre prière. Mais ce malentendu peut devenir le point de départ d’une conversation selon la remarque précédente. Prier, c’est aussi travailler notre désir à l’épreuve d’un silence déroutant pour pouvoir accueillir l’essentiel dans nos vies.

*Aumônier national catholique des prisons de France et d’Outre-Mer

Prier et partager

Ma prière, c’est vouloir établir le Règne de Dieu;

mon pain, je le partage avec mon épouse
et mon prochain;

mon agir, grâce au Très-Haut,
devient miséricordieux,

Il me libère du mal afin de fêter les lendemains.

L’Amour du Christ et mon agir

Dès le matin, je prie afin d’être une âme pacifiée;

j’espère le règne de l’Amour du Christ,
en mon Je fortifié;

il y grandit une justice généreuse et fraternelle;

je me conduis, envers toi, en frère
t’ouvrant à l’Eternel.

Frank Widro

L’Evangile en poche

Dimanche 24 juillet, xviie du Temps ordinaire

Première lecture: Jn 18, 20-32

Psaume: 137

Deuxième lecture: Col 2, 12-14

Evangile: Lc 11, 1-13

Bruno Lachnitt*