Audience à une délégation bouddhiste de Mongolie

Le devoir de promouvoir la culture de la paix et de la non-violence

 Le devoir de promouvoir la culture de la paix et de la non-violence  FRA-023
07 juin 2022

«Comme responsables religieux... nous avons le devoir de susciter dans l’humanité la volonté de renoncer à la violence et de construire une culture de la paix»: Telle est l’exhortation que le Pape François a adressé aux responsables bouddhistes de Mongolie, reçus en audience dans la matinée du 28 mai. Nous publions ci-dessous les paroles prononcées par le Saint-Père:

Messieurs!

C’est avec une grande cordialité et estime, que je vous souhaite la bienvenue, dirigeants bouddhistes de Mongolie, ainsi qu’a Mgr Giorgio Marengo, préfet apostolique d'Oulan Bator, qui vous accompagne. Je vous exprime ma gratitude pour votre première visite au Vatican en tant que représentants officiels du bouddhisme mongol. Celle-ci se propose d’approfondir vos relations amicales avec l'Eglise catholique, de promouvoir la compréhension mutuelle et la collaboration afin de construire une société pacifique. L'occasion est particulièrement significative, puisque cette année marque le 30e anniversaire de la préfecture apostolique dans votre beau pays, ainsi que des relations diplomatiques entre le Saint-Siège et la Mongolie.

La paix est le désir ardent de l'humanité aujourd'hui. Par conséquent, à travers le dialogue à tous les niveaux, il est urgent de promouvoir une culture de paix et de non-violence et d'y travailler. Ce dialogue doit inviter chacun à rejeter la violence sous toutes ses formes, y compris la violence contre l'environnement. Malheureusement, il y a ceux qui continuent d'abuser de la religion en l'utilisant pour justifier des actes de violence et de haine.

Jésus et Bouddha étaient des bâtisseurs de paix et des promoteurs de la non-violence. «Même Jésus a vécu des temps de violence. Il a enseigné que le vrai champ de bataille, où s'affrontent violence et paix, c'est le cœur humain […]. Il a prêché inlassablement l'amour inconditionnel de Dieu qui accueille et pardonne et a enseigné à ses disciples à aimer leurs ennemis (cf. Mt 5, 44) […] par lequel il a obtenu la paix et détruit l'inimitié (cf. Ep 2, 14-16)». Par conséquent, «être de vrais disciples de Jésus aujourd'hui, c'est aussi adhérer à sa proposition de non-violence» (Message pour la Journée mondiale de la paix 1er janvier 2017, n. 3).

Le message central du Bouddha était la non-violence et la paix. Il enseignait que «la victoire laisse derrière elle un sillage de haine, car le vaincu souffre. Abandonnez toutes pensées de victoire et de défaite et vivez dans la paix et la joie» (Dhammapada, xv , 5 [201]). Il soulignait également que la conquête de soi est plus grande que celle des autres: «Mieux vaut se vaincre soi-même que gagner mille batailles contre mille hommes» (ibid., viii , 4 [103]).

Dans un monde ravagé par les conflits et les guerres, en tant que chefs religieux, profondément enracinés dans nos doctrines religieuses respectives, nous avons le devoir de susciter dans l'humanité la volonté de renoncer à la violence et de construire une culture de paix.

Bien que la présence de communautés plus officielles de fidèles catholiques dans votre pays soit assez récente et que leur nombre soit faible mais significatif, l'Eglise est pleinement engagée dans la promotion d'une culture de la rencontre, à la suite de son Maître et Fondateur qui a dit: «Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimé» (cf. Jn 15, 12). Renforçons notre amitié pour le bien de tous. La Mongolie a une longue tradition de coexistence pacifique de différentes religions. Mon souhait est que cette antique histoire d'harmonie dans la diversité puisse se poursuivre aujourd'hui, grâce à la mise en œuvre effective de la liberté religieuse et à la promotion d'initiatives conjointes pour le bien commun. Votre présence ici aujourd'hui est en soi un signe d'espérance. Avec ces sentiments, je vous invite à poursuivre votre dialogue fraternel et vos bonnes relations avec l'Eglise catholique de votre pays, pour la cause de la paix et de la concorde.

Merci encore pour votre visite appréciée; et j'espère que votre séjour à Rome sera riche de joie et d'expériences intéressantes. Je suis également sûr que votre rencontre avec les membres du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux vous donnera l'occasion d'explorer les moyens de promouvoir davantage le dialogue bouddhiste-chrétien en Mongolie et dans la région.

Je vous souhaite, ainsi qu'à ceux que vous représentez, dans les différents monastères bouddhistes de Mongolie, une abondance de paix et de prospérité.