iv e centenaire de Propaganda Fide

 iv e  centenaire  de Propaganda Fide  FRA-025
21 juin 2022

Francesco Ingoli est né le 21 novembre 1578 à Ravenne. Il étudia le droit civil et ecclésiastique à l’université de Padoue. Le 27 mai 1601, il obtint le titre de Docteur Utriusque iuris et commença à enseigner le droit à Ravenne.

Francesco Ingoli excellait également en astronomie et en cosmographie, et connaissait le latin, le français, l’espagnol, le grec et l’arabe. Le cardinal Boniface Caetani, légat pontifical à Bologne, le nomma auditeur. Grâce au cardinal Caetani, qui influença profondément son caractère et sa spiritualité, Francesco Ingoli apprit la capacité du travail systématique et l’art de mener rapidement à bien les travaux qui lui étaient confiés. Sur son lieu de travail régnaient toujours l’ordre et la discipline. Au cours de cette période, il entra en contact avec les théatins à Ravenne.

Lorsque le cardinal Alessandro Ludovisi devint le Pape Gré-
-goire xv, le 9 février 1621, il nomma Francesco Ingoli tuteur légal de son neveu Ludovico qui fut créé par la suite cardinal et nommé archevêque de Bologne.

Le séjour de Francesco Ingoli à Bologne aux côtés du cardinal Ludovico fut bref. Il fut appelé par Grégoire xv à Rome, où on lui confia la tâche de préparer les normes pour l’élection du futur Pape. Sa contribution à ce travail important fut très appréciée et étant donné son zèle ardent pour la propagation de la foi, le Pape décida de le nommer premier secrétaire de la nouvelle Sacrée Congrégation «de Propaganda Fide».

Le 6 janvier 1622, le jour de la fondation de la Congrégation, Mgr Ingoli en fut nommé premier secrétaire. La lettre de nomination, toutefois, ne fut publiée que le 1er septembre 1622. Francesco Ingoli assumait cette nouvelle responsabilité à la dimension universelle qui exi-geait un grand engagement.

Pour le nouveau secrétaire, la tâche la plus importante était de définir la forme de la nouvelle Congrégation et de garantir le soutien nécessaire pour son fonctionnement efficace. Mgr Ingoli comprit rapidement que cette nouvelle Congrégation devait partir de zéro en tant que bureau de central pour les missions à Rome.

La première étape fut d’écrire aux nonces apostoliques et supérieurs généraux des divers instituts religieux pour les informer de cette nouvelle Congrégation missionnaire. En outre, il leur demanda de lui envoyer des informations détaillées concernant la situation missionnaire dans leurs territoires, ainsi que leurs suggestions. Un tel recueil d’informations était essentiel pour avoir une idée claire de la situation avant de définir la marche à suivre de la part de la Congrégation. Ainsi, la nouvelle Congrégation devint le bureau de la Curie romaine le mieux informé sur la situation missionnaire de l’Eglise dans le monde. De plus, Mgr Ingoli considéra ce recueil d’informations comme base pour les archives de Propaganda Fide, dont il était le premier archiviste.

Sur la base de ces documents, il prépara ses discours et compte-rendus sur des question particulières concernant les missions comme le système de patronage, la nécessité d’une typographie, les abus dans les missions, l’admission des étudiants autochtones dans les ordres sacerdotaux et religieux, la nomination des évêques, etc. Toutes ces mesures témoignent du zèle dont Mgr Ingoli faisait preuve pour la propagation de la foi, l’organisation des missions et la formation des missionnaires.

Une caractéristique de son mode de travail était qu’il accordait une grande importance à la plus grande justesse possible dans le traitement des affaires du Secrétariat de la Propagande. Il con-sidérait comme l’une de ses tâches principales l’organisation du travail au Secrétariat. Il était plus particulièrement attaché à apporter des réponses rapides et immédiates dans le traitement des affaires et des dossiers.

Dans son nouveau rôle de secrétaire, Mgr Ingoli était chargé de préparer les congrégations générales et particulières des cardinaux de Propaganda Fide. Il accomplissait ces tâches de façon minutieuse, en veillant spécialement à ce que leur durée soit conforme aux prévisions, en particulier lorsqu’elles se tenaient en présence du Pape. Pour lui, il n’y avait pas d'autre tâche agréable à Dieu que l’activité missionnaire.

Mgr Ingoli était convaincu que la nouvelle Congrégation devait élaborer sa propre procédure missionnaire. Elle devait présenter de nouvelles méthodes afin que son programme d’action soit appliqué sans obstacles. A cet égard, il demandait volontiers aux supérieurs religieux, aux nonces et à d’autres personnes de proposer de nouvelles méthodes afin de promouvoir la vitalité du travail missionnaire.

Certaines des propositions suggérées par ces personnes furent: 1) le besoin d’une typographie comme instrument pour la propagation de la foi et, par con-séquent, la création d’une typographie à Rome afin d’imprimer du matériel tel que des grammaires, des dictionnaires, des catéchismes, des manuels et des livres pour la propagation de la foi sur les territoires missionnaires; 2) la sélection et la formation attentives des missionnaires; 3) la collaboration des évêques pour la propagation de la foi dans les territoires de mission.

En tant que secrétaire de la nouvelle congrégation missionnaire, Mgr Ingoli était convaincu du besoin d’une formation attentive du clergé autochtone comme base pour la nomination des évêques. Il proposa la création d’un collège missionnaire pour la formation des prêtres. Une telle institution devait également insister sur la connaissance des langues locales des peuples auxquels ils allaient prêcher et administrer les sacrements.

Pour lui, Propaganda Fide devait protéger les missionnaires et les évêques des fonctionnaires des pouvoirs temporels. Il œuvra afin d’abolir les vicariats royaux du système de patronage, en particulier en raison des abus qui découlaient de cette pratique et qui avaient un impact négatif sur le progrès missionnaire dans les territoires.

En particulier, il portait un grand intérêt à la formation des prêtres au-tochtones et à la nomination des évêques autochtones comme norme missionnaire. Il considérait cette approche comme un grand avantage dans le travail missionnaire. Il eut une vaste correspondance et fit de nombreuses interventions pour souligner ce point en diverses occasions, en particulier en Amérique latine et en Inde.

Afin de garantir la croissance dans les territoires de mission, Mgr Ingoli considérait qu’il était de la plus haute importance de cultiver ou de maintenir des contacts étroits avec les instituts religieux. Il profita d’occasions telles que les chapitres généraux des instituts religieux pour présenter aux supérieurs des questions concernant les missions et leur demander leurs opinions et leur suggestions.

Pour Mgr Ingoli, l’unique objectif était la propagation de la foi. Tous ses efforts visaient à trouver la meilleure façon d’établir, de promouvoir et d’étendre les activités missionnaires de cette jeune Congrégation. Il mena une vie simple et austère. Sa fidélité à l’Eglise était indiscutable. Malgré sa bonté paternelle, il était strict. Il était sévère et obstiné en particulier lors-qu’il s’agissait de défendre les droits de Propaganda ou le Saint-Siège ou d’appliquer une mesure en faveur des missions.

Mgr Ingoli mourut à Rome le 24 avril 1649. Conformément à ses strictes dispositions, Mgr Ingoli reçut une sépulture simple dans l’église théatine «Sant’Andrea della Valle» de Rome.