Les Œuvres pontificales missionnaires instrument principal de coopération missionnaire

 Les Œuvres pontificales missionnaires  instrument principal de coopération missionnaire   FRA-026
28 juin 2022

Les Œuvres pontificales missionnaires sont l’instrument principal pour l’animation missionnaire et la coopération dans l’Eglise universelle. La cons-titution apostolique Praedicate Evangelium déclare, à l’art. 67 §1: «Les Œuvres pontificales missionnaires» (opm) sont confiées à la section pour la première évangélisation et les nouvelles Eglises particulières.

Elles sont au nombre de quatre: l’Œuvre pontificale de la propagation de la foi, l’Œuvre pontificale de Saint- Pierre Apôtre, l’Œuvre pontificale de la Sainte-Enfance et l’Union pontificale missionnaire. Bien qu’indépendantes les unes des autres, elles dépendent directement du dicastère missionnaire.

Elles ont vu le jour grâce à des individus, dont certains étaient des fidèles laïcs; animées d’un profond zèle missionnaire, ces personnes se sont réunies pour coopérer à l’œuvre d’évangélisation. Aujourd’hui, ces Œuvres sont les organes officiels de l’Eglise universelle dans le domaine de la co-opération missionnaire et répondent aux divers besoins qui découlent des missions.

Pie xi a été à juste titre défini comme le Pape des missions. Le troisième centenaire de Propaganda Fide (1622-1922) célébré au cours de son pontificat, eut une grande importance pour la Congrégation. A cette occasion, le Pape Ratti publia le Motu proprio «Romanorum Pontificum» qui, outre conférer le titre de «pontifical», définissait les structures, les tâches et les devoirs des trois premières Œuvres missionnaires: la Propagation de la foi, Saint-Pierre Apôtre et la Sainte-
Enfance.

La première des trois fut le résultat des nombreuses initiatives et idéaux promus en matière de missions. Ce -type d’association de fidèles existait déjà en France, surtout après la Révolution française. Certaines étaient inspirées par l’apostolat de la Société des missions étrangères de Paris, qui appelait à la prière, aux bonnes œuvres et aux offrandes pour le salut des païens.

Parmi tous ces mouvements d’aide à l’évangélisation, celui de la bienheureuse Pauline Marie Jaricot de Lyon (1799-1862) mérite une mention particulière. Son désir d’associer les travailleurs à son action caritative et missionnaire donna naissance à l’Association pour la propagation de la foi.

Suite à une demande d’aide matérielle de la part des missions américaines, Pauline Jaricot et ses plus proches collaborateurs se réunirent pour la première fois à Lyon le 3 mai 1822 et décidèrent de fonder une association catholique; elle devait avoir une vocation universelle, et ne pas se limiter uniquement à un pays ou un continent particulier.

La dimension universelle de cette Œuvre mérite une mention particulière. Son origine charismatique a été reconnue dès le début lorsqu’un jeune séminariste déclara aux responsables de divers groupes réunis à Lyon ce 3 mai 1822: «Nous sommes catholiques et nous devons fonder quelque chose de catholique, c'est-à-dire quelque chose d’universel. Nous ne devons pas aider telle ou telle mission, mais toutes les missions du monde».

L’Association fut déclarée Œuvre pontificale par Pie xi le 3 mai 1922, pour lui assurer une plus grande efficacité et un caractère universel. Le quartier général de l’Œuvre fut transféré au siège de Propaganda à Rome, où elle devint partie intégrante de la Congrégation, et par conséquent, l’organisation officielle en vue de la co-opération missionnaire universelle.

Le Pape Ratti considéra cette Œuvre comme une activité principale de tous les autres efforts missionnaires, car elle fournissait un soutien matériel aux nombreux besoins des missions présentes et futures. L'Œuvre pontificale de la propagation de la foi a pour but spécifique de récolter des fonds dans le monde entier et de promouvoir les prières pour les missions. La Journée mondiale des missions a été instituée à cette fin le 14 juin 1926.

L’Œuvre pontificale de la Sainte-Enfance a été fondée le 19 mai 1843 par l’évêque Charles Auguste Marie de Forbin Janson, de Nancy, en France, en tant qu’association d’enfants chrétiens pour le salut des enfants de leur âge en Chine et dans d’autres pays. L’Œuvre prévoyait la collecte de fonds par les enfants catholiques afin d’aider les enfants chinois dans le besoin et fut officiellement reconnue par le Saint-Siège le 18 juillet 1846. Bientôt, l’idée de cette Œuvre fut élargie pour inclure l’éducation chrétienne des enfants, non seulement en Chine, mais dans le monde entier.

Le but était d’encourager les enfants à offrir des prières et les fruits de leurs sacrifices afin d’aider les missionnaires à protéger et à donner une éducation chrétienne aux enfants dans les terres de mission.

L’Œuvre pontificale de Saint-Pierre Apôtre pour le clergé autochtone a pour but particulier d’aider à la formation de prêtres locaux. Elle a vu le jour en 1889 dans le diocèse de Caen, toujours en France, où Stéphanie Bigard et sa fille Jeanne entrèrent en contact avec les missionnaires et leurs besoins. En particulier, à travers ceux qui appartiennent à la Société des Missions étrangères de Paris, elles comprirent l’importance de promouvoir le clergé local dans l’évangélisation.

L’objectif principal de l’Œuvre était de fournir une aide spirituelle et matérielle pour la formation du clergé autochtone dans les pays de mission, en particulier pour la construction et l’entretien des séminaires. En 1899, l’Œuvre fut approuvée par Léon xiii, qui la plaçait sous la protection de Saint-Pierre Apôtre. Son siège fut trans-féré à Rome en 1920 et elle est étroitement liée à l’Œuvre pour la propagation de la foi.

L’Union pontificale missionnaire fut fondée en Italie en 1916 par le père Paolo Manna, du pime. Lors de sa phase initiale, elle reçut le soutien de l’évêque Guido Maria Conforti du diocèse de Parme, qui fut également le fondateur de l’institut missionnaire de Saint François Xavier. Pie xii lui conféra le titre «pontifical» le 28 octobre 1956.

Son but est de coordonner les efforts du clergé et des religieux en vue de susciter l’intérêt des fidèles pour les missions et promouvoir les œuvres de coopération. Elle cherche à insuffler chez les fidèles un esprit missionnaire universel, et est donc décrite comme l'âme de toutes les autres opm. Fondée initialement comme association de prêtres (Union du clergé), son domaine d’action fut élargi le 14 juillet 1949 pour inclure des religieux et des religieuses.

Elle se distingue des trois autres dans la mesure où elle ne recueille pas de fonds et ne se consacre pas à l’assistance matérielle.

D’un point de vue doctrinal, le désir de coopération missionnaire naît du fait que l’Eglise sur terre est, de par sa nature même, missionnaire.

Le Concile Vatican ii a établi que ces Œuvres devaient occuper une place centrale dans la coopération missionnaire: «Puisqu’elles sont des -moyens pour pénétrer les catholiques, dès leur enfance, d’un esprit vraiment universel et missionnaire, et pour provoquer une collecte efficace de fonds au profit de toutes les missions, selon les besoins de chacune» (cf. Ad gentes, n. 38).

De la même façon, le nouveau -Code de droit canonique, au canon 781, fait écho à l’enseignement conciliaire: «Comme l'Eglise tout entière est par sa nature missionnaire et que l'œuvre de l'évangélisation doit être considérée comme un devoir fondamental du peuple de Dieu, tous les fidèles, conscients de leur propre respon-sabilité, prendront leur part de l'œuvre missionnaire».

Le canon 791, §2 traite lui aussi du rôle des opm pour promouvoir la co-opération missionnaire au niveau diocésain: «Un prêtre sera chargé de promouvoir efficacement les œuvres en faveur des missions, principalement les Œuvres pontificales missionnaires».

Le «fonds de solidarité» promu par ces Œuvres fait partie de la coopération missionnaire et contribue matériellement à l’autonomie progressive des Eglises dans les territoires de mission. Le fonds de solidarité qu’elles promeuvent souligne à son tour leur objectif principal, c’est-à-dire le soutien à l’évangélisation.

En tant qu’institutions ecclésiales, ces Œuvres sont confiées à la direction du dicastère missionnaire, qui est chargé de veiller à leur coordination en vue d’une plus grande efficacité et d’une véritable universalité en tant qu’organisme officiel de coopération missionnaire.

Les quatre œuvres forment une unique institution avec quatre branches qui partagent le même objectif principal, qui est de promouvoir l’esprit missionnaire parmi le peuple de Dieu en suscitant et en approfondissant sa conscience missionnaire.