Pour renforcer des identités aujourd’hui disparues

 Pour renforcer  des identités aujourd’hui  disparues  FRA-022
31 mai 2022

Le 24 janvier 2020 aussi, comme chaque année, a été publié le Message du Pape pour la Journée mondiale des communications sociales, qui sera ensuite célébrée le mois de mai suivant. Le texte de ce Message avait pour thème le «récit des histoire» entendu comme activité éminemment humaine qui se révèle d’une importance cruciale et vitale en temps de crise et de division. Le monde lui-même, dit le Pape, est un tissu et les histoires que les hommes racontent sont les fils de ce tissu mis toujours à dure épreuve. Pour tisser à nouveau des liens forts, il est donc nécessaire que ces «animaux narrateurs» que sont les hommes reprennent l’antique art du récit. Ce retour est urgent pour renforcer les identités aujourd’hui perdues, tant celles personnelles que communautaires. Un peuple a besoin d’une narration, que les générations se parlent et se racontent leurs histoire.

A partir du mois de février et tout au long de 2020, ont été publiés sur les pages de L’Osservatore Romano pas moins de 44 textes «provoqués» par le lecture de ce Message. Ce sont surtout des artistes, pour la plupart écrivains, qui sont intervenus, mais aussi des journalistes, essayistes, théologiens... tous ont lu le texte du Pape et ont voulu contribuer par leur réflexion à créer précisément un tissage, un «tissu» plus ample et varié qui enrichisse le texte original. Le Pape a suivi avec un grand intérêt le déroulement de cette conversion et à la fin, il a repris la parole pour ajouter quelque chose, une postface, qui n’ait pas le caractère de «conclusion» car, écrit-il, «un aspect très beau de ce livre est précisément le sens d’ouverture, de circularité, de dialogue». Le Pape, en dialogue avec les écrivains, avec qui, potentiellement tout homme, utilise la parole pour en faire un récit et enfin tous, le Pape et ses commentateurs, en conversation également avec «le lecteur de ce livre entrera au sein de ce dialogue et le poursuivra dans sa vie quotidienne».

Voilà, dit François, «les “tentes sous lesquelles se réunir” dont parle Donna Tartt, voilà le tissage qui “nous lie fortement les uns aux autres” également à travers les générations». Ici, le Pape cite le bref essai de Donna Tartt qui en réalité, n’est pas apparu dans la série des articles publiés sur le quotidien du Saint-Siège et en fait, il a été écrit après par la romancière américaine qui, comme le Pape, a eu l’occasion de lire tous les textes précédents et son essai, que François cite souvent, est resté volontairement inédit. Ouverture et final donc, du Pape François et au milieu, la musique d’un grand «orchestre» par la quantité et la qualité des «musiciens» de grande envergure au niveau national et international. En particulier, parmi les nombreux autres: Renzo Piano, Judith Thurman, Francesco De Gregori, Edna O’Brien, David Mamet, Mary Karr, Nicola La Gioia, Colum McCann, Daniel Mendelsohn, Marylinne Robinson, Maria Pia Veladiano, Sandro Veronesi, Gianluca De Cataldo, Mario Botta, Annie Proulx, Daniele Mencarelli.