Une Parole pour nous relever

 Une Parole  pour nous relever  FRA-013
29 mars 2022

Cette femme est comme une pièce à conviction dans le mauvais procès que scribes et pharisiens veulent mener contre Jésus parce qu’il révèle la miséricorde du Père au peuple qui vient massivement à lui. Elle est posée là, au-milieu, comme un objet, pour le prendre en «flagrant délit» de contradiction avec la Loi de Moïse. Ils ne lâchent pas l’affaire: il doit sortir de son silence. Alors après s’être «baissé», mis à hauteur de cette femme, il se «redresse» pour les confronter à leur conscience avec cette phrase célèbre: «Celui qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter une pierre»! C’est même passé dans le langage courant: «Je ne vais pas lui jeter la pierre!». La vie de cette femme est en jeu, la sienne peut-être aussi, même si le concernant, ce n’est qu’une question de temps. L’étonnant est qu’il parie sur leur conscience, qu’il prend le risque que l’un d’eux, trop sûr de son illusion de justice, donne le signal de la lapidation. Au contraire, ce sont les plus âgés (sinon les plus sages du moins les moins dupes) qui donnent le signal de la retraite, alors qu’il s’est à nouveau mis à hauteur de la femme, à terre. En fin de compte, seul face à celle dont il a sauvé la vie, il se redresse à nouveau, mais pour la relever. Ce n’est sans doute pas un hasard si la liturgie nous donne à contempler cette scène après nous avoir fait entendre dimanche dernier la parabole du prodigue. Jean, le seul à rapporter cet épisode, manifeste ainsi le cœur de la Loi dans l’expression de la miséricorde et révèle en Jésus l’expression du vrai visage de Celui qu’il appelle Père. Jamais dans l’Evangile nous ne le voyons formuler une exigence en-dehors d’une relation où la miséricorde est première: s’il dit à cette femme «va et ne pèche plus», c’est après «moi non plus je ne te condamne pas». Si les publicains et les pêcheurs viennent à lui pour l’écouter, comme nous l’entendions dimanche dernier, c’est qu’avant de les mettre en route, sa parole les a relevés.

*Aumônier national catholique des prisons de France et d’Outre-Mer

La Miséricorde de Dieu

Hier j'étais athée, ma culpabilité
était un faux Dieu;

Jésus m'a ouvert à recevoir le Pardon des Cieux;

tout laxisme y est exclu; au péché, je dis adieu;

la remise de mes fautes me met debout,
me rend audacieux.

De pêcheur à prêcheur

Je te regarde avec tendresse,
je ne juge pas le pécheur,

pour te sauver, t'offrir d'être la Vie;
mon amour radieux,

en toi, fait naître l'Espérance,
te montre le Visage de Dieu;

le Christ me change afin de faire de toi,
mon frère, un prêcheur.

Frank Widro

L’Evangile en poche

Dimanche 3 avril, v e de carême

Première lecture: Is 43, 16-21

Psaume: 125

Deuxième lecture: Ph 3, 8-14

Evangile: Jn 8, 1-11

Bruno Lachnitt*